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Lutte contre le banditisme : Le Centre national de veille et d’alerte livre ses premières statistiques

Publié le jeudi 19 juin 2008 à 16h01min

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Le chef du Centre national de veille et d’alerte (CNVA), l’adjudant-chef major Nataniel Della, a organisé le mercredi 18 juin à Ouagadougou, une visite guidée du Centre, suivie d’une conférence de presse au cours de laquelle il a dévoilé les premières statistiques dans les interventions contre le banditisme suite aux appels sur le numéro vert (le 10 10).

Du 1er janvier au 15 juin 2008, le Centre national de veille et d’alerte du ministère de la Sécurité a enregistré 7 683 appels sur le numéro vert (le 10 10) mis à la disposition de la population pour renseigner les forces de l’ordre sur les attaques à main armée et la délinquance. C’est ce qu’ a dévoilé à la presse le chef du CNVA, l’adjudant- chef major de gendarmerie, Nataniel Della. Sur les 7 683 appels, 509 étaient relatives à des attaques armées dont 111 ont effectivement donné lieu à des interventions des forces de police ou de gendarmerie. Plus de la moitié des appels, à savoir 4 526 étaient des perturbations, c’est-à-dire des fausses alertes, des injures, des propos insensés ou des appels répétés. Le Centre a ainsi reçu 1 236 appels en janvier, 683 en février, 1 456 en mars, 2 026 en avril et 2 282 en mai. En plus des appels reçus, l’adjudant-chef major Della a donné le nombre d’attaques à main armée qui ont été perpétrées au Burkina Faso du 1er janvier au 15 juin de cette année.

Sur les 123 attaques qui se sont déroulées sur le territoire national, la région de l’Est enregistre le nombre le plus élevé avec 29 attaques armées de bandits .
Puis vient la région du Centre-Nord avec 22 attaques au compteur. Les régions du Centre et des Haut-Bassins enregistrent au cours de cette période, 15 attaques chacune. La région du Sahel compte 13 attaques, 7 pour le Centre-Ouest et les régions de la Boucle du Mouhoun et du Centre-Est, 6 chacune.

Le Centre-Sud a subi 5 braquages et le Plateau central, 3. Les régions du Nord et du Sud-Ouest enregistrent chacune 1 braquage. Quant à la région des Cascades, elle est la seule à n’avoir pas enregistré d’attaque à main armée du 1er janvier au 15 juin 2008. Au cours des échanges avec les journalistes, le patron du CNVA a déploré les fausses alertes et les injures. Toutefois, il a laissé entendre que cela ne saurait les décourager et chaque fois qu’un appel sera émis et authentifié, ses services donneront l’alerte aux forces de l’ordre les plus proches pour qu’ils interviennent. Il a d’ailleurs pris l’exemple des sapeurs-pompiers qui, en dépit des injures et des fausses alertes, portent toujours secours quitte à faire de vains déplacements.

L’adjudant-chef major a aussi prévenu les perturbateurs que leurs numéros seront enregistrés et eux-mêmes recherchés. Pour cela, ses services comptent saisir l’Autorité de régulation des télécommunications (ARTEL) afin qu’elle réglemente la vente des puces téléphoniques afin d’empêcher les ventes anonymes et permettre de relever l’identité des appelants. Il a salué les citoyens de bonne foi qui par leur appel et leurs renseignements participent à la lutte contre le banditisme. Nataniel Della a aussi rappelé que le 10 10 peut être utilisé pour renseigner les forces de l’ordre sur d’autres formes de délinquances comme les escroqueries et les détournements...

Un centre fonctionnel 24h/24

Concernant le fameux braqueur à la "Crypton rouge" qui écumait Ouagadougou et ses environs, le commandant du CNVA sans être affirmatif, pense qu’il a été mis hors d’état de nuire : "depuis le mois de mai, on n’a plus entendu parler de lui", a-t-il ajouté.
In fine, il a surtout invité la population à avoir une culture de renseignements comme cela se voit dans les pays occidentaux afin de dénoncer aux forces de l’ordre les comportements suspects et la délinquance. Il est d’avis que les citoyens doivent s’impliquer activement dans leur propre sécurité.

La visite guidée a permis aux journalistes de s’imprégner davantage du fonctionnement du CNVA. Il est composé de douze (12) personnes dont six (6) gendarmes et six (6) policiers. Le standard téléphonique est fonctionnel 24h/24. Des équipes composées chacune d’un gendarme et d’un policier se relaient toutes les huit (8) heures. En cas d’appel, ils avisent la brigade de gendarmerie ou le poste de police le plus proche du lieu indiqué de l’attaque afin d’intervenir.

Le CNVA relève du cabinet du ministre de la Sécurité et fonctionne sous la tutelle du conseiller technique militaire du ministre de la Sécurité. Il a été créé pour lutter contre le grand banditisme sous toutes ses formes et principalement, contre l’insécurité sur les axes routiers. Le regroupement du personnel a eu lieu le 28 décembre 2007 et dès le lendemain 29, le centre était fonctionnel. Il est joignable à partir de n’importe quel point du territoire couvert par les réseaux de téléphonie mobile ou fixe à partir d’un numéro vert (10 10) ou du courriel : infos@secu.gov.bf

Basirou NANA

Sidwaya

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