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CHU-Yalgado Ouédraogo : Des conditions d’accessibilité aux soins

Publié le mardi 3 février 2009 à 02h02min

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Hôpital de dernier niveau de référence au plan national, le CHU-Yalgado Ouédraogo, de par cette position dans la pyramide sanitaire est à la croisée de plusieurs défis que nous pouvons ensemble relever grâce, d’une part, aux efforts constamment renouvelés des autorités, mais aussi, à la contribution de chacun de nous.

Si certains d’entre nous sont conscients des contraintes qui sont les nôtres, d’autres, en revanche, du fait qu’ils ne sont pas assez sensibilisés sur l’hôpital, vont vite en besogne pour croire ou répandre l’idée selon laquelle « il faut systématiquement connaître quelqu’un à l’hôpital avant d’y avoir des soins ».

D’abord, nous affirmons notre vision nuancée des choses avant de vous inviter à partager avec nous les expériences vécues au sein de cet hôpital pour, humblement, comprendre certaines attitudes ou assertions.

Beaucoup d’entre-nous ne savent pas différencier les prescripteurs des autres agents.

Il faut souligner qu’au CHUYO, il y a deux possibilités pour avoir des consultations. Pour les consultations généralement dans les services autres que les urgences, les patients prennent rendez-vous dans un service, viennent, obtiennent des prestations, soient ils repartent,ou bien ils sont gardés et mis en observation en fonction de leur cas.

L’autre possibilité notamment dans les services d’urgences, le patient ressentant ce qu’il considère comme un problème de santé urgent vient spontanément ou est transporté d’urgence dans un service où il peut avoir solution à son mal

Le plus souvent c’est au niveau des services d’urgences, il faut le reconnaître, qu’ il y’ a le plus d’appréhensions dues notamment à ce que beaucoup considèrent comme une lenteur dans la prise en charge qui serait due à leurs yeux au manque de relations ou à d’autres facteurs. Pourquoi ?

En effet, c’est vrai, quand on vient en consultation d’urgence, et cela est humainement compréhensible, on voudrait qu’on soit vu vite par les soignants. Et c’est ce que nos équipes font autant que faire se peut. Mais certains d’entre nous pensent que tous les agents en blouse peuvent donner des soins et ne comprennent pas, à l’instar de ce monsieur qui estime qu’ :

« il y a trop de soignants qui tournent, nous regardent et ne font rien pour nous ». A partir d’une telle perception selon laquelle il y a beaucoup d’agents qui font des va-et- vient mais ne s’occupent pas de lui, on comprend tout de suite que certains ne savent pas distinguer les prescripteurs des autres catégories d’agents.

Si seulement, il pouvait savoir que tous ceux qui sont en blouses ont des tâches définies et complémentaires pour l’administration des soins !

Il y a plus urgents dans les lots des urgents

Quand on souffre, on est seul à ressentir la douleur que l’on peut qualifier de vive, d’intense ou autre. Il est évident qu’à la douleur physique peuvent se mêler la peur, l’anxiété, l’angoisse, parfois la panique et l’intolérance due à la maladie. Quand on arrive dans un service d’urgence, peut-être que son cas que l’on pense le plus urgent peut, sous l’expertise du praticien, relativement être moins urgent que d’ autres cas d’à côté, silencieux, mais pourtant graves au point qu’ils ne puissent même pas faire des gestes.

Dans de tels cas de figure, certains se frustreront, parce que ne comprenant pas qu’ils soient là avant et que l’on prenne en charge un cas qui vient d’arriver. D’où la nécessité de se donner le temps, ce temps qui fait cruellement défaut au niveau des urgences où c’est pratiquement une course contre la montre, pour davantage communiquer avec les patients.

En réalité, et il faut le souligner, la notion même de référence n’est pas toujours connue ou comprise par certains. Certes, le CHUYO regorge de plus de spécialistes, et a les meilleurs plateaux techniques, mais il reçoit, conformément à son statut, beaucoup de malades venant de partout, de Ouagadougou comme des provinces.

C’est pour dire qu’en principe, beaucoup de nos malades devraient au préalable passer dans les centres de santé de niveau inférieur comme les centres hospitaliers régionaux ( CHR) ou les centres médicaux avec antenne chirurgicale ( CMA) avant d’arriver au CHUYO.

Or, que constatons-nous ? Le CHUYO reçoit tous les cas de gravités possibles, dont beaucoup pourtant pourraient trouver solution dans les structures de santé périphérique. Ce sont des cas de ce genre qui grignotent le temps de prise de charge que l’on devrait consacrer aux situations les plus urgentes ou compliquées.

A signaler que dans certains services autres que les urgences où les consultations se font sur rendez vous, certains patients viennent hélas sans au préalable prendre contact avec le service. Conséquence :

il est difficile qu’ils soient reçus le même jour par le spécialiste qui aurait déjà arrêté sa liste, combien longue ! Cette situation est ressentie comme une frustration parce que certains ignorent ces principes, d’où parfois des scènes d’incompréhension au motif que le médecin est là et refuse de consulter.

Les avantages réciproques de la référence.

La notion de référence, n’est pas synonyme de se lever et venir de son propre gré à l’hôpital parce qu’on souffre d’une maladie qu’on avait traitée avant. La référence suppose que votre soignant d’une structure de santé donnée, après traitement et sachant que votre cas ne peut trouver solution appropriée à son niveau, vous délivre un document vous autorisant à voir un spécialiste pour votre maladie.

Dans les documents de référence donc sont consignées des données qui renseigneront et guideront votre spécialiste dans son diagnostic. L’avantage pour le médecin traitant dans ce cas précis est qu’il pourra aller d’autant plus vite qu’il saura ce qui a déjà été fait par son prédécesseur. L’autre avantage à ce niveau est celui de réduire les dépenses, car on n’aura plus besoin par exemple de reprendre certains examens.

Mais contrairement au respect de la référence, nous voyons souvent des malades venir munis de registres d’examen sans aucune consigne et qui voudraient être vus séance tenante. Situation qui provoque des incompréhensions. Et de là à penser que c’est parce qu’on ne connaît pas quelqu’un qu’on nous dit de repasser un autre jour, le pas est parfois vite franchi.

Au mieux des cas, il faudra tout reprendre à zéro, alors que des dépenses ont été déjà faites ailleurs par le patient qui ne comprend plus ce qui lui arrive. Chers usagers, nous sommes conscients de vos exigences et mesurons également ce qui reste de notre partition à nous à jouer pour répondre aussi efficacement et promptement que possible à vos besoins. C’est pourquoi, nous vous prions à davantage de compréhension afin que demain soit meilleur qu’aujourd’hui.

Directeur Général du CHUYO

Dr Lansandé BANGAGNE, Chevalier de l’Ordre national

L’Observateur Paalga

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