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SOUTENANCE DE FIN DE CYCLE A L’ENP : Le Commissaire Yaro traque l’insécurité routière au Burkina

Publié le mardi 23 juin 2009 à 02h09min

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L’élève commissaire Samuel D. Yaro a soutenu, le 18 juin 2009 à l’Ecole nationale de police (ENP) à Ouagadougou, son mémoire de fin de cycle. Mémoire dont le thème était : "L’insécurité routière dans le trafic interurbain au Burkina". Le jury de cette soutenance a été présidée par Drissa Malo Traoré dit Saboteur.

16,5/20, mention très bien. C’est cette note que le jury, présidé par Drissa Malo Traoré dit Saboteur a octroyé le 18 juin 2009 à l’élève commissaire Samuel D. Yaro. Une note qui fait de lui désormais un commissaire plein. En effet, c’est à cette date que l’impétrant Samuel D. Yaro a soutenu, à l’Ecole nationale de police (ENP), son mémoire de fin de cycle, dont le thème était : "L’insécurité routière dans le trafic interurbain au Burkina Faso". En choisissant de mener des recherches autour de ce thème, M. Yaro a voulu démontrer à quel point l’ampleur du phénomène de l’insécurité routière et celle interurbaine en particulier demeurait une source d’inquiétude pour les pouvoirs publics et les populations.

Dans ce mémoire, la démarche de Samuel D. Yaro a consisté à faire de la recherche documentaire, à consulter les sites Internet et à rencontrer des responsables du ministère des Transports, du ministère des Infrastructures et du Désenclavement et des services de la sécurité. La première partie de son étude a été consacrée à l’état des lieux de l’insécurité routière interurbaine au Burkina Faso et la seconde s’est articulée autour des stratégies de lutte. Selon les conclusions de Samuel D. Yaro, l’insécurité routière dans le trafic interurbain se manifeste à travers les accidents de la circulation, l’environnement routier ou socio-économique et, dans une certaine mesure, le grand banditisme caractérisé par le braquage des véhicules. Ces accidents engendrent, de l’avis de M. Yaro, des pertes en vies humaines, des blessures corporelles, des dégâts matériels et d’autres dommages collatéraux. Leurs causes résident, selon l’impétrant, dans le comportement et l’aptitude des conducteurs et le mauvais état des véhicules, des infrastructures routières et dans l’insuffisance de signalisations et équipements routiers.

Les conséquences de ces accidents sont d’ordre socio-économiques, préjudiciables aussi bien à la victime qu’à la société. Elles s’analysent en terme de morts, de blessés graves ou légers, d’handicapés et de dommages matériels et financiers. A titre illustratif, l’étude de M. Yaro relève qu’au cours de la période de 2004, 5519 accidents ont été constatés par la Gendarmerie nationale, exceptées les statistiques de la Police nationale, occasionnant 10 549 victimes dont 1 633 tués et 8 916 blessés et des dégâts matériels plus ou moins importants. La lecture du tableau relatif à la gravité des accidents décrit qu’en moyenne 327 personnes trouvent la mort sur nos routes interurbaines et 1 784 autres sont blessés chaque année. Les présentations statistiques sont en deçà des réalités mais permettent selon Samuel D. Yaro, d’appréhender le phénomène dans une large dimension.

L’Etat se voit ainsi obligé de mobiliser d’importants moyens humains, matériels et financiers pour y faire face. Il en est de même pour les sociétés d’assurance qui, par exemple, pour la seule année 2007, ont supporté au titre de la responsabilité civile des véhicules terrestres à moteur, la somme de 3 260 748 325 F CFA au compte des sinistrés. Dans la deuxième partie de son mémoire, Samuel D. Yaro a proposé, selon les insuffisances et difficultés relevées, des stratégies qui peuvent améliorer la sécurité des usagers au Burkina. Il s’agit entre autres de l’accélération de la mise en oeuvre de la nouvelle structure qu’est l’Office national pour la sécurité routière (ONASER) en vue de coordonner et diriger les actions des acteurs en charge de la sécurité routière.

Il a aussi proposé la relecture de certains textes qui permettra de combler les insuffisances et les lacunes, la codification en un seul volume de la réglementation routière en vue de faciliter une meilleure accessibilité des textes, la dynamisation du système de contrôle et la rigueur dans la répression des infractions routières. M. Yaro a également préconisé l’introduction d’une éducation en matière de sécurité routière dans les établissements d’enseignement et la réouverture des postes de contrôle policier sur les axes routiers interurbains. Des suggestions et des actions à mettre en oeuvre ont été également identifiées dans ce mémoire qui, selon le président du jury, va sans doute servir aux générations présentes et futures.

Par Christine SAWADOGO

Le Pays

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