Pour les organisateurs de cette cérémonie, Halidou Ouédraogo étant de la race "des hommes qui font preuve de courage et d’exemple au service de la démocratie et de la justice et de la liberté", son œuvre et sa personne ne doivent pas "tomber dans l’oubli".
Un homme qui, jusqu’à ce jour et malgré la maladie qui le handicape depuis 2006, a continué "à mener un combat sans faille pour le pain, l’eau et la démocratie". De la Haute-Volta au Burkina Faso, il est resté au "front" dans les périodes de turbulences, d’injustices, de bâillonnement, bref dans les situations inacceptables.

"Mourir ou vaincre pour le bien de son pays" serait sa devise, et, " cette figure emblématique, cet homme courageux et patriote", a "marqué son pays et l’Afrique dans sa lutte au profit des laissés-pour-compte". Il faut donc "sortir" le "président du pays réel" de l’oubli, même si "ses hauts faits n’autorisent pas l’oubli". Des témoignages concordants de ses amis d’enfance, de ses camarades de lutte et de personnes anonymes ont été faits sur cette vie de lutte, qui a valu la production d’un livre du Pr Vincent Ouattara intitulé, "Halidou Ouédraogo, une vie de lutte".

En 138 pages, annexes compris, et quatre chapitres, l’auteur revient sur l’enfance, la vie parisienne, celle professionnelle et syndicale de Halidou Ouédraogo. Sa lutte contre l’impunité complète cet ouvrage, "biographie romancée qui se poursuit avec des comptes-rendus d’entretiens", selon le Pr Mahamadi Sawadogo qui le présentait. Une œuvre "qui dégage un chantier", selon lui car, d’autres exemples pourraient avoir une autre lecture de cette vie. On y voit en tout cas, "défiler" tous les amis de Halidou Ouédraogo de Touré Idrissa à feu Aimé Nikièma ainsi que les hommes politiques auxquels il a eu à faire ( Lamizana Aboubacar Sangoulé, Gérard K. Ouédraogo, Thomas Sankara, Blaise Compaoré....).

Des éloges et une reconnaissance devant lesquels " le président du pays réel" n’a pu que s’incliner en disant " merci" à tous. Puis d’indiquer qu’il y a "tellement de lutteurs" dans ce pays, que le choix de sa "modeste" personne ne peut que l’émouvoir au plus profond de lui-même. Il terminera en indiquant que"le livre renforce l’espoir en de lendemains meilleurs".

Une cérémonie somme toute conviviale où " le seul manque", selon certains, est "l’occultation du rôle supposé ou réel que le Parti communiste révolutionnaire voltaïque" (PCRV) a joué dans toutes ces luttes et leur orientation stratégique et idéologique. Il y a donc toujours de la matière.

Boubakar SY

Sidwaya