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Maltraitance d’enfant : Son bourreau serait sa propre éducatrice

Publié le mercredi 13 août 2008 à 11h08min

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La direction régionale de l’Action sociale et de la Solidarité nationale du Centre a reçu le 11 août 2008, dans son service médical, un enfant de six ans, victime de maltraitance. Aussi curieux que cela puisse paraître, son bourreau, ne serait autre que la directrice et fondatrice de sa garderie.

O.T. est une fillette de six ans, inscrite dans un jardin d’enfants privé à Nagrin au secteur 16 de Ouagadougou. Pour avoir fait de bons résultats scolaires, la directrice de son école aurait proposé aux parents de T. de paisibles vacances pour leur fille chez elle.

Lesquels, sans hésiter, ont accueilli favorablement cette offre de l’éducatrice. Mais ils étaient loin de s’imaginer que leur gamine subirait de quelconques supplices. L’histoire a malheureusement tourné au vinaigre voire au cauchemar.

En tout cas, ce matin du 10 août 2008, monsieur T., comme à son habitude, selon le récit qu’il nous a narré, s’est rendu à son champ. Pendant donc qu’il était en train de lutter avec les hautes herbes, le mari de l’éducatrice ramena sa fillette et qu’il déposa à quelques pas de la maison. Tout en promettant à des enfants qui s’amusaient juste à côté de revenir le lendemain.

Alertée par ces derniers, la tante d’O.T. accourut à son chevet. Après avoir constaté de nombreuses blessures sur le corps de sa nièce, la tante dépêcha quelqu’un appeler le père d’O.T. Décontenancé, ce dernier se hâta d’apporter les premiers soins à son rejeton qui, à cause de ses blessures, leur fit passer une nuit blanche. C’est ainsi que le lundi 11 août 2008, dans la matinée, son papa décide de la conduire à la direction régionale de l’Action sociale et de la Solidarité nationale.

Elle est aussitôt prise en charge au service des soins du samusocial du centre Renaissance. Le diagnostic du médecin prestataire, Claude Youan Bi, retient la thèse de blessures à répétition. Car constate-t-il : « La cicatrisation de certaines blessures prouve qu’elles sont plus anciennes que les autres toujours ouvertes ».

Mais pourquoi une telle atrocité ? O.T. raconte avec une voix à peine audible qu’une fois chez son éducatrice, elle fut soumise aux tâches ménagères. Et lorsqu’elle rentrait le soir, celle-ci, insatisfaite du travail fourni, la corrigeait avec un fil électrique. A en croire O.T., en guise de repas, elle n’avait droit qu’à un seul plat par jour dont la ration mesurée par son hôtesse ne la rassasiait pas.

Interrogée sur les faits le lundi 11 août, par les agents de l’action sociale, l’accusée et son mari seraient restés muets. Toutefois, selon nos informations, monsieur T. et sa fille pourraient être entendus demain jeudi 14 août à 9h par le procureur. Affaire à suivre donc !

Hyacinthe Sanou (stagiaire)

L’Observateur

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