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Education en milieu scolaire : le civisme en tenue kaki

Publié le mercredi 14 février 2007 à 08h31min

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La formule « ambiance bon enfant », au propre comme au figuré, seyait très bien à l’ouverture de cette semaine du civisme et de la tolérance de la région du Centre, qui a eu lieu, le 13 février 2007, dans l’enceinte de la Maison du peuple.

En effet, les organisateurs (la Direction régionale des Enseignements secondaire du Centre) y ont battu le rappel de leurs troupes (les élèves) pour une cérémonie de lancement qui était riche en couleurs.

En cette matinée de mardi, dans la cour de cette ancienne infrastructure qui était dénommée « maison du Parti », le teint dominant était la couleur kaki de même qu’à l’intérieur de l’imposante bâtisse où cependant régnait une effervescence encore plus extraordinaire. Avant le début des interventions, les scolaires reprenaient déjà à tue-tête les refrains de morceaux distillés par la puissante sono. La pléthore de discours qui va succéder n’empêchera pas ces jeunes visiteurs du jour (les élèves) de se donner à cœur joie à la piaillerie du bon voisinage, au grand dam des organisateurs et des... discoureurs.

Et par ailleurs, si le civisme et la tolérance étaient notés ce jour-là en fonction de la prestation scénique de ces scolaires avec l’artiste musicienne Rovane, les professeurs n’auraient plus besoin de leur enseigner ces deux disciplines. Mais ils sont comme ça les enfants ; eux qui sont entiers et ne savent pas faire semblant comme les adultes.

La Semaine du civisme et de la tolérance de la région du Centre est une suite logique et prévisible de la grande ouverture officielle, sur les mêmes thèmes, qui s’est tenue en novembre 2006 à Ziniaré. Une idée qui est née, suite au constat des éducateurs que l’esprit civique fout le camp au Pays des hommes intègres, particulièrement dans le milieu scolaire.

Il n’est donc pas étonnant que la plupart des intervenants à la Maison du peuple se soient appesantis sur les différents cas d’incivisme et d’intolérance de nos chers chérubins : non respect du drapeau dont la montée constitue une corvée pour beaucoup, la méconnaissance de l’hymne national. Le représentant des élèves citera aussi des cas d’indiscipline dans les parkings, les réfectoires, dans les bus et même à l’égard des enseignants.

Et il a illustré cette dernière mention par l’allusion suivante, qui a suscité de nombreux applaudissements : « Beaucoup de mes camarades ne respectent le professeur que sous la menace du bic rouge ». Salif Kaboré, le représentant de l’Union nationale des parents d’élèves du secondaire et du supérieur (UNAPSB) a surtout mentionné le non-respect des biens publics et privés avant d’incriminer certaines attitudes parentales.

« Les parents doivent aussi donner l’exemple dans la vie de tous les jours, en restant équitables avec les enfants et en respectant les biens publics et privés ». Et d’annoncer que grâce à la Banque mondiale, l’UNAPSB enverra bientôt les parents d’élèves à ...l’école des bonnes manières. En effet, des séances de sensibilisation sur la responsabilité parentale, dans un cadre dénommé « Ecole des parents », verra bientôt le jour.

Pour parrainer la Semaine du civisme et de la tolérance dans la région du centre, ses géniteurs ont jeté leur dévolu sur le Ouidi-Naba. Quand on sait qu’il est le président du Comité national d’éthique, force est de conclure que les organisateurs ne pouvaient trouver personnalité plus convenable pour accompagner les scolaires du secondaire dans leur course vers les bonnes attitudes dans la vie. Ce notable n’a pas usé de la langue de bois pour prévenir que « le comportement collectif n’est que la conséquence des comportements individuels ».

Et s’agissant de la bonne éducation, il a fait allusion à un proverbe bien connu de chez nous qui dit qu’il ne faut pas attendre que le bois soit sec avant d’essayer de le redresser ; au risque de le casser. C’est pourquoi, le parrain a relevé que les responsables du secondaire ont choisi le bon moment pour inculquer ces valeurs, avant de conclure en souhaitant que cette Semaine du civisme et de la tolérance puisse « permettre aux enfants d’adopter de meilleurs comportements ».

Issa K. Barry
L’Observateur

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