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Paludisme : Des traitements pour éviter la résistance

Publié le jeudi 21 septembre 2006 à 07h43min

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Suite à une recommandation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Burkina Faso a adopté un nouveau protocole pour le traitement du paludisme. Le Dr Amadou Koumaré, directeur de la Pharmacie et du Médicament explique les fondements et les implications de la directive.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande l’arrêt des thérapies antipaludiques avec les dérivés d’artémisinine seuls. Ces recommandations ont été prises pour éviter la survenue de résistances à cette molécule qui est principalement utilisée aujourd’hui dans la lutte contre le paludisme dans les zones endémiques, après les résistances du plasmodium falciparum, le germe responsable du paludisme à la chloroquine.

Elles s’adressent aux autorités sanitaires des pays et aux firmes pharmaceutiques qui produisent ces médicaments antipaludiques à base de seuls dérivés d’artémisinine.

Au Burkina Faso, une lettre circulaire a été adressée aux personnels de santé pour la mise en œuvre de ces recommandations. La plupart des firmes pharmaceutiques productrices des médicaments antipaludiques à base de seuls dérivés artémisinine ont, selon le Dr Koumaré, directeur de la Pharmacie et du Médicament accédé à la recommandation de l’OMS d’arrêter ces productions. La chloroquine est un des produits les plus accessibles aux populations pour le traitement du paludisme simple.

Suite à la résistance du plasmodium falciparum à la chloroquine, il a donc été décidé de changer les protocoles de traitement. Malgré cette décision, force est de constater que le produit est abondamment utilisé pour le traitement de la maladie. Cette situation s’explique par le fait que l’arrêté d’autorisation de mise sur le marché de ce produit est toujours en vigueur.

Le principal risque, selon le Dr Koumaré, est « l’échec thérapeutique, c’est-à-dire l’absence de guérison chez les personnes résistantes qui utiliseraient ce produit pour traiter leur paludisme ». Le Burkina a pourtant adopté un nouveau protocole de traitement du paludisme simple. Il s’agit des associations : artéméther + luméfantrine et artésunate + amodiaquine.

L’artémisia annua est la plante utilisée pour la préparation du nouveau protocole. Les quantités se révèlent aujourd’hui insuffisantes face à la demande croissante du produit à travers le monde. Des investigations sont en cours au Burkina Faso pour voir les possibilités de culture.

Assez exigeante, la précieuse plante met six mois pour pousser et il faut deux à cinq mois d’extraction et autres travaux pour avoir le principe actif recherché. Pire, elle peut pousser sans produire suffisamment de matière recherchée. « Pour le succès d’un projet de culture de cette plante, il faut que cela soit fait dans un esprit de production industrielle », estime le Dr Koumaré.

Marie KANGAMBEGA (Stagiaire)

Sidwaya

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