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Education de qualité au Burkina : Ce qui reste à faire

Publié le lundi 8 octobre 2007 à 12h34min

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Dans la déclaration ci-dessous, le Cadre de concertation des ONG et associations actives en éducation de base (CCEB) évalue ce qui reste à faire par les autorités burkinabè pour l’avènement d’une éducation de qualité.

Le 5 octobre, consacré Journée mondiale des enseignants en 1994 par l’UNESCO, est célébrée chaque année dans notre pays par les syndicats d’enseignants et les autorités en charge de l’éducation. Le Cadre de concertation des ONG et associations actives en éducation de base (CCEB) voudrait saisir cette opportunité pour saluer les efforts multiples déployés par les enseignantes et les enseignants, véritable cheville ouvrière de notre système éducatif, dans l’accomplissement de leurs tâches quotidiennes en vue d’assurer à nos jeunes enfants une éducation qui soit de qualité pour tous. Il voudrait également leur apporter son soutien dans leur quête permanente de meilleures conditions de vie et de travail.

Le thème de la célébration de la journée du 5 octobre 2007, intitulé « Des enseignantes et des enseignants de qualité pour une éducation de qualité » vient à point nommé et interpelle tous les acteurs de la scène nationale, en particulier ceux agissant dans le domaine de l’éducation dont le CCEB qui mène d’énormes activités de plaidoyer en faveur d’une éducation gratuite et de qualité pour tous les enfants de notre pays, filles comme garçons.

Le CCEB note avec satisfaction que des efforts sont consentis par le gouvernement dans l’élargissement de l’offre éducative à travers la construction de nouvelles écoles et salles de classes ainsi que le recrutement régulier de milliers d’enseignants. Il salue cet engagement de l’Etat qui s’est poursuivi avec la dotation des écoles de manuels et fournitures scolaires. A cela s’ajoute, pour la deuxième année consécutive, la gratification des enseignants nouvellement recrutés d’avances de salaire et de cahiers de préparation afin de faciliter leur installation dans leurs premiers postes ainsi que le démarrage de leurs activités.

Cependant, l’arbre ne devant pas cacher la forêt, nous devons reconnaître que de nombreux efforts restent à faire de la part de nos décideurs et de l’ensemble de la communauté éducative, si nous voulons obtenir une éducation de qualité, accessible à tous. Il s’agit essentiellement :
- d’améliorer les conditions de vie et de travail des enseignants ;
- de rendre effective la formation continue des enseignants sur le terrain ;
- de construire des logements décents pour les enseignants non logés et réfectionner les logements défectueux ;
- de réduire de façon considérable, les effectifs des classes pléthoriques afin de permettre à l’enseignant de suivre chaque enfant. Le CCEB soutient qu’il est pratiquement impossible d’obtenir une éducation de qualité sans mettre un accent particulier sur la qualité de la formation des enseignants. Pour ce faire, il lance un appel aux décideurs afin qu’ils reconsidèrent le mode actuel de recrutement des élèves- maîtres à former dans les ENEP. L’approche qui consiste à recruter les entrants dans les ENEP sur la b

ase de tests psychotechniques, ne permet pas de vérifier leur niveau en français et en mathématiques, alors que ce sont ces matières qui constituent les bases de toutes les acquisitions scolaires Il est regrettable de le dire mais telle est la triste réalité : un bon nombre des sortants des ENEP ont un niveau en français et en mathématiques qui laisse à désirer.

Il est tout aussi regrettable de constater que certains enseignants, heureusement qu’ils ne constituent pas la majorité, ont des comportements déviants (indélicatesse dans la gestion des ressources de l’école, absentéisme, abandons de poste non justifiés, violences sur les élèves, etc.) qui ternissent l’image de l’enseignant et suscitent la méfiance des communautés vis-à-vis de l’école. La profession enseignante est noble, elle exige moralité, rigueur et don de soi. La revalorisation de la fonction enseignante doit être l’affaire de toutes et de tous si nous voulons atteindre une éducation de qualité pour tous d’ici à 2015.

Vive la Journée mondiale des enseignantes et des enseignants !
Battons-nous tous pour une éducation de qualité !

Ouagadougou le 3 octobre 2007

Le Président du Conseil d’administration du CCEB
Salifou SODRE

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