En se réunissant à Ouagadougou du 16 au 20 octobre 2006, les acteurs de la santé maternelle et infantile nourrissent l’espoir de renforcer les capacités des pays dans le domaine des politiques clés et celles des gestionnaires de programmes pour la planification de la dynamisation de la santé néonatale. Une nécessité pour peu qu’on se réfère aux statistiques.

En effet, chaque année, dans le monde, 4 millions de nouveau-nés meurent dans la période néonatale et plus du quart de ces décès surviennent dans la région africaine. Les décès néonatals, entre 0 et 28 jours, représentent 40% des décès infantiles. L’Afrique paie un des lourds tributs au regard de ce drame.

En effet, sur le continent noir, on compte environ 75% des 20 pays ayant les taux de mortalité les plus élevés. Au Burkina Faso, la situation de la morbidité et de la mortalité maternelle et néonatale n’est pas différente de celle des autres pays africains. En effet, le ratio de mortalité maternelle est de 484 décès pour 100 000 naissances vivantes tandis que le taux de mortalité néonatale est de 31 pour 1000 naissances vivantes.

« Le contraste est donc poignant entre l’intensité de l’attente du nouveau-né et le drame vécu le moment venu. Cette situation insoutenable nous interpelle tous, professionnels de la santé et acteurs de la santé de tous ordres, mais aussi individus, familles et communautés. C’est à cela que répondent les Objectifs du millénaire pour le développement, plus spécifiquement l’objectif n°4 qui vise à réduire de 2/3 le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans, entre 1990 et 2015 », a indiqué le représentant résident de l’OMS au Burkina, Amidou Baba Moussa. Les causes du drame maternel et néonatal sont connues.

Les remèdes aussi. En effet, les principales causes de la mortalité néonatale sont l’asphyxie, les infections, la détresse respiratoire, les hémorragies, les convulsions et le faible poids de naissance. Les remèdes sont que la compréhension de la problématique de la mortalité néonatale et les interventions efficaces pour la réduire s’est améliorée. « On constate globalement un regain d’intérêt pour la santé maternelle, néonatale et infantile.

Dans la région africaine, cet intérêt se manifeste à travers l’élaboration de la feuille de route pour accélérer la réduction de la mortalité maternelle et néonatale et les stratégies de survie de l’enfant initiées dans plusieurs pays », a laissé entendre M. Baba Moussa. Malgré ce regain d’intérêt, l’une des contraintes qui entravent sérieusement l’élan des pays de la région Afrique est l’insuffisance des capacités et des compétences pour intégrer efficacement la santé du nouveau-né dans les stratégies de santé maternelle et infantile.

Pendant les cinq (5) jours de travaux, les participants se pencheront entre autres, sur l’aperçu de la santé néonatale en Afrique et l’analyse de la situation des pays, l’identification des opportunités et des lacunes dans la santé néonatale, la priorisation des interventions clés et des phases de mise en ouvre pour le passage à l’échelle et la couverture des paquets d’intervention. Le secrétaire général du ministère de la Santé, Jean Gabriel Ouango, qui présidait la cérémonie d’ouverture a salué l’initiative de l’OMS/Afro qui ne ménage aucun effort pour faire bénéficier aux populations les meilleures interventions en matière de santé.

Charles OUEDRAOGO

Sidwaya