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7e édition de Ciné droit libre : Sous le prisme des nouveaux médias et de la démocratie

Publié le jeudi 30 juin 2011 à 19h00min

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La 7e édition du festival de cinéma pour la promotion des droits humains et la liberté d’expression, ciné droit libre, a ouvert ses portes le 29 juin 2011. La cérémonie officielle a eu lieu à l’institut français du Burkina en présence de réalisateurs, d’artistes musiciens, d’humoristes et autres défenseurs des droits humains et de la promotion de la démocratie.

Malgré, son caractère très critique vis-à-vis des pouvoirs en place, les autorités burkinabè se sentent honorés de la tenue d’un tel festival au pays des hommes intègres. Pour marquer leur adhésion, deux ministres étaient au présidium, le ministre de la culture et du tourisme et celui des enseignements secondaire et supérieur. Jusqu’au 03 juillet, les cinéphiles pourront voir des films critiques inédits.

Les résultats des élections sont le plus souvent contestés en Afrique, les révolutions ne semblent pas non plus être la panacée. Loin s’en faut. Pourtant, le citoyen veut maintenant contrôler tout ce qui est fait en son nom. Les nouveaux médias, de par leur instantanéité, sont de ce fait un puissant outil à sa disposition pour s’exprimer et défendre ses droits. C’est en cela que le thème de cette édition de ciné droit libre, « nouveaux médias et démocratie en Afrique », tire sa pertinence. Désormais, « même le cinéma doit composer avec les nouveaux médias », souligne Luc Damiba, président de l’association Semfilms et co-organisateur du festival. Ciné droit libre se veut donc un pont entre le journalisme et le cinéma.

Le grand Méliès de L’institut Français du Burkina, l’institut Goethe, le ciné Wemtenga, l’Amphi A600 de l’université de Ouagadougou, trois cités universitaires et le centre culturel du Burkina abriteront les différentes projections qui seront suivis de débats. Le forum, quant à lui, se tiendra le samedi 02 juillet au grand Méliès sous le thème : les élections en Afrique, faut-il s’en passer ? Il sera co-animé par Me Hermann Yaméogo, Pr Augustin Loada, Pr Luc Marius Ibriga et la marraine du festival qui n’est autre que Henriette Ekwè, journaliste camérounaise, femme politique et militante des droits de l’homme et de la démocratie. Elle vient de recevoir le prix du courage féminin décerné par le département d’Etat américain. Annoncé comme l’une des personnalités les plus attendues de ce festival, le célèbre journaliste sénégalais Abdou Latif Coulibaly ne sera pas finalement présent. Pour raison de deuil.

Le concert des « grandes gueules » prévu pour le samedi 02 juillet constitue l’innovation du festival. Smockey, Didier Awadi, Billy Billy et Faso Kombat ouvriront grand « leurs gueules » pour vomir toute la puanteur de la société. D’ailleurs Billy Billy a donné un avant-goût lors de la cérémonie d’ouverture.

Les soirées « journalisme d’investigation », « révolutions arabes », soirée Côte d’Ivoire, 10 mn pour convaincre, 10 ans de Smockey, les espaces enfants sont les autres activités de ce festival. Après l’étape de Ouagadougou, ciné droit libre se déportera dans les autres régions. Une initiative mise en œuvre depuis la dernière édition et qui se poursuivra selon les organisateurs.

Ciné droit libre est un espace où on parle de liberté, de démocratie, de droits humains. La tenue d’une telle manifestation ne semble pas déplaire aux autorités politiques burkinabè. « C’est la preuve que dans notre pays, il y a cet espace de liberté », affirme Baba Hama, ministre de la culture et du tourisme. Tout en félicitant les organisateurs de ce festival d’avoir créé cet espace de débat fécond, de brassage d’idées qui contribue à la promotion des droits humains et qui concourt de manière efficace à la promotion du développement, Baba Hama s’est réjoui de sa tenue régulière depuis maintenant sept ans. Ce qui signifie que « nous avons la possibilité de dire haut et fort ce qu’on n’aurait pas pu dire ailleurs », précise-t-il. L’initiative est d’autant plus salutaire que « l’art est essentiellement au service de la promotion du développement intégral de l’homme », ajoute-t-il.

Pendant cinq jours, les cinéphiles pourront suivre des films très critiques qui ne sont projetés dans aucun autre festival au monde. C’est le film « Bayiri, la Patrie » de St Pierre Yaméogo qui a été servi pour la projection inaugurale. Avec des images très choquantes, il traite de la crise ivoirienne avec son corolaire de viols, de réfugiés, de raquettes et toutes sortes de violences physiques et morales.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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