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Campagne agricole dans le Sahel : “Bonne impression” malgré les poches de sécheresse

Publié le mardi 22 septembre 2009 à 03h18min

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Le ministre délégué à l’Agriculture, Abdoulaye Combary, a jugé l’état de la campagne agricole dans le Sahel de “bonne impression” au cours d’une visite de terrain effectuée du 16 au 18 septembre 2009 dans la partie Nord du pays.

La moisson promet d’être bonne dans le Sahel. C’est le constat qui se dégage à l’issue d’une visite de champs entreprise du 16 au 18 septembre dernier par le ministre délégué à l’Agriculture, dans le Sahel et le Nord. Région traditionnellement déficitaire, le Sahel a des chances de réaliser une bonne campagne agricole qui a pourtant démarré timidement. “Les premières pluies sont tombées au mois mai mais la campagne s’est véritablement installée au cours de la première décade de juillet pour se généraliser à la fin du même mois. A cela, se sont succédé des poches de sécheresse. Toutefois, à l’étape actuel, les cultures de niébé sont au stade de floraison et de formation de gousse. Les céréales sont à l’épiaison pour le mil et le riz, au gonflement et à la floraison pour le sorgho”, explique le directeur régional de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Clovis Kader Kaboré.

Ce tableau reluisant est toutefois terni par des poches de sécheresse dans le Yagha, dans l’Oudalan et dans le Soum. “Il y a des localités déficitaires en termes de pluie”, a reconnu M. Kaboré qui reste confiant quant à la suite de la campagne agricole. Un sentiment que semble partager le ministre délégué à l’Agriculture. Pour Abdoulaye Combary, l’aile Dori-Arbinda-Djibo qui a connu un début de saison difficile, a “comblé son retard”. Son optimisme se fonde sur le fait que les céréales, dans la majeure partie des cas, sont à l’épiaison et même au stade graine laitue. “Nous pensons que si cette tendance se poursuit, de bonnes récoltes seront au rendez-vous”, a-t-il espéré. Et ce, dans la mesure où le niébé est en phase de récolte de Dori à Djibo. Il s’agit d’une récolte échelonnée qui consiste à enlever les gousses mûres, de sorte à permettre aux plus jeunes de se mettre en fleurs. “J’ai eu une très bonne impression, ça me rassure qu’après un début de campagne très difficile, à partir de la mi- juillet, fin juillet et début août, les choses ont repris normalement”, a laissé entendre M. Combary. Une reprise des pluies associée à l’usage massif de la matière organique par les producteurs qui permet au Sahel d’avoir un niébé et du mil aux couleurs vertes brillantes.

Le Sahel se positionne dans la production du niébé

Le Sahel mise sur le niébé comme sa spéculation- phare. Et la visite de terrain du ministre délégué à l’Agriculture sur l’axe Dori-Djibo, Abdoulaye Combary, a permis de mesurer l’engagement des producteurs à maîtriser les trois facteurs essentiels de la production agricole à savoir l’eau, la semence et la fertilisation des sols. Région à vocation pastorale, le Sahel séduit au plan agricole. Du riz trône dans la plaine aménagée du barrage de Boukouma à 100 km de Dori. La région s’est hissée en productrice de semences, quoique insuffisante pour couvrir ses propres besoins. La ferme semencière de Pobé Mengao constitue une belle illustration de son envol. D’une superficie de 50 hectares dont 35 sont exploités, ce site suscite des convoitises. Il attend un chiffre d’affaires de plus de 19 millions dont 12 millions de F CFA en résultat net. Environ 120 producteurs s’adonnent à la production de semences de niébé et de mil, les deux spéculations- phares du Sahel. “La production semencière ne suffit pas pour les besoins de nos producteurs. Nous avons fait l’effort de faire passer le taux d’utilisation de la semence améliorée de 3 % à 7% au cours de la présente campagne. Mais, la région a un besoin supplémentaire de 299, 9 tonnes”, a indiqué Clovis Kader Kaboré. Avec près de 351 hectares emblavés cette année, la région ne couvrira pas pourtant ses besoins. La production attendue est de 251 tonnes pour toutes les spéculations.

Pour combler le déficit, des champs-écoles ont été faits dans les villages. Cela consiste à disposer côte à côte une parcelle emblavée à la semence améliorée et l’autre à la semence locale en vue de montrer la différence de rendement. Près de 204 hectares ont ainsi été cultivés à la semence améliorée hors ferme. “Notre union donne les semences et se charge de chercher les marchés pour les producteurs semenciers”, explique le président de l’Union départementale (Pobé mengao) et régionale des producteurs semenciers, Amadou Cissé. Producteur semencier, son exploitation couvre 57 hectares. M. Cissé confie que les rendements à l’hectare peuvent atteindre 1, 2 tonne comme dans certaines zones agricoles. Il avoue attendre un chiffre d’affaires de 30 millions de F CFA avec un bénéfice net de plus de 23 millions de F CFA.
Pour le directeur régional en charge de l’Agriculture, le gap sera comblé par des semences issues d’autres régions. C’est pourquoi, le ministre Combary a invité les acteurs à améliorer les rendements. “A défaut d’étendre les superficies, ils peuvent déjà redoubler d’effort avec l’apport de la matière organique.

Je suis convaincu que s’ils apportent encore plus de matière organique dans ces champs sableux, ils peuvent accroître les rendements. Nous avons aussi demandé aux autorités communales de voir dans quelle mesure elles peuvent leur accorder de la place pour produire davantage de la semence. L’un dans l’autre, nous allons encourager et soutenir l’engouement récent autour de la production semencière pour que les spéculations adaptées au Sahel soient produites sur place”. C’est ainsi que la région pourra réduire sa dépendance vis-à-vis des zones de production comme l’Ouest, le Centre-Sud et le Centre-Est, sans toutefois renoncer à leur apport en guise de complément.

S. N. COULIBALY

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 22 septembre 2009 à 12:32, par Mandela En réponse à : Campagne agricole dans le Sahel : “Bonne impression” malgré les poches de sécheresse

    Le sahel qui rime avec espoir, c’est ce qu’il ya de mieux à montrer aux populations. Non seulement cette région de notre pays est pastorale par excellence, mais elle est agricole et bravo aux paysans, encadreurs et au Ministre Combary venu témoigner son intérêt pour les activités agricoles de cett région !

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