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Fait divers : quelle histoire !

Publié le mardi 11 novembre 2003 à 06h58min

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Il était près de 18 heures ce samedi soir- là et Faustin rentrait chez lui après être allé boire de la bière comme d’habitude avec des amis. Il roulait sur la circulaire heureux de lui-même, lorsque du bord de la route, il vit un jeune homme lui faire de grands signes.

S’étant assuré que ces gestes s’adressaient effectivement à lui, Faustin fit demi-tour et se retrouva face à face avec ce jeune homme qu’il ne reconnaissait pas. Mais celui - ci semblait bien le connaître. Il lui demanda en effet, si ce n’était pas lui qui était venu l’autre jour dans l’une des chambres de passage situées dans le quartier avec une femme. Faustin se sentit mal à l’aise. Qui était donc ce jeune homme ? Celui-ci, comme s’il devinait le fond de sa pensée, le rassura en lui expliquant qu’il était l’un des gérants de cette auberge qui appartenait à une ONG, auberge qui en douce servait de chambres de passage.

Faustin retrouva quelque peu son assurance car effectivement il s’était rendu dans ce maquis avec la femme de quelqu’un. C’est donc avec prudence qu’il demanda à son interlocuteur le sens de cette question. Ce à quoi le jeune homme lui répondit qu’il avait mal fait en s’en allant ce jour - là avec le matelas et la table qui se trouvaient dans la chambre. Ahurissement de Faustin qui du coup ne put que demander à son vis-à-vis s’il était fou. Mais celui-ci qui n’était nullement zinzin poursuivit que lorsque Faustin était parti, il était lui-même entré dans la chambre pour la nettoyer et l’apprêter pour les prochains clients, lorsqu’à sa grande surprise, il remarqua l’absence du matelas et de la table. Pour tout le monde à l’auberge, il ne pouvait qu’être le voleur.

Dépassé par cette nouvelle, Faustin ne chercha plus à discuter avec le jeune homme. Il voulait avoir à faire aux premiers responsables du maquis pour leur signifier l’absurdité de pareilles accusations. Il remorqua le jeune homme et ils s’y rendirent. Dès qu’ils furent dans la cour de l’auberge, le jeune homme appela les autres travailleurs en leur expliquant à la cantonade qu’il avait retrouvé et ramené leur voleur. Aussitôt, ils s’armèrent qui d’un gourdin, qui d’une machette, qui d’une pierre. Du coup, Faustin se retrouva encerclé par des gens qui ne nourrissaient nullement de bonnes intentions pour son futur immédiat.

Mais il garda son calme et leur parla avec assurance, demandant à rencontrer le patron. C’est en ce moment qu’il reçut le premier coup . Il se retourna, vit son agresseur une espèce de nabot, et l’envoya rouler à terre par un crochet . Réflexe qu’il aurait pu regretter n’eût - été l’entrée en scène d’un monsieur connu des employés, qui par sa seule présence rabaissa leur humeur meurtrière . Mis au courant de la situation, le monsieur appela la police fort du fait que nul ne doit se rendre justice.

Et voici Faustin dans les locaux du commissariat en compagnie du petit personnel de l’auberge. Dès le début des débats, les policiers réclamèrent la présence des responsables. Ils renvoyèrent le personnel à leur recherche et gardèrent Faustin car c’est sur lui que pesait l’accusation. Ce samedi - là, les responsables ne vinrent pas et Faustin passa la nuit au commissariat. Le lendemain dimanche, on attendit en vain les patrons de l’auberge et Faustin passa sa seconde nuit au commissariat.

Ce n’est que dans l’après - midi du lundi que l’un des patrons de l’auberge se présenta devant les policiers. Les débats purent donc commencer.

On écouta les accusateurs, puis l’on écouta Faustin. En conclusion, les policiers posèrent les questions suivantes : où étaient les gardiens lorsque le client s’en allait puisque l’auberge n’a qu’une seule porte de sortie ? Comment peut - on avec une simple motocyclette partir avec une table et un matelas en même temps ? Rien qu’avec ces deux questions, l’on comprit que l’accusation n’était pas sérieuse et l’on donna sa liberté à Faustin qui s’en alla tenaillé cependant par un autre souci. Comment expliquer à sa famille ce qui venait de se passer sans parler de la chambre de passage ? Un mensonge en perspective.

Sacré Chédou OUEDRAOGO
Sidwaya

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