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Humeur : "L’intolérant, un mauvais citoyen"

Publié le lundi 16 juillet 2007 à 07h20min

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"L’intolérant est un mauvais homme, mauvais chrétien, sujet dangereux, mauvais citoyen..." Cette assertion d’Alembert, l’un des encyclopédistes du XVIIIe siècle, qui se sont fait amis de la science, des artisans de l’anticonformisme en privilégiant la technique, le progrès, la liberté (...) illustre parfaitement l’esprit de certains Burkinabè, en matière de circulation au XXIe siècle.

Fort malheureusement, ces acteurs réclamaient eux, la liberté, le génie de créer dans l’art, la littérature (...), alors que le Burkinabè, plus particulièrement le Ouagalais, lui, sans le revendiquer, devient de plus en plus anticonformiste en matière de circulation routière. Ainsi, respecter un feu tricolore, céder le passage à un usager ou donner la priorité à quelqu’un, devient de moins en moins une attitude intégrée aux us et coutumes des habitants de Simonville.

Le pire des cas, c’est quand il y a coupure d’électricité et que les feux tricolores ne fonctionnent plus. Personne ne veut laisser l’autre passer et bonjour le désordre avec son corollaire d’accidents. Et même quand les feux tricolores fonctionnent, tant pis pour celui qui s’évertue à les respecter à tous les coups. Si un usager ne le cogne pas par derrière, un autre le bousculera pour passer, car ils sont pressés.

Dans ce remue-ménage de pressé-pressé et de "je m’enfoutisme", les plus forts ne semblent avoir aucun égard pour les plus faibles. Le piéton devient la proie du cycliste, le cycliste se cherche devant le motocycliste et le motocycliste se débrouille pour échapper à la rage des automobiles. Le comble de l’intolérance, c’est quand l’on s’entend dire : "Tu as de la chance, j’allais te cogner et l’assurance payera. De toutes les façons, je suis assuré".

Intolérance pour intolérance, des accidentés sont abandonnés à eux-mêmes par des citoyens peu scrupuleux en toute insouciance. Au regard de ce spectacle désolant, l’on en vient à se demander si les Ouagalais du XXIe siècle ne seraient pas en train de mal imiter les encyclopédistes du XVIIIe siècle qui, eux au moins, militaient pour la liberté, le progrès ? Si c’est le cas, il est encore temps de revoir la copie.

Ali TRAORE

Sidwaya

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