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Mondial 2006 : Les Burkinabè espèrent toujours

Publié le mercredi 14 juin 2006 à 07h14min

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Très cher oncle. Tu m’as dit dans ta dernière lettre que Blaise Compaoré est le premier supporter des Eléphants, suivi par le Mogho Naaba. Je ne peux te dire si l’engagement de ces deux personnalités a eu un effet d’entraînement. Je constate en tout cas que majoritairement, les Burkinabè n’ont pas marchandé leur soutien aux Eléphants. Je suis sûr qu’il en sera de même pour leurs prochains matchs.

L’on dit souvent que c’est ceux qui sont assis qui savent lutter. "Il n’y avait qu’à faire ceci ou cela." Plus facile à dire qu’à faire. Toujours est-il que lors de la rencontre Côte d’Ivoire - Argentine, beaucoup de Burkinabè ont pratiquement eu le souffle coupé en suivant l’évolution de la compétition et ont ensuite cédé au découragement. Un découragement toutefois atténué par le sentiment que le prochain match contre les Pays-Bas sera à l’avantage des Eléphants. C’est vrai que la Côte d’Ivoire est plus proche du Burkina, historiquement, culturellement et géographiquement.

Mais les Burkinabè ne sont pas d’un micronationalisme étriqué. Ils sont plutôt panafricanistes. Ils le sont d’autant plus qu’ils sont persuadés que si l’Afrique a échoué sur d’autres plans, le sport peut être un facteur d’unification du continent. Sur ce point, les Burkinabè, sans perdre espoir pour l’Angola, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo qui peuvent se rassaisir, comptent sur la Tunisie pour relever le défi. Le défi n’est pas seulement sportif, mais également psychologique. Les médias occidentaux, lors des matchs qui se sont déjà déroulés, ont tout fait pour infantiliser les équipes africaines. Plutôt que de faire preuve d’équilibre dans le traitement de l’information, ils se sont parfois livrés à des partis pris flagrants.

Cher oncle, quittons les stades pour nous plonger dans l’univers parfois secret de la justice. L’on dit à juste titre que la justice est aussi vitale que l’air. De sa bonne gestion dépend l’harmonie d’une société. Au Burkina, viennent de s’ouvrir les assises criminelles de la Chambre criminelle de la Cour d’appel de Ouaga. Cette juridiction doit examiner 25 dossiers de crimes impliquant 34 accusés. Parmi ces crimes, l’on peut citer celui perpétré en 2001 contre un jeune journaliste, Michel Congo. Même s’il y a des dossiers aussi brûlants que celui-ci, il est tout de même réconfortant de constater que la justice bouge. Cela tranche en tout cas avec ce qui se passe là-bas où des dossiers non moins douloureux semblent être cadenassés dans des tiroirs. Je veux parler du cas des journalistes Jean Hélène et Guy André Kieffer. Après cette brèche, on est en droit d’espérer que le cas Norbert Zongo sera bientôt élucidé. Norbert Zongo, c’est ce journaliste assassiné en 1998 et dont le cas a failli faire basculer le Burkina dans une instabilité sociopolitique. Même si jusqu’à présent, les autorités ont réussi à colmater les brèches, l’ombre de Norbert Zongo continue à empoisonner le climat social.

Toujours sur le plan judiciaire, une autre affaire défraie la chronique actuellement. Il s’agit de l’affaire dite des 50 millions de F CFA. Il s’agit d’une affaire qui oppose deux responsables d’une association de commerçants au richissime homme d’affaires Oumarou Kanazoé plus connu sous l’appellation de O.K. Ce dernier accuse les deux responsables de l’association d’avoir détourné l’argent qu’il leur aurait donné au bénéfice des commerçants. Sans anticiper sur l’épilogue de ce dossier, il est certain que les prochaines audiences vont drainer du monde. C’est dire que personne n’est indifférent aux problèmes de justice. Comme quoi, entre les impératifs d’une justice qui doit éviter toute précipitation pour ne pas commettre des erreurs judiciaires et l’impatience des justiciables, on devrait certainement trouver le juste milieu.

Ton neveu

Le Pays

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