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Parenté à plaisanterie : Une rue pour valoriser une pratique ancestrale en déperdition

Publié le mardi 4 novembre 2008 à 02h17min

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Du 31 octobre au 2 novembre 2008, s’est déroulée à Ouagadougou, la première édition des nuits internationales de la plaisanterie, organisées par Grâce théâtre et la Fédération du Cartel. L’apothéose a été "la rue de la parenté à plaisanterie", le 2 novembre dernier.

La rue faisant face à l’INAFAC a été le lieu d’une ambiance particulière, le dimanche 2 novembre 2008. Baptiser "rue de la parenté à plaisanterie", plusieurs communautés de parents à plaisanterie s’y sont retrouvées, à l’occasion des nuits internationales de la plaisanterie. Mossé-San, Bobo-Peulhs, Gouin-Dagara-Lobi, etc, tous soucieux de préserver cette pratique en déperdition, ont répondu présent à l’appel de l’Association Grâce théâtre du Burkina (AGTB). Selon le coordonnateur des nuits internationales de la plaisanterie, Alain Héma, la rue de la parenté à plaisanterie est le lieu de rencontre des différents alliés qui plaisantent au Burkina Faso. "C’est un élément culturel qui existe que nous avons voulu valoriser et magnifier. Cela permettra aux différentes communautés d’être davantage soudées", a-t-il ajouté.

Tous ont salué cette initiative. Pour le comédien burkinabè, Ildevert Méda, "le monde entier a besoin de plus en plus d’humour, de plaisanterie et de blagues".
Joutes oratoires, danses traditionnelles, mets de diverses ethnies...ceux qui ont fait le déplacement ont été bien servis, cet après-midi de dimanche. Dans le stand consacré aux Peulhs, "un intru" y fait irruption, ayant vite repéré par les occupants des lieux. On crie au Bobo et celui-ci est vite encerclé. Seul, il tient tête à plusieurs Peulhs et répond du tic au tac aux insultes : "Bobo buveur de dolo # les Peulhs ressemblent à des singes, les Bobo ne sont pas intelligents # les Peulhs sont radins". A l’issue de ces attaques, "l’intru bobo" est reconduit manu militari dans son stand où il s’en sort avec une bouteille de liqueur et une calebasse de dolo.

De l’autre côté de la rue, ce sont Gouin et Sénoufo qui sont aux prises avec Dagara et Lobi. Lin Hien, inspecteur du Trésor et responsable de la troupe culturelle dagara de Ouagadougou, annonce les couleurs, "lorsque le train est arrivé à Banfora pour la première fois, nos esclaves Gouin se sont enfuis. Vous savez pourquoi ? Ils croyaient que c’était un énorme serpent", a-t-il déclaré triomphalement entre deux éclats de rires. La réplique des Gouin et Sénoufo a été immédiate. Faux, contre-attaque Tiémoko Ouattara : "les Lobi et les Dagara sont tellement bêtes que quand ils ont vu le train pour la première fois chez nous, ils ont cru que c’était un gros serpent qui avait tellement avalé des gens à tel point qu’on voyait les victimes à travers le ventre du reptile", a-t-il affirmé avec beaucoup d’humour dans une hilarité générale de son entourage.

La présence de nombreux artistes humoristes burkinabè et ivoiriens tels que le fameux duo Zongo et Tao a aussi contribué à la réussite de cette "rue de la parenté à plaisanterie". Au son des tam-tams, balafons, calebasses, etc. et dégustant les mets traditionnels de leur région, les différentes communautés ont appelé à une perpétuation du festival. Un vœu entendu, puisque le coordonnateur, Alain Héma et son équipe, espèrent "rebeloter" l’année prochaine et celle à venir : valoriser la parenté à plaisanterie par le biais du conte, du one man show et de sketch.

Simplice HIEN

Sidwaya

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