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Fait divers : Affaire de jalousie

Publié le mardi 7 août 2007 à 06h35min

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Si Rouki savait que Lala, l’épouse du gendarme, était une femme nerveuse et qu’ elle fut une véritable bagarreuse dans sa jeunesse, elle ne l’aurait pas provoquée comme elle le fit. Elle ne le savait pas et le pire est arrivé pour elle ; enfin presque.

Rouki est la maîtresse de Jules le gendarme ; un gendarme qui dans cette histoire n’a pas le beau rôle. Lorsque son épouse Lala est rentrée au village pour s’occuper de son parent sérieusement malade, Jules fit la connaissance de Rouki et roulant des épaulettes et du CFA, la séduisit et fit d’elle son complice des jeux interdits.

Auparavant, Jules qui savait que son épouse en avait pour longtemps, avait fait disparaître de la maison tout vêtement ou toutes choses qui auraient pu faire deviner la présence d’une femme. C’est qu’il n’avait pas osé avouer à Rouki qu’il était marié et père d’un enfant parti avec sa mère. C’était donc chez lui que le « kinka-yika » se faisait.

Six mois plus tard alors que Rouki se prenait maintenant pour l’officielle du gendarme, l’épouse de ce dernier l’appela pour lui annoncer son prochain retour à la maison. L ’heure de la vérité allait bientôt sonner. Jules, par l’intermédiaire d’un ami gendarme comme lui, annonça ce que Rouki qualifia immédiatement de mauvaise nouvelle avant de traiter son amant de tous les noms de margouillats puis de conclure par : "puisque Jules m’a menti, il supportera les conséquences de sa filouterie. Qu’il considère maintenant qu’il à deux épouses".

L’ami qui était venu avec toutes ses affaires qui se trouvaient chez Jules les lui remit avec la promesse qu’il s’arrangerait pour qu’elle et son amant se retrouvent ailleurs pour commencer avant qu’il ne lui prenne une maison. Elle accepta à moitié car elle ne pouvait pas accepter de perdre son Jules aussi simplement alors que pour ses parents et ses connaissances, elle avait eu un mari. Cela, elle ne voulait pas se l’imaginer.

Aussi lorsque Lala revint, elle s’arrangea pour faire sa connaissance sans se faire remarquer d’elle au début ; car par la suite elle allait passer à l’attaque. Elle avait soigneusement noté les heures auxquelles Lala allait au marché. Elle s’arrangeait alors pour la rencontrer et avant de la dépasser elle lançait à son intention : « c’est quel genre de femme tordue-tordue comme ça qui vient dans notre marché. »

Au début, Lala n’avait pas prêté attention parce qu’elle ignorait que ces remarques fiéleuses étaient pour elle. Rouki allait le lui faire savoir. Elle épiait Lala et lorsque celle-ci se trouvait en tête- à-tête avec une commerçante, elle s’approchait, s’arrêtait à son niveau et lui lançait arrogante : « toi-là tu ne sais pas que nous partageons le même homme, ce qu’il te fait-là il me fait ça aussi bien.., ». Puis elle s’en allait heureuse de ce que l’autre l’avait entendue.

Les femmes n’ont pas besoin qu’on leur fasse un dessin pour qu’elles comprennent le sens de ce genre de propos. La première fois, Lala se maîtrisa et ne répondit pas à la provocation. Arrivée à la maison, elle n’en parla pas à son mari.

Les deux autres jours qui suivirent furent identiques à la première fois. Rouki l’avait rejointe et lui avait lancé : « hier nuit on était ensemble. . . c’était bon dé ! » la colère de Lala monta mais elle se contint, alors que Rouki et ses amies s’éloignaient riant de la foutaise assenée à leur ennemie. Ce jour-là, Lala qui savait ce qu’elle allait faire s’était solidement habillée. Ce jour-là aussi, pour son malheur, Rouki était seule. Elle s’approcha et prenant clientes et vendeuses à témoin, elle lâcha : « venez voir, ma coépouse a mis pantalon jean aujourd’hui ; mais que ça ne lui va pas on dirait une guenon . . . ».

Telle une véritable guenon en furie, Lala se redressa vivement et s’agrippa férocement à la robe de Rouki qu’elle déchira de haut en bas et avant même que celle-ci ne puisse réagir, elle se mit à lui asséner des coups alourdis par toutes les foutaises passées.

Se ressaisissant Rouki voulut contrer son adversaire mais celle-ci avait déjà soulevé son pagne de sorte que Rouki n’était plus qu’en slip car son soutien gorge avait connu le même sort que sa robe. Dépassée par cet ouragan, Rouki ne défendait maintenant que tout ce qui lui restait de dignité : son slip. Pendant ce temps Lala qui avait laissé pousser ses ongles à dessein la griffait, la lacérait de partout et comme si cela ne suffisait pas elle lui prit une joue qu’elle mordit profondément avant de recracher quelque chose. Les témoins affirment que c’est un morceau de chair.

Ce n’est qu’en ce moment que ceux qui étaient là et qui avaient tout suivi les séparèrent et que quelques femmes applaudirent Lala tandis que d’autres aidaient Rouki à couvrir sa nudité avant de la conduire à l’hosto.

Cette chronique ne prend pas fin ici car par la suite Lala aura maille à partir avec son mari. Mais de cela nous en parlerons une prochaine fois.

Sacré Chédou OUEDRAOGO

Sidwaya

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