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Trafic d’enfants : 15 mineurs sauvés par la police de Koudougou

Publié le mardi 28 octobre 2008 à 01h33min

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Le dimanche 26 octobre dernier, 18 enfants, tous mineurs, ont été conduits à la police de Koudougou. Ces innocents avaient quitté la mine de Poura pour celle de Perkoa. L’opération a permis d’appréhender trois personnes impliquées dans ce triste voyage, à savoir le chauffeur, Boukari Gadiaga, l’apprenti-chauffeur, Mouni Birba, et le convoyeur, Idrissa Yampa, principal mis en cause.

Selon le commissaire central de police de Koudougou, Théophile Tapsoba, c’est au cours du trajet entre Poura et Perkoa que, grâce à l’alerte donnée par un informateur de confiance, les agents de police de Koudougou, envoyés alors en mission, ont pu intercepter le véhicule. Le véhicule et ses occupants ont été conduits à Koudougou.

Parmi le lot d’enfants, trois étaient majeurs et ont donc été libérés. 15 autres, tous mineurs, ont été gardés pour les besoins de l’enquête, après laquelle ils seront remis à l’Action sociale, qui se chargera de mieux situer leur provenance et de les y reconduire.

Par contre, les trois personnes impliquées dans ce trafic ont été auditionnées et seront présentées, après l’enquête, au procureur, qui décidera de leur sort. Ce sont : le chauffeur, Boukari Gadiaga, l’apprenti-chauffeur, Mouni Birba, et le convoyeur, Idrissa Yampa.

Ce dernier, selon le commissaire central, Théophile Tapsoba, a indiqué qu’il a l’habitude d’organiser ce genre de trafic d’un site à un autre. Il a précisé que le travail sur la mine de Perkoa serait actuellement plus rentable, raison pour laquelle les enfants ont été débauchés à Poura pour y être envoyés.

Si le trafic est interdit, et s’il faut louer le travail fait par nos forces de l’ordre, il faut malheureusement avouer que la tâche est ardue, et le phénomène beaucoup plus pernicieux et difficilement contrôlable. En effet, la vision des supposées victimes et celle des forces de l’ordre sont divergentes sur les conséquences de ce trafic.

La preuve, quand nous avons échangé avec les enfants, qui nous ont précisé qu’ils sont tous originaires de Kongoussi, nous avons pu nous rendre compte de cette réalité. C’est comme si les enfants en voulaient aux policiers qui les ont conduits là. Ils ont indiqué qu’ils avaient quitté Kongoussi après la saison pluvieuse afin de rejoindre leurs aînés à Poura pour apprendre le métier ( ?) d’orpaillage.

« Nous avons fini d’aider nos parents dans leurs travaux champêtres. Au lieu de rester au village à ne rien faire ou à nous adonner à la délinquance, nous avons accepté de suivre nos grands frères à Poura, afin d’apprendre ce métier. Cela nous permet de gagner de l’argent et à l’approche de la prochaine saison des pluies, nous retournerons au village », nous a confié un des enfants, bien robuste malgré son jeune âge, et loin de se douter des dangers auxquels ce "métier" l’expose.

Ils nous ont ensuite dit qu’ils ne retourneront au village que sur accord de leurs grands frères. L’un d’entre eux a même littéralement déploré ce manque à gagner que cette action policière va leur coûter. C’est dire tout le boulot de sensibilisation qu’ont à faire la police et les services de l’Action sociale.

Cyrille Zoma

L’Observateur Paalga

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