Après cinq années de fonctionnement, le Comité national d’éthique (CNE) a-t-il eu un impact sur les comportements au sein de la société burkinabè ? C’est l’interrogation à laquelle le Comité veut répondre à travers un forum qu’il organise du 25 au 27 octobre 2006. Ce forum réunit toutes les couches sociales, notamment des responsables politiques, administratifs, coutumiers et religieux, ainsi que la société civile.

A la cérémonie d’ouverture intervenue hier dans la matinée, le président du CNE, le Ouidi Naaba, a invité les participants à examiner sans complaisance la situation qui prévaut aujourd’hui au pays des Hommes intègres, en matière d’éthique.

Ils doivent, en effet, relever les acquis et les insuffisances du Comité d’une part, et d’autre part, faire avec rigueur et clairvoyance les recommandations qui seyent. Toute chose qui, espère le Ouidi Naaba, permettra à sa structure d’imposer les réformes nécessaires en vue d’une plus grande efficacité sur le terrain.
Mais avant le diagnostic du forum, le CNE constate depuis 2002, des avancées significatives dans un certain nombre de domaines.

Le Comité salue à ce titre, un effort de gestion positive de la cité, de dépolitisation de l’armée et des structures administratives, la communalisation intégrale, la mise en place des structures décentralisées et déconcentrées, etc. Toutefois, il s’inquiète de la persistance de phénomènes comme l’insécurité, la corruption et l’impunité.

Le Ouidi Naaba a mis l’occasion du forum à profit pour dresser un bilan du fonctionnement du CNE. Depuis sa création (le 8 juin 2001) et son installation (le 14 mars 2002), le Comité, a-t-il indiqué, a pu développer des initiatives et mener de nombreuses activités. La méthodologie utilisée est selon le président, la rencontre, l’écoute, les échanges et concertations aussi bien en zones urbaines qu’en provinces. Ce qui a permis à la structure de produire trois rapports.

Le premier, précise le Ouidi, présente l’état des lieux de l’éthique au Burkina Faso, le deuxième est relatif aux domaines plus spécifiques de l’Administration générale, de l’éducation et de la santé. Le troisième rapport traite de l’éthique et de la politique. Le Comité a également élaboré des projets de codes d ‘éthique dans l’éducation, la santé, l’administrations financière et générale, la défense et la sécurité.

Koumia Alassane KARAMA

Sidwaya