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Marche contre la vie chère : Les syndicats menacent de radicaliser la lutte

Publié le lundi 3 juillet 2006 à 07h06min

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Les centrales syndicales du Burkina ont appelé à une grande marche nationale le 1er juillet 2006 contre la vie chère. La manifestation a eu lieu et les syndicalistes ne décolèrent pas. Ils menacent de radicaliser la lutte si le gouvernement ne réagit pas favorablement à leurs revendications.

La marche du 1er juillet 2006 était annoncée comme un grand moment de mobilisation. Mais, de l’aveu même d’un leader syndical, ce ne fut pas celle escomptée. Cependant, au plan de la représentation, le caractère national était au rendez-vous. Une vingtaine de délégations provinciales a fait le déplacement de Ouagadougou, dont celle de la province du Houet, qui s’est fait remarquer pendant la marche et lors du meeting par une animation originale. `

La détermination des centrales reste la même, et elles menacent d’entreprendre des actions plus radicales si leur plate-forme revendicative n’est pas traitée convenablement par le gouvernement.

Partis de la Bourse du travail, les marcheurs ont battu le pavé des artères de la ville sur environ une dizaine de kilomètres. A coups de slogans et de chansons, ils ont exprimé leur ras-le-bol de la vie chère, et interpellé le gouvernement sur la nécessité de prendre ses responsabilités pour atténuer la situation. Ils avertissent : "Nous allons initier un certain nombre d’activités allant dans le sens d’une plus grande mobilisation, en vue d’une accentuation de la lutte contre la vie chères".

L’objectif de cette approche est " d’élargir le front de la lutte (...)", pas seulement aux travailleurs mais aussi aux couches populaires.

Le porte-parole des centrales syndicales a déclaré, lors du meeting, qu’un travail de sensibilisation serait entrepris afin "d’engager des actions plus vigoureuses". Le responsable de l’Union nationale des syndicats libres (UNSL) parle de passer à la troisième vitesse si le gouvernement ne répond pas à leur appel.

C’est un "mouvement en croissance", selon Tolé Sagnon de la CGT-B, qui pense que les prix peuvent baisser, à condition de jouer sur les frais de transports et les marges de l’Etat.

La plate-forme, elle, a enregistré deux nouvelles revendications depuis les marches des 23 et 24 mai et du 10 juin derniers. Il s’agit du respect des travailleurs et de leurs organisations syndicales, et de l’annulation de la mesure du 4 mai portant augmentation des prix des hydrocarbures. Les centrales syndicales en font la condition sine qua non à toute reprise des négociations. Les syndicats refusent "les manipulations des prix des hydrocarbures sans rapport avec leur revendication de réduction des taxes sur ces produits très sensibles". A cela, il faut ajouter la dernière augmentation des frais de scolarité de 10 000 à 15 000 francs CFA pour la rentrée prochaine.

Les syndicats, par la voix de leur président du mois, Laurent Ouédraogo, ont dénoncé les intimidations du gouvernement et du patronat, "fondées sur une remise en cause de la liberté syndicale en général et du droit de grève en particulier".

Ce dernier a annoncé que les syndicats feraient bloc face à ces intimidations non seulement "par la lutte sur le terrain, mais aussi par la voie juridique". Le président du mois a rappelé qu’une plainte avait été déposée contre le gouvernement devant le Bureau international du travail (BIT), et qu’elle suivait son cours.

Par Abdoulaye TAO

Le Pays

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