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Recrudenscence du grand banditisme : Conseil de guerre du colonel Bassolet dans les Cascades

Publié le lundi 28 août 2006 à 07h54min

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Djibrill Bassolé

Réunie le Jeudi 24 août 2006 à Banfora autour du ministre de la Sécurité Djibril Bassolet, la haute hiérarchie de la gendarmerie et de la police des Cascades, des Hauts-Bassins et du Sud-Ouest s’est livrée à un briefing sur le grand banditisme et la criminalité transfrontalière.

Tenue pour réfléchir sur le nécessaire dispositif de riposte contre le fléau, la séance de travail, à huis clos est venue rappeler l’état de dénuement des forces de sécurité face à la recrudescence du banditisme.

La population de Banfora a toujours en mémoire cette attaque à main armée perpétrée dans la nuit du 24 au 25 juillet 2006. Sur l’axe Banfora-Soubagayadou, des bandits ont arrêté un camion de transport mixte. Les occupants, pour la plupart des commerçants, ont été dépouillés de leurs biens. Comble de méfait, les coupeurs de route ont interpellé trois personnes par leurs noms, pour ensuite les exécuter froidement dans les fourrés.

Depuis le mois d’avril où un médecin du Centre hospitalier régional de Banfora a trouvé la mort du fait de bandits, un sentiment d’insécurité s’est emparé de toute la ville à cause de l’accroissement brutal du nombre d’agressions.

Emprunter aujourd’hui certains axes comme Banfora-Niangoloko, Banfora-Sindou ou Banfora-Sidéradougou, même de jour, relève d’une pure gageure. Face à la situation, les forces de sécurité ne cachent pas leur impuissance : "En plus des moyens logistiques, les effectifs manquent cruellement.

Avec près de 70 000 habitants, la commune de Banfora ne dispose pas plus d’une trentaine de policiers", relève, embarrassé, le directeur régional de la police des Cascades, Sandoni Loya. Cette recrudescence de la criminalité est aussi enregistrée dans les régions du Sud-Ouest et des Hauts-Bassins, qui avec les Cascades, constituent la zone frontalière avec la République de Côte d’Ivoire. Relation de cause à effet ?

Djibril Bassolet n’en est pas moins persuadé : "Toutes ces trois régions, frontalières avec la Côte d’Ivoire, connaîtront un accroissement de la criminalité. Il est évident que les après-crises (NDLR : allusion faite à la crise sociopolitique ivoirienne) ont en général des répercussions négatives sur la sécurité publique". Mais il établit dans la même foulée une relation de consubstantialité entre grand banditisme et évolution de toute société.

"Eviter que l’insécurité compromette le développement socio-économique", c’est à cet impératif que devait répondre la réunion de Banfora par la conception et la mise en œuvre d’un dispositif de sécurité, le mieux adapté du moment. Entre autres mesures préconisées dans le futur "plan vigipirate" version burkinabé, il y a l’intensification des patrouilles sur les grands axes, une meilleure collecte des renseignements, la multiplication des opérations ciblées et, bien sûr, le renforcement des moyens humains et matériels.

L’adjuvant nécessaire à cette nouvelle croisade contre la criminalité reste, selon les responsables de la sécurité, la collaboration des populations. Et la police de proximité, dont la mise sur pied dans la région des Cascades est prévue pour octobre prochain, devrait créer l’osmose nécessaire entre les civils et forces de sécurité dans la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes.

Alain Saint-Robespierre
L’Observateur Paalga

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