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Nouvelle carte d’identité : Ce n’est pas encore la grande affluence

Publié le vendredi 10 août 2007 à 07h19min

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L’office national de l’identifidation a lancé une vaste campagne pour la délivrance de nouvelles cartes nationales d’identité le 2 août dernier. Une semaine après le démarrage de l’opération, notre équipe est partie sur les traces de la CNI, adieu la CIB.

Selon le chronogramme de l’ONI, tous les commissariats de la ville de Ouagadougou sont aptes à recevoir les demandes de CNI. A Boulmiougou, le commissariat du troisième arrondissement fait office de centre de collecte. Assise à l’ombre d’un grand arbre au milieu de la cour, une vingtaine de personnes attend, un papillon jaune numéroté en main. Ce papillon est le sésame qui permet d’accéder à la section identité du commissariat. Deux agents sont commis à la tâche. L’un vérifie les renseignements, pose des questions pour s’assurer de la qualité des informations.

L’autre agent s’occupe de la prise de la photo d’identité et de la taille. Ceux qui passent devant ces agents sont de petits privilégiés. Car pour obtenir ce précieux sésame, certains étaient au commissariat depuis 5 heures du matin. Chaque jour, 50 personnes sont retenues. Trop peu, diront certains. Mais selon le commissaire de police de Ouaga 2000, Boukaré Roger ouédraogo : "nous avons limité le nombre pour nous permettre de bien traiter les dossiers.

Un des changements avec la nouvelle carte réside au niveau des renseignements. Ils sont plus fournis, détaillés et en plus, les agents contrôlent les informations qui sont fournies par le demandeur. Les fiches étant toutes numérotées, toute erreur sur une fiche va coûter 2500 F CFA à l’Etat.

On comprend dès lors la "lenteur" dans le remplissage des fiches et la mine pas du tout réjouie de ceux qui attendent leur tour. Avec l’ancienne carte, la CIB, les délais étaient moins longs. Pour le commissaire Ouédraogo, limiter le nombre d’enregistrement permet de travailler là-dessus l’après-midi. En effet, tous les dossiers doivent être visés par le commissaire de police avant d’être transmis au centre de traitement de l’ONI.

Au commissariat de Boulmiougou, tout comme à celui de Ouaga 2000, les premières cartes sont en attente d’être délivrées. L’ancien ministre Yacouba Touré qui accompagnait ses deux filles à l’identification, n’avait pas encore la sienne.

Sur les sites de Boulmiougou et de Ouaga 2000, on constate un certain engouement avec une moyenne de 50 personnes par jour.

L’on regrette cependant que les usagers soient trop pressés de recevoir leurs nouvelles cartes. Les délais vont de deux à trois semaines selon les cas.

Cette situation est anormale selon le directeur général de l’ONI, Pierre Tiendrébeogo. La capacité de traitement de sa structure est de 8 à 10 mille cartes par jour. Les retards actuels sont liés, selon M Tiendrébéogo, au problème de transmission. Au niveau de Ouagadougou, les dossiers transitent par un centre provincial, intermédiaire avant d’arriver à l’ONI. Sur place, la carte est prête dans un temps record.

Une centaine d’agents est mobilisée pour le traitement informatique des données. La section saisie et la section contrôle qualité travaillent en tandem dans une grande salle au rez-de-chaussée de l’immeuble de l’ONI. Des provinces qui ont entamé l’opération, deux navettes hebdomadaires rapatrient les dossiers à l’ONI.

Bientôt le nombre d’équipes va passer à trois, selon le directeur de la production, Anthyme Kaboré.


Des usagers apprécient

Anatole S. Banworo (administrateur civil) : "Au niveau du commissariat de Boulmiougou, tout se déroule assez bien à mon avis. Je déplore cependant que les usagers viennent trop tôt pour les formalités. Je suis ici depuis 5h 30 afin d’être parmi les premiers à se faire établir la Carte nationale d’identité. Le nombre de personnes à recevoir n’étant que trente d’où l’obligation faite à tous demandeurs de se réveiller très tôt. Je ne peux pas parler actuellement de lenteur puisque les services fonctionnent depuis 8 heures."

. Sakira Banworo (ménagère) : "Je suis arrivée très tôt dans la matinée avec mon époux. Nous sommes là depuis 5h 30 et j’avoue que c’est un peu lent selon moi. Il est presque 10 heures et nous attendons toujours. Je souhaite que l’on se hâte quelque peu afin de faciliter la tâche aux usagers. Dans l’ensemble, les choses se déroulent bien et les agents de la Police sont assez courtois."

. Pascaline Oviya (élève) : "Je suis ici depuis 5 heures. Imaginez que je n’ai pas encore pris mon petit déjeuner. C’est vous dire que les conditions sont difficiles à supporter et on est obligé de suivre le mouvement d’ensemble en attendant que l’on nous fasse appel. Mais quand ? Je suis en quinzième position et l’attente se fait longue."

. Amado Ouédraogo (mécanicien) : "Je suis arrivé dans ce commissariat de Boulmiougou depuis 7 heures. Je ne trouve pas l’opération si lente contrairement à ce que d’autres disent. J’apprécie positivement l’accueil des usagers par les policiers qui sont très courtois. Pour ma part je tiens, malgré tout, à disposer à présent de la nouvelle carte nationale d’identité afin d’éviter les embouteillages avec la grande affluence qu’il y aura dans les mois à venir."

. Saran Traoré (étudiante) : "Nous sommes arrivées à 9h en compagnie de notre père. Les choses se passent bien. Ma soeur et moi avons vite rempli les formalités et devons attendre comme tout le monde. J’encourage ceux qui sont hésitants à se rendre le plus tôt dans un commissariat afin de disposer de leur Carte nationale d’identité qui est une pièce très indispensable pour tout citoyen. Les conditions sont dans l’ensemble réunies pour la délivrance de la Carte et il n’y a pas lieu de trop se plaindre."

. Idrissa Diandé (Commerçant) : "Je salue les efforts des autorités pour faciliter la tâche aux usagers. Ici, au commissariat de Ouaga 2000, tout se passe bien. Je suis arrivé à 8 heures et il est actuellement 11h 30. Je ne pense pas que ce soit lent surtout quand je me rappelle les conditions pour obtenir l’ancienne Carte d’identité burkinabè : je devais me réveiller à 5h par exemple. J’ai déjà rempli les formalités et j’attends d’être reçu."

. Adams Ouédraogo (informaticien) : "Je viens de récupérer ma carte après quelques heures d’attente. Franchement, je n’ai pas noté de difficultés particulières. Il y a un mois de cela que j’ai rempli les formalités à l’Université.

J’aurais pu obtenir ma carte deux semaines après, seulement je n’ai pas eu le temps pour ce faire. Je dirai RAS c’est-à-dire rien à signaler pour obtenir la nouvelle carte nationale d’identité."

Par Abdoulaye TAO

Le Pays

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