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Père Prosper Kontiébo, curé de la paroisse St Camille : « La petite plante du charisme camilien a grandi »

Publié le samedi 14 octobre 2006 à 06h41min

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Père Prosper Kontiébo

Les premiers missionnaires camiliens sont arrivés à Ouagadougou le 12 octobre 1966. Il s’agissait pour eux de témoigner au monde l’amour miséricordieux de Dieu pour les malades. Quarante ans après, de nombreuses réalisations au profit des malades ont été faits.

Une rencontre avec le curé de la paroisse St Camille, Prosper Kontiébo et le Père Omer Fulbert Sodéré (religieux camilien), nous éclaire davantage.

Sidwaya : Sous quel signe placez-vous ce quarantième anniversaire ?

Prosper Kontiebo (P.K) : Nous le plaçons sous le signe de l’action de grâce à Dieu, pour les quarante ans de présence des Camiliens au Burkina Faso et pour les différentes réalisations faites au profit des malades.

Sidwaya : Pour ce quarantième anniversaire, quels sont les sentiments qui vous animent ?

P.P.K : Ce sont des sentiments de joie, parce que la petite plante du charisme camilien a grandi. Ce charisme consiste à témoigner au monde, l’amour miséricordieux de Dieu pour les malades. A ce titre, de nombreuses œuvres sanitaires ont été réalisées. Entre autres, le Centre médical de St Camille à Ouagadougou, fondé en 1967, le Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) de Nanoro qui existe depuis 1990 mais fonctionne comme CMA depuis 2002, le Centre d’accueil Notre-Dame de Fatima (CANDAF), l’aumônerie de l’hôpital et la pastorale sanitaire, le Centre de recherche biomoléculaire Pietro Annigoni (CERBA), etc.

Sidwaya : Quel est votre regard sur la pauvreté qui s’intensifie au Burkina Faso ?

P.P.K : Face à la pauvreté, nous souhaitons que chacun soit attentif aux pauvres et qu’à défaut d’éliminer cette pauvreté, l’on puisse la réduire. Il faut que chacun ait une sensibilisibité à l’égard de son prochain, quelles que soient sa fonction, sa religion, sa position sociale. C’est par une action communautaire que l’on peut vaincre la pauvreté et même si l’on est pauvre, on peut toujours aider plus pauvre que soi.

Sidwaya : En ce qui vous concerne, quel est votre contribution à la lutte contre la pauvreté ?

P.P.K : J’entends par « pauvreté », les malades que nous avons autour de nous. Et en choisissant de nous investir pour la santé des populations, nous apportons notre contibution à la lutte contre la pauvreté. Car la pauvreté peut être comparée à un « géant baobab » dont le tronc est très énorme si bien qu’une seule personne ne peut l’entourer de ses bras. Il faut donc plusieurs bras représentant les multiples facettes ou domaines de la pauvreté. Nous avons choisi de nous investir pour la santé des malades et pour le bien-être des populations. Nous visons l’amélioration des conditions de vie.

Sidwaya : En dehors de vos réalisations dans le domaine sanitaire, avez-vous d’autres activités ?

Père Omer Fulbert Sodere (OFS) : Oui, nous menons des activités au sein de la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) pour redonner espérance et plus de vie aux détenus sans exception. Nous avons également des maisons de formation dont l’objectif est de former des hommes équilibrés intellectuellement, moralement et spirituellement pour les mettre au service des malades.

Si tous les jeunes qui y passent ne deviennent pas des religieux, ils deviennent des cadres pour la société, voire la nation entière. Dans les locaux de la paroisse existe un foyer d’études. La paroisse a de même ouvert, au secteur n°15 de Ouagadougou, un centre de formation pour jeunes filles appelé « Centre menager Padre Celestino ».

Sidwaya : Et si on remontait à l’origine de la communauté camillienne ?

(O.F.S) : St Camille de Leillis, le fondateur des Camilliens est né en Italie le 25 mai 1550. Après une enfance dissipée et une jeunesse bouillante, passée dans le métier des armes et dans le jeu, Camille se convertit définitivement au Seigneur à l’âge de 25 ans. Dès lors, il s’engage avec zèle dans un hôpital à Rome (Italie) pour que les malades soient mieux soignés, il eut l’idée de constituer un groupe d’hommes pieux et gagnés à la cause des infirmes. Il sera ordonné prêtre le 26 mai 1584. La Compagnie de Camille sera reconnue officiellement par le saint-siège en 1586 sous le nom de « Ordre des serviteurs des malades, » les premiers missionnaires camilliens, dès 1966, initièrent une assistance spirituelle des malades de l’hôpital Yalgado Ouédraogo.

Sidwaya : Quelle est la particularité de l’aumônerie catholique de l’hôpital ?

Cette structure semble être plus connue seulement pour ses aides en produits pharmaceutiques en faveur des plus nécessiteux. Mais l’activité la plus importante aux yeux des aumôniers est l’accompagnement spirituel des malades et de leurs accompagnants et pourquoi pas du personnel sanitaire.

Ainsi se justifient le mouvement catholique des agents de santé et de toutes les personnes intéréssées par les questions du malade, l’Union catholique des agents de santé de Ouagadougou (UCASO), la famille camillienne laïque, le flambeau de la charité.

A ces mouvements s’ajoutent des cours de pastorale sanitaire (psychologie du malade, approche biblique de la souffrance, accompagnement des malades, etc.) Enfin, les religieux camilliens sont engagés, en plein temps, dans la lutte contre le VIH/SIDA, au sein du Comité national catholique de lutte contre le VIH/SIDA (CNCLS), un organe de la Conférence épiscopale Burkina-Niger.

Propos recueillis par Aimée Florentine KABORE

Sidwaya

P.-S.

Voir le site de l’Eglise du Burkina :
http://www.egliseduburkina.org

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