Depuis le mois d’avril 2006 à nos jours, les forces de sécurité ont dénombré une vingtaine d’attaques à main armée à Bobo-Dioulasso et dans la région des Hauts-Bassins. Elles sont menées par un réseau de 11 délinquants qui vient d’être neutralisé. Très mobiles et rusés, les délinquants arrivaient jusque-là à déjouer les plans de ripostes des forces de sécurité qui ont décidé de mettre en commun les efforts face au regain d’intensité de l’insécurité.

Il y a à peine un mois, les investigations s’accélèrent sur les pistes des bandits lorsque la police de l’arrondissement de Dô a été informée de la présence de deux personnes nocives dans la ville. Le dispositif sécuritaire se renforce mais les deux délinquants ont eu le temps de se replier dans leur refuge, dans des falaises aux environs de Toussiana, sur l’axe Bobo-Banfora.

La chasse à l’homme ne sera pas longue puisqu’ils seront surpris à Niangoloko (à la frontière Burkina-Côte d’Ivoire). Lors de l’opération qui a conduit à une arrestation dans cette ville, l’un des deux bandits en fuite est abattu à la suite d’une tentative de riposte à l’arme. A la suite, dans leur fuite éperdue, deux autres délinquants seront également rattrapés à Faramana à la frontière du Mali avec le Burkina et un autre par la police de Banfora.

Des récidivistes notoires

Les investigations conjointes de la police et de la gendarmerie permettront en moins d’un mois de mettre la main sur un nombre important des membres de ce réseau composé de deux Maliens et 09 Burkinabè. Parmi les Burkinabè, on signale un ex rebelle (Tall Oumarou) qui après avoir combattu aux côtés des Forces nouvelles s’est reconverti au grand banditisme.

Toujours est-il que la directrice régionale de la police, Mme Eugénie Médah a prévenu que ce groupe “n’est pas des enfants de chœur”. En effet, plusieurs attaques à main armée suivies de mort d’hommes sont mises sur leur compte. De sources proches de la police, les délinquants ont déjà reconnu être les auteurs des récents braquages survenus sur l’axe Bobo-Orodara, d’avoir poignardé à mort un gendarme à Bobo-Dioulasso.

Ils reconnaîtraient également avoir tiré à bout portant sur le docteur Nicolas Koba sur l’axe Niangoloko -Banfora, mort à la suite de ses blessures. Un fait qui ne manque pas de curiosité, c’est la présence au sein du groupe de deux personnes âgées respectivement de 54 et 62 ans. L’un d’eux serait le “ conseiller spécial” du groupe et grand receleur qui jouait également le rôle de “tour de contrôle”. Ce groupe assez composite qui a semé pendant longtemps la terreur et la désolation au sein des populations serait constitué en grande partie de récidivistes notoires.

Deux d’entre eux, selon la police, ont déjà séjourné respectivement pendant huit et douze ans au camp pénal de Bouaké. Ce sont donc des hommes de “métier ” qui viennent d’être neutralisés. A en croire la directrice de la police, seul un petit butin a été saisi dans lequel deux pistolets, un fusil de fabrication locale et une moto. Selon toute vraisemblance, ils détiendraient des armes de guerre (AK 47) qui ne sont pas encore découvertes. Mais les investigations, selon la police, se poursuivent. C’est pourquoi Mme Eugénie Médah et ses proches collaborateurs en appellent à la collaboration de la population avec les forces de sécurité, gage d’une tranquillité publique.

Frédéric OUEDRAOGO

Sidwaya