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Soins de santé primaires : Un concept à revisiter

Publié le mardi 29 avril 2008 à 10h34min

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Le bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, en collaboration avec le gouvernement du Burkina, tient du 28 au 30 avril une conférence internationale sur les soins de santé primaires (SSP) et les systèmes de santé en Afrique. Placée sous la présidence du chef de l’Etat, cette conférence, qui coïncide avec le 30e anniversaire de la déclaration d’Alma-Ata et les 60 ans de l’OMS, devrait, entre autres, examiner les enseignements tirés de l’expérience dans la mise en œuvre des SSP dans la région Afrique au cours des 30 dernières années et identifier les orientations stratégiques pour l’intensification des interventions.

La déclaration d’Alma-Ata (capitale du Kazakhstan), adoptée en 1978, définit les soins de santé primaires comme des « soins de santé fondés sur des méthodes et des technologies pratiques, scientifiquement valables et socialement acceptables, rendus universellement accessibles à tous les individus et à toutes les familles de la communauté avec leur pleine participation et à un coût que la communauté et le pays puissent assumer à tous les stades de leur développement dans un esprit d’autoresponsabilité et d’autodétermination ».

Cette déclaration consacre les SSP comme principale stratégie de réalisation de cet engagement et réaffirme la définition donnée par l’OMS à la santé en 1946, à savoir « un état de complet bien-être physique, mental et social, qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». Ce discours tenu à Alma-Ata, qui a révolutionné la santé publique dans le monde, démontre bien que celle-ci a forcément un coût.

Au cours des 3 jours de travaux, les quelque 500 participants (experts, chercheurs, gestionnaires des services de santé…) vont faire le tour d’horizon de la mise en œuvre de leur engagement en faveur de la Santé pour tous en Afrique et redéfinir cet engagement sur la base des leçons apprises, des évolutions et changements d’ordre épidémiologique, démographique, économique, technologique, institutionnel, social, politique, voire écologique intervenus depuis 1978.

En d’autres termes, ils vont revitaliser le développement des soins de santé primaires (SSP) de même que les systèmes de santé dans la région africaine, afin d’atteindre les Objectifs du millénaire en matière sanitaire.

Cela est d’autant plus important que le sort de notre continent en matière de santé n’est pas rose. En effet, notre région compte plus de 90% des cas de palu mondiaux, 68% des cas d’infection par le VIH, et une proportion importante d’enfants souffrant de malnutrition.

Mais cela ne doit pas cacher les efforts accomplis çà et là. La tendance actuelle est en baisse pour ce qui est des taux de la polio, de la rougeole, du ver de Guinée et de la mortalité infantile. Cette situation a fait dire au Dr Luis Gomez, directeur du bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, que l’atteinte des objectifs de santé nécessite l’implication de toutes les communautés. Pour lui, cette rencontre doit déboucher sur la déclaration de Ouaga, qui visera au renforcement des systèmes de santé en Afrique par le biais d’une approche actualisée des SSP.

30 ans après Alma-Ata, l’objectif de la Santé pour tous demeure une cible lointaine pour beaucoup de pays. C’est la raison pour laquelle le chef de l’Etat, qui a présidé l’ouverture de la conférence, estime qu’il y a lieu de revisiter le concept de SSP pour lui donner un contenu adapté aux exigences actuelles.

Blaise Compaoré n’a pas manqué de rappeler aux participants de mettre l’accent sur des aspects spécifiques tels que le mode de financement et les ressources humaines. Pour lui, si les résultats des soins de santé primaires sont en souffrance, c’est qu’il y a aussi le problème d’accessibilité aux soins.

C’est ce qui a fait dire au président du Faso que les partenaires au développement, le secteur privé et la société civile doivent instituer un forum d’échanges sur les bonnes pratiques en matière de revitalisation des SSP et de renforcement des systèmes de santé à l’échelle du continent. La clôture de cette conférence internationale interviendra le mercredi 30 avril prochain.

Kader Traoré

L’Observateur

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