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Ordre des pharmaciens : Les autorités appelées à lutter contre les médicaments de la rue

Publié le lundi 10 juillet 2006 à 07h51min

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Victoire Bénao

L’Ordre national des pharmaciens du Burkina, en collaboration avec le Syndicat des pharmaciens, la Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques (CAMEG) et la direction générale de la pharmacie, du médicament et des laboratoires (DGPML) a initié le 6 juillet à Bobo-Dioulasso des journées de sensibilisation sur les dangers des médicaments de la rue.

Placées sous le thème : “ Les médicaments de la rue, la responsabilité des autorités, s’impliquer davantage ”, ces journées visent à attirer l’attention des différentes autorités (politiques, administratives, coutumières et religieuses) sur leur indispensable engagement dans la lutte contre les médicaments de la rue.

Le phénomène de la prolifération des médicaments de la rue constitue un problème de santé publique. “Ces faux médicaments ”, comme les a appelés le ministre de la Santé, Alain Yoda, présentent de nombreux risques pour les consommateurs. La plupart du temps, ils ne contiennent pas des principes actifs, comportent des désignations erronées, sont sous-dosées ou sur-dosés. Par ailleurs, ces produits sont mal conservés et exposés au soleil, à la poussière et à l’humidité, sont quelques fois, périmés ou ne présentent aucune date de péremption apparente.

Leur consommation provoque de nombreuses conséquences qui sont, entre autres, l’apparition de la résistance aux antibiotiques et aux antipaludéens, les intoxications aigües conduisant parfois à des décès, des intoxications chroniques telles que les atteintes hépatiques, rénales et cardiaques. Les conséquences sociales de ces médicaments douteux sont quant à elles, la recrudescence du banditisme, des échecs scolaires et professionnels.

Il faut retenir que ces produits occupent 10% du marché des médicaments. Le combat engagé contre les produits de rue par l’Ordre des pharmaciens vise à préserver la santé des populations et à protéger la profession de pharmacien.

Ce combat, il ne peut pas le gagner seul. C’est pour cela que l’Ordre a tenu à associer les autorités administratives, politiques civiles et religieuses, d’où ce thème. Aussi, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Clément P. Sawadogo a-t-il été choisi comme parrain desdites journées.

Cela pour que “ la lutte contre les médicaments de la rue soit intégrée dans les programmes des élus locaux notamment les maires des communes et arrondissements en tant qu’autorités de proximité chargés de la santé et du bien être de leurs administrés et de leur bien-être ”, a affirmé Victoire Bénao, présidente de l’Ordre des pharmaciens. Le parrain a invité les gouverneurs, les hauts-commissaires, les préfets, les maires à faire de la lutte contre les médicaments de la rue, leur préoccupation. Le maire de la commune de Bobo-Dioulasso, Salia Sanou a exprimé l’engagement du conseil municipal à éradiquer ce fléau aux côtés de l’Ordre des pharmaciens.

Malgré de nombreuses actions de lutte, il prend malheureusement de l’ampleur avec l’introduction récente “des médicaments chinois”. La lutte contre le marché illicite du médicament est “ une lutte de longue haleine et demande une mobilisation de tous ”, a dit le ministre de la Santé, Alain Yoda. Il a de ce fait exhorté les autorités de la région à inscrire dans leurs agendas “ des actions percutantes, visibles et soutenues ” allant dans le sens de l’éradication des médicaments de la rue.

Adaman DRABO

Sidawaya

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