“L’heure n’est pas au discours tant la tâche est ardue. S’il plaît à Dieu, d’ici peu, je pense qu’on entendra parler de moi”. Tels ont été les premiers mots du tout nouveau procureur du Faso près du Tribunal de grande instance de Ouagadougou, Issa Kindo, juste après son installation, le 2 octobre 2007.

Comme M. Kindo, la nouvelle présidente dudit tribunal, Fatimata Toé/Lori, également installée, le 2 octobre 2007, a relevé : “La tâche ne sera pas facile. j’ai besoin du soutien de tous, les aînés et les collaborateurs”. Mme Toé a, d’entrée de jeu, mentionné que sa première priorité consistera à s’attaquer au problème de locaux afin que les magistrats puissent travailler efficacement.

“Nous avons de sérieux problèmes de locaux. Nous avons par exemple, deux bureaux pour cinq juges d’instruction et cinq bureaux pour une dizaine de juges au siège ; le travail ne sera pas facile”, prévient-elle. La présidente du TGI de Ouagadougou dit ne pas avoir une idée exacte des dossiers qui l’attendent, mais promet en prendre connaissance incessamment. Ce qui permettra aux juges, selon elle, de rédiger leurs jugements, “parce qu’une décision rendue qui n’est pas rédigée ne sert à rien”. Le maître-mot de la nouvelle présidente du TGI de Ouagadougou, c’est l’humilité. “Lorsque vous vous adressez à quelqu’un avec arrogance, la personne est désorientée.

Il faut que tous les magistrats essaient d’agir avec humilité ; cela donne confiance au justiciable qui s’adresse au juge, même s’il perd son procès, il se dira que le juge a été intègre”. Et le nouveau procureur du Faso, Issa Kindo, de parler avec engagement de changement. “Je place ma fonction sous le signe du changement dans le sens de l’amélioration qualitative de nos prestations”, affirme-t-il. Selon M. Kindo qui dit avoir jeté un coup d’œil sur les statistiques, le volume du travail qui l’attend est énorme et que sans tarder, il se mettra au travail.

“Amener le justiciable à avoir confiance en la justice”

Issa Kindo, procureur du Faso

Selon M. Kindo, quand il parle de changement, “c’est amener les justiciables à retrouver la confiance qu’ils avaient en la justice. Cette confiance qui est presque perdue”. Il dit de ne pas se voiler la face, car en lisant la presse, il ressort que la justice burkinabè est traînée dans la boue. Le nouveau procureur du Faso entend donc mettre fin à cette situation. Car pour lui, même si à travers le monde le système judiciaire est critiqué, “il y a des seuils qu’il ne faut pas dépasser”, indique-t-il.

Pour résoudre le problème, M. Kindo a martelé qu’il faut que le juge soit probe, honnête et fasse son travail dans la droiture et conformément à la loi. “Je ne prétends pas que je suis parfait, mais je tendrai toujours à m’améliorer”, a dit Issa Kindo. Celui qui s’est engagé à apporter le changement au TGI de Ouagadougou dit ceci : “J’ai 22 ans de carrière et je défie quiconque de m’apporter la preuve d’une quelconque affaire de corruption ou d’extorsion de fonds me concernant”.

Précédemment commissaire du gouvernement au Conseil d’Etat, M. Kindo remplace Adama Sagnon à ce poste. La nouvelle présidente du TGI de Ouagadougou, elle, était présidente de chambre à la Cour d’appel de Ouagadougou et remplace Seydou Millogo. Adama Sagnon qui est appelé à assumer les fonctions de substitut général à la Cour d’appel de Ouagadougou a souhaité bon vent aux nouveaux présidents, tout en leur suggérant d’être attentifs et simples envers les justiciables.

Quant à Seydou Millogo, il a souhaité beaucoup de réussite aux nouveaux venus et a invité ses anciens collaborateurs à leur apporter le même soutien. Tous deux nommés, le 18 juillet 2007 à leur poste au Tribunal de grande instance de Ouagadougou, Fatimata Toé/Lori est magistrat de grade exceptionnelle de deuxième échelon et Issa Kindo, également magistrat de grade exceptionnelle de quatrième échelon.

Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr)
Lassina KONE (Stagiaire)

Sidwaya