Chaque année, le continent africain célèbre la Journée panafricaine des femmes afin de commémorer la naissance de la Conférence panafricaine de la femme, le 31 juillet 1962 à Dar-Es-Salam en Tanzanie. A cette occasion, permettez moi de rendre un hommage à nos vaillantes aînées, qui en cette année 1962, ont eu le courage et le sens de responsabilité en semant la graine du panafricanisme au féminin. Ces femmes visionnaires ont su créer la dynamique aux côtés des grands hommes de leur temps pour une Afrique libre et prospère, convaincues que la lutte serait dure et âpre.

Femmes du Burkina, Chères sœurs,

L’Organisation panafricaine de la femme (OPF) à l’origine appelée « Conférence de la femme africaine » est née dans un contexte où la moitié de notre continent était encore sous la domination coloniale. La volonté de ces pionnières de 14 pays africains et de mouvements de libération nationale était de créer un forum qui servira de cadre de mobilisation des femmes africaines pour le processus de décolonisation.

Ce cadre devrait ensuite, permettre aux femmes d’échanger leurs expériences, de mieux se connaître et de mener la lutte pour l’épanouissement de la femme africaine. Aujourd’hui, l’OPF souffle ses 45 bougies d’expérience et d’action au service des femmes, des hommes et des enfants du continent et poursuit les objectifs qu’elle s’est fixés à savoir, permettre aux Africains de vivre dans un continent libre, paisible et prospère.

Chères sœurs du Burkina et de la sous-région ouest africaine,

Le 45è anniversaire de notre organisation est célébré au Burkina Faso sous le thème « La promotion de l’entrepreneuriat féminin, un atout majeur dans le processus d’intégration africaine ». Ce thème nous interpelle tous, car le développement du continent passe par la mise en œuvre effective d’une politique d’intégration effective dans l’espace africain. Les femmes, actrices incontournables, ont joué un rôle important dans la promotion des économies africaines. Du petit commerce familial dans lequel elles excellent, on les croise désormais dans tous les secteurs d’activités.

En effet, aujourd’hui, les femmes africaines en général et burkinabè en particulier, n’investissent pas uniquement dans les secteurs traditionnels, à l’image des ateliers de broderie et de confection et des écoles de cuisine, mais elles s’intéressent de plus en plus à d’autres secteurs, notamment l’informatique, l’agroalimentaire, le bâtiment et le transport, etc.

Chefs d’entreprises ou opératrices économiques, les femmes se trouvent au cœur du secteur privé dont tous les pays africains veulent en faire le moteur de leur développement.

Cependant, malgré l’existence de secteurs porteurs pour la femme (agriculture et élevage, transformation et agro-alimentaire, commerce), l’entrepreneuriat féminin dans la sous région africaine est au stade embryonnaire. Le bas niveau d’instruction, la faiblesse des compétences dans le domaine et l’insuffisance de ressources financières, constituent les principaux facteurs qui entravent l’accès et la promotion de nombreuses femmes dans le domaine de l’entrepreneuriat.

Conscients des contraintes et obstacles que rencontrent les femmes sur les plans social, politique, juridique et économique, les Etats membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ont adopté la recommandation n°03/99/CM/UEMOA relative à la mise en œuvre d’actions communes en matière de promotion et de renforcement du rôle de la femme dans l’UEMOA.

La mise en œuvre de l’un des axes de cette recommandation a vu la création ,dans chaque pays membre d’une antenne de l’Union des femmes opératrices économiques qui, à n’en pas douter, favorise l’émergence d’un entrepreneuriat féminin dynamique dans l’espace UEMOA.

Au Burkina Faso, le Plan d’action 2006-2010 de la promotion de la Femme en son programme 5, met un accent particulier sur le développement de l’entrepreneuriat féminin. Des mesures y afférentes sont en cours d’exécution par mon département en collaboration avec des partenaires :
 la mise en place d’un système de crédit adapté aux activités des femmes et à leur situation sociale ;
 des actions de lobbying en direction du secteur bancaire et financier en vue d’obtenir des appuis spécifiques aux activités des femmes ;
 le renforcement des capacités des femmes, notamment par la mise en place d’un fonds de garantie pour les femmes entrepreneurs ;
 le renforcement des possibilités d’accès et des capacités des femmes à l’utilisation des TIC et la mise en place de circuits de collecte et de diffusion de l’information ;
 l’organisation de foires promotionnelles et le renforcement des capacités organisationnelles des femmes en matière de commercialisation et le développement de système de transport de marchandises à moindre coût ;
 l’appui technique aux organisations de promotion de la femme ;
 etc.

Femmes du Burkina Faso, Chères sœurs de la sous-région ouest-africaine,

La contribution de la femme africaine en général et de la femme entrepreneur ou opératrice économique en particulier, est indéniable dans la réussite d’une intégration politique et économique régionale.
Pour ce faire, nous devons œuvrer aux côtés de l’OPF à mettre en place des conditions favorables à l’émergence d’un entrepreneuriat féminin fort et établi dans tous nos Etats. C’est ce, à quoi j’invite toutes les femmes et tous les hommes du Burkina Faso et d’Afrique en cette occasion de commémoration de la Journée de l’Organisation panafricaine de la femme.

Bonne fête à toutes et à tous.

Je vous remercie