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Système éducatif : Des syndicats dénoncent la gestion de l’enseignement

Publié le mercredi 22 novembre 2006 à 07h12min

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« L’enseignement en question au Burkina Faso » a été l’objet de la conférence-débats organisée par le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP/NZ), le jeudi 16 novembre 2006. L’Union générale des étudiants du Burkina (UGEB), le Syndicat national des travailleurs de l’éducation de base (SYNATEB) et le Syndicat national des travailleurs de l’enseignement et de la recherche (SYNTER) ont été les principaux animateurs de cette conférence.

« Il n’y a pas d’avenir dans le contexte actuel. L’Etat cherche à ne plus dépenser ou à dépenser le moins possible dans l’éducation ». C’est le constat général fait par les deux syndicats de l’enseignement de base et du secondaire et par l’Union générale des étudiants du Burkina (UGEB).

C’était lors d’une conférence-débats où les exposés ont tourné autour du thème : « L’enseignement en question au Burkina Faso ». Selon le président de l’UGEB, Ernest Redan Traoré, depuis la refondation de l’université de Ouagadougou, l’étudiant burkinabè est dans une situation de « détresse » et de « clochardisation ».

En témoigne la baisse vertigineuse du nombre d’étudiants boursiers. « La formation est sabotée avec des insuffisances à tous les niveaux », a-t-il ajouté. Ernest Redan Traoré a également relevé qu’avec 35 000 étudiants à l’heure actuelle, les infrastructures d’accueil de l’Université de Ouagadougou n’offrent que 7300 places assises.

Sur la même lancée, le secrétaire général du SYNATEB, Tahirou Traoré, a axé son exposé sur la place de l’enseignant dans la société, la problématique de l’évaluation et l’adaptation des programmes aux réalités soicoéconomiques du Burkina. « Dans le passé, l’enseignant était beaucoup estimé, mais de nos jours, sa place n’est pas enviable » a déploré Tahirou Traoré. Selon lui, cette situation est due aux Programmes d’ajustement structurel (PAS) et aux interventions de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international qui pilotent le système éducatif burkinabè de l’extérieur.

Il a ainsi, déploré l’absence de volonté politique de changer les choses et a fustigé le Plan décennal de développement de l’éducation de base (PDDEB).
Le secrétaire générale du SYNTER, Mamadou Barro a, quant à lui, développé son propos autour de la politique de régionalisation de l’éducation, de son coût et de l’adéquation de la formation avec le marché de l’emploi.

Dans son développement, il a rejoint les propos de ses prédécesseurs. « La fonction d’enseignant est précaire car l’Etat veut des enseignants bon marché », a-t-il déclaré. Il a conclu que la politique de régionalisation n’augure pas de lendemains meilleurs et a appelé les acteurs et bénéficiaires de l’éducation à s’unir pour faire face aux attaques de plus en plus fréquentes du gouvernement.

A l’issue de ces trois exposés, le public présent s’est essentiellement intéressé au problème des maîtres Pays pauvres très endettés (PPTE), à la réforme du Baccalauréat et à l’absorption des étudiants des formations pointues par le marché de l’emploi.

Marie-Chanal BOUDA (Stagiaire)

Sidwaya

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