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Rentrée scolaire et universitaire : « Le pouvoir tergiverse sur les politiques de l’éducation », selon le PAREN

Publié le mardi 17 octobre 2006 à 07h00min

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La rentrée scolaire et universitaire offre l’occasion au Parti pour la renaissance ( PAREN) de jeter un regard critique sur le système de formation au Burkina , toujours miné par des « problèmes structurels ».

Frère et soeurs,

Au moment où s’ouvrent les portes des différentes structures scolaires et universitaires, le PAREN, selon sa tradition, vous invite à réfléchir sur la situation actuelle de l’école burkinabè. Depuis des décennies, le pouvoir tergiverse sur les politiques appropriées de l’éducation à mettre en place pour résoudre les problèmes structurels qui minent le système de formation au Burkina.

De nombreux projets ont été initiés et n’ont accouché que d’une souris. les Centres d’éducation de base non formelle (CEBNF), les écoles stellite, les écoles bilingues et le Plan décennal de développement de l’éducation de base (PDDEB). Le constat est toujours amer. Des déchets en cours de formation et des chômeurs en fin de formation. On observe par exemple un taux de chômage de 43,3% dans la tranche d’âge de 15-29 ans contre 6, 7% dans la tranche d’âge de 40 ans et plus.

Le gouvernement semble oublier qu’en prétendant combattre le chômage sans éradiquer sa sève nourricière, le système de formation, c’est chercher à noyer le poisson dans l’eau. Impossible ! Les exclus de l’école ainsi que les diplômés sans emploi deviennent des cas sociaux incapables de s’assumer et de servir la nation. Ils se débattent dans le fatalisme comme mouche sur glu sous le regard amusé d’un État spectateur. A défaut de tomber dans la délinquance, certains finissent par se jeter sur les routes de l’exil pour fuir les regards larmoyants de leurs parents.

Les diplômés qui parviennent à obtenir un emploi se lancent dans une course effrénée à l’enrichissement illicite avec le sentiment fort de l’impunité qui prévaut parce que ne croyant plus en rien. Quoi de plus normal quand on sait que la formation patriotique et morale est royalement ignorée dans les programmes d’enseignement.

Comme si cela ne suffisait pas, l’État burkinabè assiste impuissant à l’augmentation de frais de scolarité dans un pays où 46% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et 82% vivant d’une agriculture de subsistance. Il se plaît à occulter dans sa stratégie la situation des enseignants. Salaire dégradant, conditions de vie et de travail humiliantes.

En 2002-2003, 750 enseignants du primaire recrutés sous le régime PPTE étaient contractualisés et communautarisés et percevaient de façon irrégulière un salaire forfaitaire de 30.000F CFA /mois. 2003-2004, près de 2.000 enseignants ont été recrutés dans les mêmes conditions et n’ont reçu leur salaire qu’après plusieurs mois de misère et de mendicité. Certains ont même été tentés par la corruption.

Quant aux étudiants, des milliers d’entre eux sans ressource, en provenance des provinces, se retrouvent piégés dans l’environnement individualiste et égoïste de la ville et ne trouvent leur salut qu’en passant plusieurs heures dans les restaurants universitaires pour se procurer un repas. Devant ce sombre tableau, une thérapie de cheval s’impose avant la décadence.

Le PAREN a toujours proposé .

- deux filières parallèles de formation avec des infrastructures et ressources conséquentes (professionnel-technique et général),

- l’introduction dans les programmes d’enseignement des langues nationales,

- l’instruction civique et morale ;

- la valorisation du statut de l’enseignant ;

- le suivi et l’encadrement de l’élève sous la responsabilité d’un maître (recours aux sanctions s’il y a lieu).

Le PAREN invite les jeunes à ne pas désespérer. C’est dans le non sens de la situation actuelle qu’ils ont à trouver un sens à leur avenir. Ils doivent constituer ces échines fortes qui se courbent pour ramasser les dés de leur destin piétiné par le régime. Ils ont une carte à jouer dans le processus du décollage économique et social du Burkina.

Il appartient à tous les Burkinabè d’interroger notre système de formation si on ne veut pas que le pays s’enfonce dans les abîmes de la décadence car « l’éducation est une stratégie du progrès social et humain » pour citer Vermot Gauchy. Bonne rentrée scolaire à toutes et à tous.

Le président du PAREN,
Omar DJIGUIMDE

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