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A l’occasion de leur journée mondiale, les enseignants rongent leur craie

Publié le vendredi 6 octobre 2006 à 07h44min

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Le 5 octobre est célébrée chaque année la journée mondiale des enseignants (JME). Cette année, la journée coïncide avec le 40e anniversaire de l’adoption de la Recommandation OIT/UNESCO relative aux conditions des enseignants du préscolaire, du primaire et du secondaire.

Les organisations syndicales de l’éducation commémorent jusqu’au 28 du mois courant, de façon unitaire, ces deux événements, conscientes de la nécessité de l’unité autour de leurs préoccupations. Une conférence de presse a été organisée à l’occasion à la bourse du travail de Ouagadougou.

Le thème retenu pour la JME 2006 est : « Des enseignants qualifiés pour une éducation de qualité ». La rencontre avec les hommes de médias visait à donner l’opportunité aux uns et aux autres d’analyser et d’attirer l’attention de l’opinion publique sur les conditions des enseignants au Burkina Faso, au regard des principes contenus dans les recommandations OIT/UNESCO du 5 octobre 1966 et celle de 1997 relative spécifiquement à l’enseignement supérieur.

Les organisations syndicales ont donc fait le point sur les conditions politiques et la reconnaissance des enseignants dans la société ; la compétence ; les conditions de travail ; les rémunérations et autres avantages matériels. De cette conférence de presse, on peut retenir que les enseignants vivent de sérieuses difficultés pour l’exercice de leur métier qui pourtant reste très noble.

Des entraves à une éducation de qualité

Pour Mamadou Barro, du SYNTER qui a lu la déclaration liminaire pour le compte des secrétaires généraux, l’option d’une politique ultra-libérale moulée dans des PAS dictés de l’extérieur par les institutions internationales (FMI, BM) laissent peu de place à la considération d’une profession comme celle des enseignants qui, en terme de rentabilité économique immédiat ne semble pas peser lourd.

La privatisation tous azimuts du système éducatif est également mis à l’indexe. Cette option contre nature, selon lui, a jeté le secteur de l’éducation et de la recherche dans une crise structurelle profonde caractérisée par des reformes multiples et non pertinentes ; des grèves à répétition ; taux de succès squelettiques aux examens scolaires, en particulier au secondaire et au supérieur ; refondation de l’université ; inadaptation au marché de l’emploi...

Les problèmes des éducateurs tournent aussi autour des difficultés d’accès aux formations, aux stages. Beaucoup d’administrations méconnaissent les attentions particulières dont devraient être l’objet le statut de la femme enseignante, les libertés professionnelles de l’enseignant...Les salaires peu motivant de ceux-là qui ont la charge de l’instruction des hommes de demain, ajouté à cela le manque de matériels didactiques... sont également un facteur qui les obligent à évoluer dans une situation on ne peut plus précaire, à ronger leur craie.

Pour espérer sortir de l’ornière, les enseignants à travers leurs responsables syndicaux demandent à être soutenus par les pouvoirs publics, dans leur quête de perfectionnement et d’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Ce qui sera un plus pour l’avenir du système éducatif.

D. Evariste Ouédraogo
Cécile M. Grégoire Sirima

L’Observateur Paalga

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