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Filière spiruline au Burkina : Aller vers une certification internationale

Publié le mardi 30 juin 2009 à 00h39min

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Le ministre de la Santé Seydou Bouda, a visité le 26 juin 2009 à Koudougou, la ferme Nayalgué, spécialisée dans la production de la spiruline. La visite du ministre a coïncidé avec la tenue d’une réunion du comité de suivi de ladite ferme.

La production de la spiruline, cette micro-algue riche en protéines, en vitamines (A, E, B et K), et en oligo-éléments (calcium, fer, magnésium) se porte au mieux à Nayalgué, une ferme située à l’entrée de Koudougou, en provenance de Ouagadougou. C’est l’une des leçons tirée par le comité de suivi de ladite ferme réuni le 26 juin 2009 dans son enceinte. La ferme Nayalgué est le fruit d’une collaboration tripartite entre l’Etat burkinabè, le diocèse de Koudougou, à travers l’OCADES et l’ONG Technap. Il se compose d’un ensemble de six ateliers (dont quatre actuellement fonctionnels), de culture, de récolte, de traitement et de séchage de la spiruline.

Chaque atelier dispose en effet, de deux bassins ouverts de 200 m2 chacun pour la culture. Une espèce de pédalo remue régulièrement l’eau contenue dans les bassins, pour « maintenir la spiruline en vie », nous a expliqué le Dr Mahamadou Compaoré, directeur général de la Pharmacie, du médicament et du laboratoire, et chef du projet spiruline de Nayalgué.
La spiruline doit être en mouvement, exposée aux rayons solaires pour garder toutes ses qualités, avant la récolte, a-t-il expliqué. Il a rassuré par ailleurs, que toutes les dispositions sont prises pour protéger la micro-algue contre les souillures, tout le long du processus semi-industriel, allant de la collecte de la plante au conditionnement du produit fini.

A Nayalgué, le produit fini est présenté sous les formes granulé, poudre et comprimé. En 2008 par exemple, plus de trois tonnes de spiruline ont été produites dans la ferme. Dans la première moitié de cette année, Nayalgué est à près de 1,4 tonne de production. Une production vendue à 65% à l’étranger, dans des pays comme la France, le Bénin, le Maroc, le Mali, la Côte d’Ivoire et le Niger. Alors que, a rappelé le responsable à l’exploitation de la ferme, Modeste Soubéiga, la raison première de la production de la spiruline au Burkina est d’ordre humanitaire, ses principales cibles étant respectivement les enfants malnutris et les personnes affaiblies par la maladie comme les PVVIH. A ces cibles d’ailleurs, les produits de la spiruline sont vendus à des prix sociaux. La faible pénétration de la spiruline au plan national, estime M. Soubéiga, serait due en partie à son inaccessibilité géographique et financière au grand public burkinabè. Des difficultés réelles auxquelles le comité n’a pas trouvé de remèdes appropriés dans l’immédiat. Néanmoins, il a encouragé les campagnes médiatiques soutenues par le ministère de la Santé en vue de mieux faire connaître la spiruline et ses vertus aux populations. Une autre arme de la vulgarisation de l’« algue aux multiples bienfaits » viendrait probablement de la recherche.

En effet, le projet de Nayalgué a commandité des recherches pour se situer scientifiquement sur les impacts supposés ou réels de la spiruline sur le corps humain. Jusque-là, on entend dire que la spiruline est un important complément alimentaire, qu’elle a une valeur thérapeutique, etc. L’objectif global de ces études est donc d’apporter les preuves, si preuves il y a, des constats empiriques. Ainsi, une recherche conduite par le Pr Pierre Guissou est en cours sur la pharmacovigilance de la spiruline et de la « spiruline plus ». La « spiruline plus » est une spiruline (en projet à la ferme Nayalgué) à laquelle on ajoutera du zinc et du sélénium, deux autres élements importants pour l’organisme humain. Il s’agit pour le Professeur de s’assurer que le produit n’a pas d’effets secondaires néfastes sur l’homme.

Une étude est aussi en cours à l’institut de recherche en sciences de la santé pour évaluer l’impact d’une supplémentation en spiruline sur les PVVIH. Une autre recherche, encore à l’étape de projet, s’intéresse aux effets d’une supplémentation en spiruline sur la morbidité palustre chez les enfants de moins de 5 ans.

Avec les résultats de telles recherches, surtout si ceux-ci sont concluants, l’on pourra tendre résolument vers une certification internationale de la spiruline made in Burkina. Un vœu du ministre de la Santé Seydou Bouda qui l’a fait savoir à Nayalgué aux membres du comité de suivi. Selon sa vision, la certification pourra être un sésame pour lever toutes les barrières commerciales qui retardent encore le plein épanouissement d’une filière spiruline entretenue par sept fermes au pays des Hommes intègres. Mais en attendant, toutes les fermes veilleraient au grain pour toujours faire du label « spiruline du Burkina », une assurance qualité.

Koumia Alassane KARAMA


La spiruline est indiquée pour :
- les personnes vivant avec le VIH ;
- les enfants malnutris ;
- les personnes âgées ;
- les personnes malades et/ou affaiblies ;
- les sportifs ;
mais aussi pour toute personne en bonne santé pour qui la spiruline constitue un excellent complément de la ration alimentaire, apportant de nombreux nutriments essentiels au bon fonctionnement de l’organisme.

Sidwaya

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