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Frais de scolarité dansle privé : Le gouvernement complice selon le SNESS et le SYNTER

Publié le mercredi 11 octobre 2006 à 07h31min

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Les frais de scolarité dans les établissements privés laïcs du Burkina connaissent, cette rentrée scolaire, une hausse notable variant de 10 000 à 15 000 F CFA, selon les structures d’enseignement.

Pour donner sa position et des clarifications relatives aux raisons invoquées par l’Union nationale des établissements d’enseignement privés laïcs (UNEEPL) pour justifier la mesure, le Syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur (SNESS) et le Syndicat national des travailleurs de l’Education et de la Recherche (SYNTER), ont tenu, le 10 octobre dernier à Ouagadougou, une conférence de presse conjointe.

La Bourse du travail. C’est le lieu de la conférence de presse tenue le 10 octobre 2006 à Ouagadougou par le Syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur (SNESS) et le Syndicat national des travailleurs de l’éducation (SYNTER). Animée essentiellement par Evariste Guibré, secrétaire général (SG) du SNESS, Souleymane Badiel, SG adjoint du SYNTER, et Samuel Dembélé, SG adjoint du SNESS, cette rencontre avec la presse visait à faire connaître à l’opinion nationale, la position des deux structures syndicales par rapport à l’augmentation, cette année, des frais de scolarité (elle varie de 10 000 à 15 000 F CFA) dans les établissements privés laïcs du pays.

L’Union nationale des établissements d’enseignement privés laïcs (UNEEPL) qui a pris la mesure, avait laissé entendre que celle-ci était, entre autres, liée aux nouvelles charges, notamment l’augmentation des taux horaires de vacation, auxquelles doivent désormais faire face les fondateurs de ces établissements.

Pour les conférenciers, cet "argumentaire est trop léger" et ne tient pas debout. Car, si c’était pour cette raison, estiment les animateurs de la conférence, l’augmentation des frais de scolarité devrait être conforme à celle des taux de vacation, qui correspond au minimum à 500 F CFA par rapport au taux en vigueur depuis 1993.

Loin de cette réalité, les fondateurs des établissements privés ont fait des augmentations qui vont de 10 000 à 15 000 F CFA. Et certains, à en croire les représentants des deux syndicats, sont même allés au-delà. "Il est donc absurde et opportuniste de lier la présente augmentation des frais de scolarité à la révision des taux horaires minimaux de vacation. Elle répond à une logique mercantile".

Le SNESS et le SYNTER, compte tenu de leur mission de promotion de l’éducation nationale et de défense des intérêts de ses acteurs (dont les enseignants), s’inquiètent de ces augmentations démesurées qui risquent de réduire énormément l’accès des enfants des parents démunis à l’éducation. Beaucoup d’enfants dont les parents sont pauvres, ne pourront pas, selon les conférenciers, aller à l’école, faute de moyens financiers pour faire face à la hausse de la scolarité.

C’est pourquoi, les 2 syndicats dénoncent la démission de l’Etat du secteur de l’Education, de façon générale, et la complicité du gouvernement dans cette mesure de l’UNEEPL, en particulier. Cela, au regard de la décision, "contre toute attente", du gouvernement de donner 250 millions de francs CFA aux promoteurs des écoles privées qui ne se soucient, selon eux, que de la rentabilité. Or, ces fonds, injectés dans l’enseignement public, "pouvaient quelque peu contribuer à accroître l’offre éducationnelle".

Outre ces considérations, le SNESS et le SYNTER avaient une raison de réagir face à la situation : ils se sentent particulièrement visés par la façon de l’UNEEPL de justifier sa mesure d’augmentation des frais de scolarité, d’autant qu’ils sont les artisans de la hausse des taux de vacation. "Un des acquis remportés par nos deux organisations portait sur l’augmentation des taux horaires minimaux de vacation", ont affirmé les animateurs de la conférence.

Par Grégoire B. BAZIE

Le Pays

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