LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Tabaski : Moutons cherchent clients

Publié le jeudi 28 décembre 2006 à 06h55min

PARTAGER :                          

A cinq jours de la fête de la Tabaski (Aid el kebir) communément appelée fête du mouton, ce n’est pas encore la grande affluence sur les deux principaux marché à bétail de la capitale à Tanghin et à la Patte- d’Oie.
Les prix connaissent une baisse relative et ce n’est pas pour autant que les Ouagalais s’y bousculent.

Le 30 décembre 2006, les musulmans du monde entier vont fêter l’Aid el kebir ou la fête du mouton. A cinq jours de l’événement, les commerçants attendent encore les clients. Ce n’est pas encore la grande affluence. Quelques chefs de ménage, prévoyants s’y aventurent.

Et pourtant les affaires vont bon train entre les commerçants : il y a ceux qui convoient le bétail jusqu’au marché et qui le placent auprès de vendeurs sur le site. Parmi ces commerçants, Amadou Dianda. Venu de son Tikaré natal avec une centaine de têtes de mouton, il vient de les liquider sur le marché de Tanghin.

Les prix selon lui sont à la baisse cette année par rapport à ceux de l’année dernière. Il nous montre un bélier : "celui-là, l’année dernière, on le vendait à presque 100 mille francs CFA. Cette année, il vaut à peine 60 mille francs CFA".

De l’autre côté, il y a les intermédiaires qui travaillent pour les convoyeurs ghanéens ou ivoiriens.

Sur le site de la Patte-d’Oie, les "camions 10 tonnes" immatriculés au Ghana attendent leur tour de chargement. Ali, démarcheur, est auprès de ces camionneurs. Chaque camion peut contenir jusqu’à 100 têtes. Pour lui, le "marché est bon", c’est-à-dire qu’il gagne son compte. Sept camions en tout sont en attente d’être chargés

Cette activité semble être la plus florissante du moment. Selon certaines informations que nous avons pu recueillir, l’exportation vers le Ghana et la Côte d’Ivoire va frôler les 100 mille têtes.

A l’intérieur du marché à bétail de la Patte-d’Oie, des jeunes gens qui servent de rabatteurs assaillent tout potentiel client.

Alassane Zanré, lui aussi, attend d’éventuels clients. Mais pour lui, la grande affluence, c’est pour jeudi et vendredi. Il n’y a pas beaucoup de moutons à Tanghin , ni à la Patte-d’Oie, et cela n’inquiète pas Adama Tondé outre mesure. Il est dans le secteur depuis cinq ans et annonce que les Ouagalais font plutôt des achats de dernière minute. La raison de ce comportement, explique-t-il : " les gens ont peur des voleurs à domicile. Donc ils achètent juste la veille. Certains viennent acheter leur mouton le jour- même"

L’inconvénient de ces achats de dernière minute , c’est que les commerçants montent souvent les enchères. Alassane Zanré se veut cependant rassurant, "il y en a pour toutes les bourses, cela dépend de ce que le client veut et de ce qu’il est prêt à payer".

NDLR : A lire dans notre édition de vendredi 28 décembre 2006, une interviex de l’Imam, Tiégo Tiemtoré du CERFI sur le sens du sacrifice du mouton et comment choisir son mouton de tabaski


Les petits boulots du marché à bétail

Sur le site des marchés à bétail, de petits métiers se sont développés. Parmi eux, les vendeurs de cordes et surtout les laveurs de moutons et les vendeuses de son.

Les vendeuses de son du côté de Tanghin sont adossées à un des murs du marché. Elles proposent de l’eau pour abreuver les bêtes. Cette eau à une particularité. C’est un mélange d ’eau et de son, très nourrissant pour les moutons . Elles proposent la cuvette à 75 ou 100 francs selon la quantité.

Du côté de la Patte-d’Oie, les laveurs de moutons sont des enfants de 8 à 15 ans. Ils proposent leur service aux commerçants qui débarquent le bétail en provenance des villages pour la somme de 100 francs. Cela leur permet de se faire un peu de sous.

Abdoulaye TAO

Le Pays

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique