LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Santé au Burkina : Une affaire de chacun et de tous

Publié le lundi 12 juin 2006 à 07h43min

PARTAGER :                          

L’adage selon lequel, mieux vaut prévenir que guérir, est plus que jamais d’actualité. Cette assertion prend tout son relief et toute sa signification, surtout en cette période hivernale particulièrement favorable, à la recrudescence du paludisme, pour ne citer que ce fléau endémique qui se manifeste avec plus d’ampleur et fait plus de ravages que la pandémie du Sida qui, pourtant plus récente, attire plus d’attention.

Certes, la puissance publique, l’Etat, ne croise pas les bras face à ce mal qu’on n’ose pas qualifier d’éternel, par opposition à la "maladie du siècle", le Sida. Toujours est-il que les pouvoirs publics, pour mieux rapprocher la santé des populations, se sont beaucoup investis dans la mise en place d’infrastructures sanitaires, aussi bien dans les grandes villes que dans le Burkina profond.

Dans le domaine de la formation du personnel de santé, même si le ratio nombre d’habitants par rapport au nombre de praticiens, toutes spécialités confondues, reste très en deçà des normes officiellement, idéalement et mondialement retenues, il faut reconnaître que beaucoup d’efforts ont été faits. En matière d’équipement et d’accès aux médicaments à moindre coût, un accent particulier a également été mis en direction des populations les plus démunies.

Malheureusement, l’accès à ces médicaments, quel que soit leur prix, restera toujours un parcours du combattant, un chemin de croix pour le plus grand nombre de citoyens, pauvres de toute éternité et qui continuent à s’interroger sur leur avenir parce que ne trouvant pas, du moins dans l’immédiat, de solutions à leurs angoisses existentielles.

C’est dire donc qu’au Burkina, la question qui se pose actuellement est de savoir comment minimiser le coût de la santé. On ne peut pas éternellement traire l’Etat, compte tenu de ses moyens financiers limités car il doit faire face à d’autres priorités, même si la santé est la première de celles-ci. Il faut envisager des solutions alternatives en agissant en amont. Ces solutions devraient se traduire par des actions de sensibilisation et de prévention. Les campagnes de sensibilisation entreprises, doivent être permanentes et collectives et non du seul ressort de l’Etat qui doit trouver des relais dans toute l’architecture pyramidale de notre société.

S’il appartient à l’Etat d’équiper les infrastructures sanitaires existantes, d’augmenter leur nombre, de former du personnel qualifié et en nombre suffisant, tout en procédant à son redéploiement, il n’en demeure pas moins que ce devoir régalien a un coût qu’on peut minimiser car, même en matière de santé, continuer à croire éternellement à la générosité de l’Etat-providence est une utopie.

La santé étant d’abord une affaire individuelle avant d’être collective, chacun devrait jouer sa partition. Pour ne prendre qu’un exemple, à Ouagadougou, les structures sanitaires sont débordées par des malades de palu notamment, au-delà de leurs capacités d’accueil, et deviennent ainsi des déversoirs pour l’hôpital Yalgado Ouédraogo parce qu’en amont, les populations ne prennent pas des mesures préventives contre la maladie.

Mieux, certains résidents de la capitale se transforment en véritables acteurs de la culture de l’anophèle soit en versant des eaux usées sur la chaussée soit en s’accommodant de fosses septiques à ciel ouvert.

Malheureusement, ces comportements semblent être tolérés des services d’hygiène, pourtant qualifiés pour sensibiliser et au besoin réprimer. Cette forme "d’impunité" est encouragée parce que les services communaux ne jouent pas convenablement leur rôle quant à un meilleur assainissement de la ville.

Fini le beau temps où la mairie effectuait des opérations d’épandage de produits anti-moustiques au-dessus de la ville de Ouaga. Que dire des caniveaux en nombre insuffisant, non couverts, mal entretenus, non conformes aux normes requises et qui sont de véritables laboratoires de reproduction des moustiques ?

Ouagadougou qui devait être la vitrine des autres villes du reste du pays, brille par un certain laisser-aller. Ne soyons pas étonnés que dans nos campagnes, où le manque d’infrastructures sanitaires est criard, nos pauvres populations en viennent à considérer certaines maladies comme une fatalité.

Le Pays

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique