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Ouverture du congrès mondial d’Emmaüs-international à Ouagadougou

Publié le lundi 17 novembre 2003 à 21h50min

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OUAGADOUGOU (Burkina Faso), 17 nov (AFP) - 13h24 - Le congrès mondial d’Emmaüs international, organisation non gouvernementale créée en France en 1949 et présente aujourd’hui dans une cinquantaine de pays, a été ouvert lundi à Ouagadougou par son fondateur l’Abbé Pierre, en présence du président burkinabè, Blaise Compaoré.

Quelque quatre cents responsables du mouvement humanitaire, venus de 47 pays représentant "la partie la plus pauvre de la planète", selon le président d’Emmaüs international, l’italien Renzo Fior, sont réunis jusqu’à dimanche dans la capitale du Burkina Faso pour échanger leurs expériences.

"Vous êtes le sel de la terre", a dit aux participants, reprenant une phrase de l’évangile, l’Abbé Pierre, 92 ans, l’une des personnalités les plus aimés des Français depuis des décennies, "vous n’êtes que des petits grains de sel mais qui donnent espoir à ceux qui sont désespérés".

"Nous n’avons jamais demandé de subventions aux Etats, a rappelé l’indomptable Abbé, dans les communautés, on travaille, et quand on a tout ce qui est nécessaire, on donne", a-t-il déclaré, évoquant la solidarité entre les associations Emmaüs du Nord et du Sud.

Conduit à la tribune dans un fauteuil roulant, il a écouté, souriant, Renzo Fior rappeler ce qu’il ne cesse de répéter depuis qu’il a, dans les années cinquante, lancé un appel solennel à la "guerre contre la pauvreté" : "nous sommes convaincus que la misère n’est pas une fatalité, dans la plupart des cas, la misère a des causes politiques et économiques, et pas seulement naturelles".

"Emmaüs veut affirmer que l’Europe et les pays du Nord doivent cesser d’exploiter la richesse de l’Afrique, a poursuivi Renzo Fior, et les gouvernements africains doivent avoir la force de s’opposer à la politique économique des pays du Nord".

C’est la première fois de son histoire qu’Emmaüs international tient son assemblée mondiale dans un pays du Sud, qui plus est, dans l’un des plus pauvres, puisque le Burkina Faso est situé à l’avant-dernier rang dans le monde, devant le Niger, selon le classement du PNUD (Programme des Nations unies pour le Développement), qui tient compte du niveau de couverture sanitaire, en eau potable, du taux de scolarisation.

"Il est bon que ce ne soit pas toujours le Tiers-Monde qui vienne chez nous", a jugé Ulla Hoyer, d’une association finlandaise, "beaucoup d’entre nous viennent pour la première fois en Afrique, cela va nous aider à mieux connaître les besoins de nos partenaires".

Plus de 350 personnes sont venues de pays autres qu’africains, d’Inde, Pérou, Liban, Canada, Ukraine, ou de la province autonome d’Aland, au large de la Finlande.

En Afrique, Emmaüs est présent au Burkina Faso depuis 1977, au Bénin, au Burundi, en République démocratique du Congo et au Cameroun.

Les associations réparties dans le monde ne fonctionnent pas sur le même modèle, mais toutes ont en commun d’autofinancer leurs actions sociales ou de solidarité par le travail, récupération de matériaux et objets usagés dans le Nord, plus souvent travaux agricoles et services dans le Sud.

Jeudi après-midi, les 400 participants devraient manifester en plein coeur de la ville, vers la Place de la Révolution, pour "dénoncer les guerres et les injustices qui minent l’Afrique et de nombreux pays du Sud", selon les organisateurs du congrès.

AFP

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