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Association BIBIR à Ouahigouya : Des travailleurs menacés de licenciement

Publié le mardi 16 septembre 2008 à 04h39min

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Juan Manuel Costa et Josep Maria Miro, respectivement directeur général et directeur des projets à la Fondation Intervida en Espagne, avec à leur côté Victor Ruibal, représentant de la Fondation au Burkina Faso, ont animé une conférence de presse le vendredi 12 septembre 2008 dans l’enceinte du CREN au secteur n°10 de Ouahigouya. La nouvelle du jour est l’annonce de la reprise des activités de l’association BIBIR, suspendues en mi-juillet dernier suite à des démêlés judiciaires.

En rappel, le tribunal de grande instance de Ouahigouya avait, le 14 juillet 2008, rendu son verdict, décidant de l’expulsion de Victor Ruibal agissant sous le couvert de l’association Savoir Agir (ASA) des locaux de l’association BIBIR.

C’était suite à une plainte déposée par Roberto Rodriguez Aragon, accusant l’association ASA et ses représentants de conduire illégalement les activités auparavant initiées par l’association BIBIR.

A peine Roberto Rodriguez Aragon a-t-il fini de savourer sa première victoire d’obtenir l’expulsion de l’association Savoir Agir et la mise des locaux sous scéllés, qu’il a été vite rappelé en Espagne. La structure qui l’avait mandaté, à savoir BIBIR Espagne, venait d’être mise sous administration judiciaire par le Fiscal anticorruption d’Espagne.

Du coup, les actes de Roberto Rodriguez Aragon, qui avait obtenu auprès du ministère de l’Administration territoriale son certificat de reconnaissance comme représentant légal de BIBIR au Burkina Faso sont devenus caducs.

Reparti en Espagne, l’expulsé Victor Ruibal est revenu en force à Ouahigouya pour reprendre son fauteuil avec l’aval des administrateurs judiciaires, contrôlant présentement la Fondation Intervida, le bailleur de l’association BIBIR.

A en croire Juan Manuel Costa, le patron des débats au cours de la conférence de presse, BIBIR Espagne aurait renoncé à toutes ses plaintes déposées auprès du tribunal de grande instance de Ouahigouya.

La Fondation Intervida, pour le grand bonheur des enfants et des travailleurs ; a donc décidé d’assurer le financement des activités à Ouahigouya tout en accordant une confiance entière à Victor Ruibal sous le couvert d’ASA. Selon les administrateurs judiciaires, un financement de trois (3) millions d’euros est prévu pour renforcer les acquis et la création d’autres projets jusqu’en 2011.

La triste nouvelle au cours de cette conférence de presse reste la volonté de l’ONG Intervida de se séparer de certains travailleurs. « Des travailleurs seront licenciés pour avoir tenté de mettre en danger les projets en exécution dans les 44 villages du Yatenga », a déclaré fermement le directeur général de la Fondation Intervida.

Sans déterminer leur nombre, ni leur noms, les responsables de la fondation disent être au regret de ne plus pouvoir travailler avec certains des agents, qui ne leur inspirent plus confiance. Ce sont essentiellement ceux qui ont soutenu Roberto Rodriguez Aragon au cours du mois de juillet 2008.

Pour témoigner sa bonne foi et sa reconnaissance envers les autorités municipales, la Fondation Intervida a donné son accord pour financer à cours terme la construction des écoles de Gourga et de Soubo détruites par un vent violent au cours de cette saison pluvieuse. Par contre, les Espagnoles n’entendent plus reprendre la gestion de la bibliothèque municipale.

« Les gestes à l’endroit de la bibliothèque seront ponctuels comme son informatisation, la réfection des locaux, etc. », a tranché net le directeur chargé des projets à l’ONG Intervida, Josep Maria Miro.

« Le dossier judiciaire de BIBIR à Ouahigouya a été classé sans suite ; ce qui est primordial maintenant, c’est l’avenir des projets et des bénéficiaires ; les financements continueront même après 2011 », a conclu fièrement le directeur général de la Fondation Intervida.

Reste maintenant à savoir quel temps durera le pouvoir des parrains de Victor Ruibal de ladite Fondation. Qu’adviendrait-il si les dirigeants de BIBIR réussissaient à sortir des mailles de la justice en Espagne ? L’avenir nous le dira.

Emery Albert Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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