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Promotion des droits humains : « Pourquoi pas de sourds »

Publié le lundi 25 mai 2009 à 07h02min

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La première responsable du ministère de la Promotion des droits humains, Salamata Sawadogo, était, le 21 mai 2009, à la rencontre des élèves du Centre d’éducation et de formation intégrée des sourds et des entendants (CEFISE) à Ouagadougou. Au cours des échanges, les tout-petits ont poussé leur curiosité sur les droits de l’homme en interpellant leur hôte sur le non-recrutement de sourds dans l’armée.

« On redresse l’arbre pendant qu’il est jeune ». Telle est une sagesse du terroir qui semble être bien comprise par le ministère de la Promotion des droits humains, qui ne ménage aucun effort dans les actions d’éducation civique à l’endroit des tout-petits. En effet, ce département, conformément à sa mission, a élaboré un programme d’activités dans lequel il a inscrit des rencontres avec les élèves au sein de certains établissements. C’est dans ce cadre que sa première responsable, Salamata Sawadogo, s’est déplacée, le 21 mai dernier, dans une école spécifique, notamment le Centre d’éducation et de formation intégrée des sourds et des entendants (CEFISE).

Et si la ponctualité fait partie du civisme, Salamata Sawadogo en a donné l’exemple ce jour-là en arrivant 5 minutes avant l’heure prévue pour la cérémonie. Ce fut l’occasion pour la directrice du CEFISE, Mme Kafando P. Thérèse, de présenter son établissement qui, selon elle, a un statut privé à caractère social. Comprenant trois ordres d’enseignement (préscolaire, primaire et secondaire général et technique), le centre a réuni pour cette année scolaire un effectif de 2320 élèves, soit 2002 entendants, 280 sourds et 38 autres handicapés.

Les pensionnaires n’étant pas en mesure de poursuivre leur cursus scolaire peuvent y apprendre des métiers comme l’horticulture, la couture, la soudure, la restauration, l’électricité... A cela il faut ajouter des services en audiologie, en orthophonie et en insertion professionnelle au profit d’adultes handicapés sourds. Après une visite guidée dans les classes et les ateliers de l’école, la délégation s’est entretenue avec les élèves des « droits et des devoirs des enfants ».

Ainsi, sous la supervision de Salamata Sawadogo, la directrice de l’Education à la citoyenneté a vérifié leurs connaissances en « droits et devoirs des enfants ». En retour, ces derniers (entendants et sourds) ont, de manière décomplexée, posé parfois des questions, entre autres, relatives aux sévices corporels à l’école et aux droits des enfants présentant des déficiences. Les élèves du CEFISE sont allés jusqu’à vouloir savoir pourquoi les malentendants ne sont pas recrutés dans l’armée.

Après avoir évoqué le critère d’aptitude, le ministre Salamata Sawadogo a promis de leur apporter des réponses complémentaires sur la question après consultation de son collègue de la Défense. Bref, les élèves, à travers ce dialogue direct, ont été informés, formés et sensibilisés à leurs droits et devoirs. Ils ont ainsi appris qu’ils doivent intégrer à leurs droits des devoirs tant au niveau de leurs familles respectives qu’au niveau de la communauté et de l’Etat. Ils doivent surtout manifester du dévouement vis-à-vis de l’Etat et refuser l’incivisme écologique, le non-respect ou l’abus du bien public, le lynchage public...

La visite a en outre permis au ministre de la Promotion des droits humains de s’imprégner des conditions de vie et de travail du CEFISE. Outre l’entretien qu’elle a eu avec les enfants, elle a fait don d’un lot de matériel au centre, comprenant des documents relatifs aux droits de l’enfant, du papier et de l’encre pour la reproduction d’un dictionnaire de personnes déficientes auditives produit par le CEFISE ainsi que des vivres.

Hamidou Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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