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Titres fonciers : Un demandeur raconte ses misères

Publié le mercredi 12 décembre 2007 à 09h18min

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La facilité mise à l’avant dans l’opération de délivrance de titres fonciers semble être une ligne d’horizon pour ce demandeur. Dans les lignes qui suivent, il relate son parcours du combattant au ministre de l’Economie et des Finances dont les services ont initié l’opération.

Monsieur le ministre,

Le simple citoyen que je suis se préoccupe d’un fait qui a été créé et cautionné par vous et vos services pour lequel nous demandons réparation.

En effet, en fin décembre 2006, j’ai lu une de vos affiches indiquant une opération de titre foncier (TF) en quarante cinq (45) jours. Ma première réaction a été celle- là : qu’est-ce qui a bien pu motiver nos autorités à vouloir le faire en ce temps de galère qui est le mois de décembre avec tout ce que l’on connaît comme fêtes ? Qu’est-ce qui se cache derrière cette opération ?

Première réponse : y a pas d’argent dans les caisses de l’Etat ou quoi ?

Deuxième réponse : les gars-là veulent légaliser les terrains mal acquis ou quoi ? La mode, c’est avoir des hectares à Koubri, à Loumbila et que sais-je encore.

Je me suis dit : j’ai mon petit coin à Ouaga d’une superficie de 300m2 ; il faut alors te débrouiller pour avoir ton titre foncier. Alors commence la galère pour avoir les trois cent mille (300 000) F FCA demandés comme frais. Mon banquier pourra témoigner de mes acrobaties pour mon titre foncier. A quelques jours de la première date de délai de clôture des payements des frais, fixé pour le 31 janvier 2007, je pus m’acquitter de ladite somme. Pensant être au bout du souffle, je me résignais à croiser mes bras et attendre les quarante-cinq jours. Quatre-vingt-dix (90) jours passaient et toujours point de titre foncier. Il fallait chercher à comprendre ; d’où mes nombreux déplacements à l’hôtel des finances. Je finis par savoir que mon dossier était au cadastre.

J’ai attendu impatiemment encore deux (2) mois et j’ai fini par me rendre au cadastre pour faire la « guerre aux agents ». Là-bas, je me suis confondu en excuses parce que le service avait déménagé et les locaux ne pouvaient pas contenir le matériel d’équipement existant. J’ai pu voir ces ordinateurs et autres meubles de bureau entreposés en plein air sur lequel le soleil avait fait ses effets ; et sous peu la pluie devait annoncer le début de la saison, puisqu’on était en juin. J’ai encore appris quelque temps plus tard que mon dossier devrait faire un tour dans un cabinet de topographie.

Je vais vous épargner de la suite, monsieur le ministre. Toujours est-il que j’attends mon TF jusqu’à ce jour. Mon reçu de payement date d’avant mi-janvier. Nous sommes en fin novembre.

Je voudrais vous poser un certain nombre de questions :

A quand les TF ? Serons-nous dédommagés pour toutes ces tracasseries ?

La campagne du TF a-t-elle été conçue par des professionnels ? Aurons-nous des lettres de courtoisie, seulement comme excuses accompagnant les TF ? J’avoue que j’attends qu’on me reverse quelque chose comme dédommagement. Monsieur le ministre, quand le rôle est inversé, nous avons des pénalités de 100% voire 200%.

Monsieur le ministre, des milliers de Burkinabè ont la même préoccupation que moi, qui est celle de rentrer en possession de leur titre foncier car ce sont vos services qui nous mettent dans cette galère.

Dans l’attente de votre réaction, veuillez agréer, monsieur le ministre l’expression de mon profond respect.

A. S

Le Pays

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