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Lutte contre le travail des enfants : « ... Un objectif à notre portée »

Publié le mardi 13 juin 2006 à 08h01min

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A l’instar des pays du monde entier, le Burkina Faso a célébré lundi 12 juin 2006 à Yako (Passoré), la Journée internationale de lutte contre la travail des enfants sous le signe d’un engagement à combattre le phénomène.

Eveiller les consciences et intensifier la lutte afin d’éliminer les pires formes du travail des enfants d’ici 2015 est le message lancé par le gouvernement du Burkina Faso en cette journée commémorative. C’est d’ailleurs l’objectif du Bureau international du travail, instigateur de la Journée internationale contre le travail des enfants célébrée cette année sous le thème : "La fin du travail des enfants, un objectif à notre portée".

"Le moment est venu de monter d’un cran la lutte" a déclaré le ministre de la Fonction publique lors de la cérémonie de lancement des activités de la dite journée.

Il a ajouté qu’au 21e siècle, plus aucun enfant ne devrait être brutalement exploité ou astreint à des travaux dangereux, aucun enfant ne devrait avoir à travailler pour assurer sa survie. Un objectif difficile mais possible selon le ministre Sawadogo.

Pour cela, il faudra assurer un travail décent pour les parents, une éducation de qualité pour les enfants et de réelles chances pour les jeunes. C’est à ce prix mais aussi à l’engagement de tous à investir et à s’investir dans cette lutte, que les "enfants auront droit à l’enfance", car pour lui, le travail des enfants n’est pas une fatalité.

Une préoccupation partagée

217,7 millions d’enfants de 5 à 14 ans dont 49,3 millions en Afrique Sub-Saharienne sont astreints au travail. Au delà des chiffres, une réalité inquiétante, qui interpelle et qui rassure qu’un monde où plus aucun enfant ne sera astreint à un travail est possible.

Instituée en 2002 par le Bureau international du travail BIT, la Journée internationale contre le travail des enfants est célébrée le 12 juin de chaque année.

Au Burkina Faso, ils sont 1 300 000 enfants de 5 à 14 ans économiquement actifs, soit 51,5% des enfants de moins de 18 ans. Ils sont présents dans le secteur agro-pastoral, des mines et carrières, le secteur informel et les travaux domestiques en milieu urbain.

30 à 40% exercent leur activité dans des conditions extrêmes, notamment sur les sites d’orpaillage.

Le Burkina Faso a ratifié les conventions n°182 et 138 de l’Organisation internationale du travail relatives au travail des enfants, prenant ainsi l’engagement à mener des actions immédiates en vue de l’éradication de ce fléau. Il est aussi signataire de la convention des Nations unies sur le droit des enfants et du mémorandum d’accord de participation au Programme international pour l’abolition du travail des enfants (IPEC).

Avec l’appui des partenaires techniques et financiers, la lutte a donné des résultats encourageants. "Nous commençons à voir les signes d’un recul du travail des enfants, notamment dans ses formes les plus dangereuses", a annoncé le ministre Sawadogo. De plus en plus, des enfants quittent leurs lieux de travail pour rejoindre les salles de classe ou les centres de formation professionnelle. La lutte selon Mme Berthe Ouédraogo de l’UNICEF se fait aussi bien par la prévention que par la réinsertion des enfants soit dans le milieu éducatif soit dans les ateliers. L’Association des enfants travailleurs du Burkina œuvre dans le même sens.

Il a été procédé au cours de cette journée à la remise de kit SCREAM aux écoles primaires de Yako. C’est un document pédagogique élaboré par le programme international pour l’abolition du travail des enfants. Le but visé est la pérennisation de la lutte en milieu scolaire. Le choix du Passoré pour lancer ces activités n’est pas un hasard. La région Nord, du fait des aléas climatiques est une zone de forte migration et le Passoré regorge de sites d’orpaillage. "Nous avons choisi de venir vers la population cible où se pratique le travail des enfants" a déclaré le secrétaire général du ministère du Travail et de la Sécurité sociale, Léontine Zombré.

Assétou BADO

Sidwaya

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