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5èmes Journée de l’entreprenariat burkinabé : 80 millions de F CFA à 31 meilleurs opérateurs économiques

Publié le jeudi 22 juillet 2010 à 00h57min

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Le ministre du Commerce, de la Promotion de l’Entreprise et de l’Artisanat, Léonce Koné procédant à la coupure du ruban symbolique du Salon Entreprendre au Faso (SEFA).

A l’initiative de la Maison de l’entreprise du Burkina Faso (MEBF), les cinquièmes Journées de l’entreprenariat burkinabé (JEB) se sont tenues du 14 au 17 juillet 2010 dans la capitale économique, Bobo-Dioulasso. Cette première délocalisation de la manifestation a tenu toutes ses promesses. La « Nuit du mérite » qui couronne pour la troisième fois les meilleurs projets a récompensé trente-un (31) opérateurs économiques de subventions d’une valeur globale de quatre-vingt (80) millions de F CFA offertes par divers donateurs gouvernementaux, privés et institutionnels.

A Bobo-Dioulasso, les cinquièmes Journées de l’entreprenariat burkinabé (JEB) ont suscité le même intérêt et la même mobilisation que toutes les précédentes. La cinquième édition, organisée pour la première fois hors de Ouagadougou, a reçu le même grand écho. Confortant ainsi la place de ce rendez-vous majeur pour les promoteurs, les institutions financières, les organismes de microcrédit, les partenaires techniques et les structures d’encadrement. Les JEB 2010 ont enregistré plus de huit cent quarante (840) participants inscrits au business fora, deux cent soixante-cinq (265) plans d’affaires couvrant dix (10) secteurs d’activités de cinquante-une (51) villes et villages du pays en compétition pour un besoin de financement d’environ cinq (5) milliards F CFA.

Les directeurs généraux de l’ONEA et FERMEX TROPICO, lauréats des prix du gouvernement dans le secteur secondaire, ont reçu leurs récompenses des mains du ministre du commerce, président des 5èmes JEB.

La régularité dans la grande participation observée lors des conférences, des business fora et ateliers relatifs à la Bourse des projets, de l’exposition au Salon Entreprendre au Faso (SEFA) et des récompenses à la Nuit du mérite a traduit une fois de plus toute l’importance que les acteurs de l’entreprenariat privé ont accordé à ces journées. « Tout comme les précédentes, la présente édition des JEB connaît un fort engouement aussi bien au niveau des partenaires que des créateurs de richesses constitués par les entreprises et les porteurs de projets », a reconnu Issaka Kargougou, directeur général de la Maison de l’Entreprise du Burkina Faso (MEBF), initiatrice des JEB depuis 2006.

Cette association organisatrice regroupe plus de sept cents (700) entreprises et organisations professionnelles du secteur privé. Elle a obtenu du Gouvernement burkinabé en sa séance du Conseil des ministres du mercredi 31 mars 2010, au regard de « l’impact positif de ses objectifs et réalisations » dont les présentes journées, le statut tant convoité d’Association reconnue d’utilité publique (ARUP).

Au regard de « l’impact positif de ses objectifs et réalisations », la MEBF a obtenu depuis le 31 mars 2010, le statut tant convoité d’Association reconnue d’utilité publique (ARUP).

L’étape de Bobo-Dioulasso placée sous la présidence du ministre du Commerce, de la Promotion de l’entreprise et de l’Artisanat, Léonce Koné, sous le co-parrainage du Chef de la Délégation de l’Union européenne, Amos Tincani et du président de la section territoriale de la Chambre de Commerce de l’Ouest, El Hadj Dianguinaba Barro s’est penchée sur une préoccupation actuelle : « Améliorer la compétitivité des entreprises pour accélérer la croissance économique au Burkina Faso ».

Les différentes réflexions autour de cette interrogation sonnant déjà les enjeux des nouvelles orientations dans la lutte contre la pauvreté à travers l’élaboration de la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD) ont porté sur des sujets majeurs pour susciter le goût de l’initiative privée et de la consolidation de la croissance à savoir : « Entreprenariat jeune et reconversion professionnelle : quelles opportunités pour la création de richesses et d’emploi au Burkina Faso ? », « La stratégie globale de reforme de la politique fiscale », « Les normes nationales de qualité au Burkina Faso », « Etat des lieux du secteur de l’huile dans l’Ouest du Burkina Faso : contraintes et perspectives ».

En regroupant diverses structures au service du secteur privé, le SEFA offre une gamme variée de produits et d’informations aux promoteurs.

Ces cadres d’échanges et de partages se sont inscrits tous dans la dynamique gouvernementale de conférer au secteur privé le rôle prépondérant de moteur de développement en vue de forger l’image d’un pays émergent pour le Burkina Faso. « La quête de la compétitivité dans une économie aussi ouverte au monde et à la sous-région que la nôtre est loin d’être un choix. C’est un impératif qui nous interpelle tous. Le thème des présentes JEB est d’autant plus pertinent et d’actualité que ces journées se tiennent au moment où notre pays est pleinement engagé dans un processus participatif d’élaboration de la SCADD.

Il nous invite à la réflexion en vue de déterminer les facteurs susceptibles d’accroître la compétitivité des entreprises », a indiqué Léonce Koné. Les bases efficaces d’une telle ambition passent par le renforcement de la compétitivité des entreprises et des productions nationales. Dans une salle de conférence archicomble de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bobo-Dioulasso, le partenariat noué autour des JEB ainsi que leurs objectifs ont été déclinés aux participants venus des quatre coins du pays pour des raisons diverses : soit pour établir des relations d’affaires ou pour présenter des projets, soit pour avoir des renseignements ou pour rechercher des financements. « Le thème général a permis d’échanger sur les possibilités de rendre plus compétitive l’économie nationale par la création de nouvelles entreprises, l’amélioration de la production des huileries, le respect des normes de qualité et de mise en œuvre des incitations fiscales », a ajouté El Hadj Dianguinaba Barro, président de la Section territoriale de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bobo-Dioulasso.

Véritable plate-forme de tous les intervenants de l’entreprenariat, elles ont offert un tremplin pour répondre aux attentes d’information et d’orientation afin de favoriser la concrétisation des vœux des nombreux porteurs de projets. « Ce n’est qu’en pareille circonstance qu’un promoteur peut exceptionnellement rencontrer tous les interlocuteurs habilités à l’accompagner dans la mise en œuvre de son projet et recueillir une panoplie d’éclairages pour mieux peaufiner son initiative », rappelle à l’ouverture du SEFA un jeune porteur de projet ayant présenté un plan d’affaires sur l’élevage d’agouti. Les succès rencontrés à chaque édition des JEB ont fidélisé autour de cette manifestation un certain nombre de partenaires publics et privés. La cinquième édition a bénéficié pour son organisation des appuis de la SN CITEC (sponsor sénior) et de Coris Bank international (sponsor junior).

La pérennisation des activités prévues au programme s’enrichissent d’année en année des apports des différents projets et programmes nationaux de développement ainsi que de ceux des institutions et organismes multilatéraux tels la Banque mondiale et l’Union européenne. « Cette édition prend en compte des spécificités de la localité pour la détermination des activités menées et des thématiques abordées. Sur un autre plan, notre cible a été élargie en intégrant un segment qui jusque là n’a pas été véritablement pris dans nos éditions précédentes. Il s’agit de travailleurs désirant se reconvertir à l’entreprenariat pour des raisons diverses. Un cadre d’échanges avec des professionnels avertis leur est réservé au cours des ces journées en vue de leur donner les orientations utiles pour réaliser leurs ambitions », a expliqué, Issaka Kargougou, DG de la MEBF.

Une aubaine pour lancer ses affaires

Dans une synergie d’actions avec le gouvernement et l’Union européenne, les Journées ont ouvert une brèche dans la nécessité de promouvoir davantage le secteur privé à travers une formation professionnelle soutenue et agissante. A partir de 2011, l’institution de Bruxelles va doter le Burkina Faso d’un programme visant à moderniser les moyens de productivité de ses entreprises, améliorer la qualité des produits et renforcer les capacités des acteurs économiques. « Cette intervention en faveur du secteur privé local rejoint le processus déjà engagé pour mettre le système de production national au même niveau que ceux des autres parties du monde », a expliqué Efstratios Pegidis, premier secrétaire de la Délégation de l’Union européenne.

Dans leur dynamique d’offrir des opportunités concrètes aux promoteurs afin que ceux-ci puissent disposer de ressources financières pour réaliser leurs rêves d’affaires, la Nuit du mérite a été introduit depuis trois ans dans la série des manifestations au programme des JEB. Elle apparaît comme un tremplin pour les meilleurs plans d’affaires et un couronnement pour leurs porteurs. Le gouvernement, des Institutions internationales et des structures nationales d’accompagnement et de financement apportent respectivement des subventions financières pouvant atteindre parfois les cinq (5) millions de F CFA à la cagnotte récompensant les meilleurs promoteurs, les innovateurs, les entreprises exemplaires ou performantes. « L’aventure continuera si telle est la volonté de toutes les parties à l’organisation de la nuit du mérite.

Pour sa part, la Maison de l’Entreprise voudrait rassurer qu’elle ne marchandera pas sa disponibilité et ses ressources pour une aussi noble cause du secteur privé burkinabé pour l’émergence économique de notre pays », a promis Henriette Kaboré, Vice-présidente du Conseil d’administration de MEBF.

La Nuit du mérite est née de la volonté exprimée par le premier ministre, Tertius Zongo, le 28 septembre 2007 lors de la septième rencontre gouvernement-secteur privé de soutenir « la marche du secteur privé vers plus de professionnalisme ». Dans cet esprit, la troisième édition, samedi 17 juillet a permis de distinguer trente-un (31) structures ou porteurs de projets dont le Tribunal du Commerce et la Direction régionale des Impôts de Bobo-Dioulasso qui ont reçu des prix en nature pour améliorer les services de leurs administrations. Les jurys présidés respectivement par les directeurs généraux de l’Office national du Commerce extérieur (ONAC), Justin Bayili et de la Promotion du secteur privé (PSP), Bernard Zougouri ont salué les efforts consentis par les lauréats pour monter un projet séduisant ou faire montre d’opérateurs respectueux de la réglementation en matière d’affaires.

Dans la catégorie « prix du mérite », 15 distinctions ont été octroyées, tandis que dans la « compétition plans d’affaires », 16 plans, sur un total de 265. Des 13 donateurs, on retient que la Banque mondiale a offert à elle seule, une dizaine de prix, d’une valeur de cinq millions de francs CFA chacun. « La nuit du mérite a trouvé une fertilisation croisée avec les journées de l’entreprenariat burkinabè où, par tradition, la reconnaissance est faite aux partenaires méritants du secteur privés et aux meilleurs projets », a expliqué le directeur général de la Maison de l’entreprise du Burkina Faso, Issaka Kargougou. Quant au chef de la délégation de l’Union européenne au Burkina Faso, Amos Tincani, il a salué la décision de tenir à la même période les JEB et la rencontre gouvernement-secteur privé prévue ce lundi 19 juillet 2010 à Bobo-Dioulasso. « Cela permet de faire un lien entre les deux activités », a-t-il soutenu. Les 5èmes JEB ont dans l’ensemble permis aux opérateurs économiques de s’informer, d’avoir des rencontres d’affaires et de rencontrer également des institutions d’appui qui peuvent les aider à améliorer leurs performances.

Jolivet Emmaüs (Joliv_et@yahoo.fr) et Moustapha SYLLA

Sidwaya


Des lauréats à propos de la nuit du mérite

Jérémie Ouédraogo, maroquinier-cordonnier, prix du village artisanal de Ouagadougou : « Je suis très heureux d’avoir été désigné cette année, comme meilleur artisan du Village artisanal. Cela m’invite à mieux travailler, à être encore plus créatif, pour faire avancer l’artisanat au Burkina Faso ».

Sahan Tioro/Gnoumou, directrice de la pharmacie Nazounki, attributaire du prix du mérite de la Maison de l’entreprise : « Ce sont les résultats que j’ai obtenus après le soutien de la Maison de l’entreprise, qui m’ont valu ce prix. Je suis très contente qu’on m’ait choisie parmi tant d’autres. Je n’ai plus droit à l’erreur. Je dois maintenant prouver que je mérite le prix ».

Amado Kabré, responsable de EHK Trading, meilleur membre du Centre financier aux entrepreneurs : « J’étais sur le point de voyager, lorsque la Maison de l’entreprise m’a appelé pour me dire qu’une structure de la place m’a décerné un prix. Cela fait bientôt quinze ans que je travaille avec des structures et ce prix signifie pour moi, le couronnement de mes efforts. J’ai un sentiment de reconnaissance envers ceux qui m’ont fait confiance. Je remercie les responsables de la Maison de l’entreprise, ainsi que ceux du Centre financier aux entrepreneurs, qui ont eu l’initiative d’encourager les entreprises ».

Sidwaya

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