De quatre-vingt six (86) baptisés en 1967, la paroisse Saint Camille est passée, aujourd’hui, à des milliers des fidèles baptisés dont des adultes, des écoliers et des bébés. Le nombre actuel des fidèles inscrits s’élève à plus de quarante-deux mille (42 000).

La particularité de cette Eglise est qu’elle est placée sous le patronage de Saint Camille qui fut un serviteur dévoué des malades et des pauvres. Aussi depuis sa création, la paroisse s’efforce-t-elle, au-delà de la proclamation de la Parole de Dieu, de témoigner par les actes, l’amour miséricordieux de Dieu envers les êtres humains sans distinction de religion.

D’où la construction de dispensaires, d’écoles, de maternités et des soutiens d’ordres divers à l’endroit des personnes souffrantes. Selon l’archevêque de Ouagadougou, Mgr Jean-Marie U. Compaoré, les camilliens sont présents dans les prisons et les hôpitaux pour apporter leur soutien moral et matériel aux détenus et aux malades et cela le plus souvent au prix de leur vie. "Vous savez comment le Père Celestino est mort !

Il a été assassiné lâchement au moment où il accomplissait sa mission de serviteur de Dieu à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO)", a-t-il rappelé. Il a ajouté que bien avant son assassinat, il avait, un jour rendu visite à un malade souffrant de la tuberculose. Tandis que Père Celestino lui remontait le moral, celui-ci racla sa gorge et cracha le contenu sur le visage du vieux camillien. Mais Père Celestino, gardant tout son calme, a continué à lui parler comme si de rien n’était.

L’archevêque souligne que de son vivant, Père Celestino a construit des maisons pour des veuves et des orphelins et a fait tant de choses : "C’est ce que font dans l’ombre et dans l’humilité les pères camilliens", a-t-il précisé. Toutefois, il estime que les paroissiens (les fidèles) ne doivent pas simplement regarder faire les prêtres camilliens. Ils doivent également essayer de suivre leurs traces.

Cultiver et entretenir la charité dans les CCB

La célébrations du quarantième anniversaire a été une opportunité pour Mgr Jean-Marie U. Compaoré et les autres concélébrants de la messe d’interpeller les fidèles à plus de charité. De l’intervention des uns et des autres, il ressort que "l’on ne peut pas aider tout le monde mais l’on peut au moins unir nos efforts, en mettant ensemble ce que chacun peut donner pour les autres".
A cet effet, il a été décidé de la création d’un fonds dans les Communautés chrétiennes de base (CCB) pour soulager les malades.

L’archevêque a particulièrement invité les fidèles à s’intéresser à la vie des membres de leur CCB et à ouvrir les yeux sur la misère des autres. "Soyons un peu plus miséricordieux et soyons de bons samaritains pour les autres. Je compte sur vous qui êtes les protégés de Saint Camille", a-t-il insisté.

De l’avis du Père Jacques Simporé, professeur à l’université et directeur du Centre biomoléculaire. (CERBA), Dieu a mis son amour dans le cœur de chaque homme et cet amour s’exprime par la charité.

L’Esprit habite en chacun et le pousse à faire le bien. Il estime que l’homme est un remède pour l’homme et que Dieu passe toujours par l’homme pour sauver l’homme. "Plus tu aides les autres, plus tu es épanoui. Chacun doit œuvrer pour le bien de l’humanité", a-t-il conclu.

Aimée Florentine KABORE

Sidwaya