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Fait divers : Un voisin voleur

Publié le mercredi 7 février 2007 à 07h53min

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Hamidou était commerçant de son état, son secteur d’activités couvrait les produits du cru. Basé à Orodara, il achetait essentiellement les amandes de karité, les graines d’anacardier, le sésame et depuis peu le bissap très demandé en cette période. La marchandise ne manquait pas.

Les paysans s’étaient mis à la culture de l’oseille moins fatigante et moins coûteuse que celle du coton et d’écoulement plus facile. Non loin de chez Hamidou, habitait un paysan du nom de Salam, grand cultivateur devant l’éternel.

Ce paysan avait fait une magnifique récolte d’oseille qu’il avait mise à sécher sur son toit. Le toit, en tôles devait hâter le séchage de l’oseille, condition d’une bonne conservation.

Hamidou aurait donc pu, en commerçant honnête, s’entendre avec Salam pour racheter toute la récolte mais il préféra une toute autre solution. Nuitamment, il hantait les toitures utilisées sans bourse délier.

Avec le froid qu’il faisait, l’histoire se situe en janvier, il n’y avait pas de risque de faire de mauvaises rencontres. Cette nuit du 27 janvier qui lui fut fatale Hamidou s’en vint chez Salam muni de trois sacs. Lestement il gravit l’échelle qui mène au toit et en toute tranquillité, il commença à remplir ses sacs. Après avoir rempli le premier sac, il entreprit de bourrer le second. Il progressa à pas mesurés sur la tôle afin de ne pas réveiller les propriétaires.

Il avança tant et si bien qu’il parvint sur un point où la poutre, mangée par les termites, menaçait de rompre.

Mais cela, Hamidou ne le savait pas. Quand le sac fut plein, il se redressa de toute sa taille pour le soulever et le déposer délicatement au bord du toit car le silence commandait le succès. Mal lui en prit, sous la poussée énergique, la poutre céda et Hamidou dégringola à grand bruit. La concession s’éveilla en sursaut.

Les gens accourent pour connaître la cause de ce tintamarre. Hamidou gisait dans les tôles, et sur lui, le corps du délit, les sacs d’oseille.

A bras raccourcis, on tomba sur lui. Pas question de s’en remettre à la légalité en allant porter plainte à la police. Un bon lynchage valait toutes les condamnations que le voleur pouvait encourir. Il ne dut sa peau qu’à l’arrivée des membres de sa famille venus demander pardon pour lui.

Kibsa KARIM

L’Hebdo

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