C’est dans la première semaine de ce mois d’octobre que les photographes ont appris dans les laboratoires que le tarif de tirage a connu une légère hausse. La tension est alors montée d’un cran. "Cette augmentation est arbitraire car elle ne répond à aucune logique et les raisons qui en sont à l’origine ne nous ont pas été données", a expliqué Warren Sarré, président du Réseau Burkina-Photo pour le développement.

Réunis en urgence, les chasseurs d’images avaient au menu de cette assemblée, un seul point de revendication : le retour à l’ancien tarif des prestations des laboratoires-photo. Ils accusent le mutisme de leurs syndicats dans cette situation et dénoncent l’unilatéralisme dans la prise de cette décision. "S’ils (les patrons des laboratoires) nous avaient considérés comme des animateurs de leurs studios, ils n’auraient pas ainsi décidé sans nous consulter", s’est indigné Mohamed Zaré, un des porte- paroles des plaignants.

Si les photographes se sont abstenus de nous communiquer le nouveau tarif litigieux, secret professionnel oblige, ils se disent prêts à tout, pour que les propriétaires de studio de tirage rectifient le tir. Dans la foulée, les manifestants du 8 octobre ont mis en place une délégation qui devrait rencontrer, dans les prochains jours, les patrons des laboratoires. En marge de cette grogne, les reporters-photographes exigent auprès des studios-photo, un traitement particulier sur le plan tarifaire. En clair, ils demandent à ce que leurs collègues des laboratoires fassent la distinction entre photographe professionnel et photographe amateur. Après des négociations, 3 laboratoires de tirage auraient accepté de revenir aux anciens prix et les photographes espèrent que les autres leur emboîteront le pas.

Par Armel ILBOUDO (Collaborateur)

Sarré B. Warren, photographe-reporter

"Les laboratoires-photo, ont cette habitude, à l’approche des fêtes de fin d’année. Ce sont des décisions que ces derniers prennent pour leurs seuls intérêts sans tenir compte des nôtres. Ils ont un syndicat comme nous et ces deux structures pouvaient mieux communiquer pour l’intérêt de tous. Si nous sommes en train de chercher une solution à ce qui nous oppose, nos collègues photographes de Bobo Dioulasso ont déjà trouvé la leur. Ils ont choisi d’aller laver leurs photos au Mali voisin. Nous ne voulons pas en arriver là, mais il ne faut pas que ces gérants des laboratoires mettent en avant le problème de la vie chère et exagèrent les choses. Un de ces derniers a même fait un communiqué, fixant les tarifs des photos au Burkina. Ce qui signifie que nous ne pouvons plus rien proposer de nouveau à nos clients qui trouvent déjà nos prestations chères.

Propos recueillis par A.I

Le Pays