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Violences à Boussouma et Komin-Yanga : Un problème de "résidents et de non-résidents"

Publié le mardi 6 juin 2006 à 06h50min

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Boussouma et Komin-yanga ont été le théâtre, la semaine dernière, de troubles sanglants entre militants de 2 partis politiques. Ces violences se sont soldées par des dizaines de blessés et un mort.

Lorsqu’on évoque le nom de Boussouma, ils sont nombreux à se demander de quel Boussouma veut-on parler. Car, il y a deux Boussouma au Burkina. Le premier, situé à 20 km de Kaya, dans le Sanmatenga, où règne sa majesté Naba Sonré, et où le maire CDP a été élu le 1er juin dernier sans accroc. Ici, il est question d’un autre Boussouma, département situé à 35km de Tenkodogo, dans le Boulgou.

Au niveau de Boussouma, les incidents ont commencé le 27 mai dernier suite à l’élection d’un conseiller CDP, infirmier de son état. Il est originaire de Boussouma et vient d’y être affecté. En fait, cette élection a mis en face 2 camps. D’un côté, les partisans du CDP et de l’autre, ceux de l’UPR, majoritaires en termes de conseillers à Boussouma, mais minoritaires dans l’ensemble. Plus profondément, c’est une histoire de "résidents et de non résidents" qui se trouverait à l’origine de ces violences. La tension persistait le 31 mai, ce qui a nécessité le déplacement sur place du haut-commissaire du Boulgou pour calmer la situation. Mais, le premier responsable de la province ne semble pas avoir été compris par certains militants du CDP. Ainsi, l’alerte a été donnée aux autres militants des villages environnants. L’animosité entre les 2 partis va alors prendre une tournure dramatique le 1er juin. Selon plusieurs témoins, de nombreuses personnes étaient armées de barres de fer, de marteaux, de gourdins, d’armes blanches...

Selon Louis Namoano, haut-commissaire du Boulgou, certaines personnes interpellées étaient en possession de flêches et même de pistolet. Le bilan officiel de ces violences est de 13 blessés dont 2 graves au CMA de Garango, 6 au CHR de Tenkodogo, a affirmé M. Namoano. Selon une source officieuse, les troubles auraient fait au total une trentaine de blessés dont 12 graves.

A en croire la même source, ce bilan pourrait même s’alourdir. Les autorités provinciales ont en conséquence pris les dispositions de sécurité, dont l’instauration du couvre-feu. Du côté de Komin-yanga, à une trentaine de km de Ouargaye dans le Koulpelogo, la situation a aussi dégénéré. La journée du 1er juin y a été folle. Selon le haut-commissaire du Koulpelogo, de nombreux blessés sont soignés à Ouargaye. Des sources proches de la gendarmerie de la même ville indiquent que la procédure judiciaire suit son cours. Les personnes interpellées sont gardées au commissariat de Ouargaye. Leur nombre s’accroît d’heure en heure. Jusqu’au dimanche 4 juin à 12h45 où nous tracions ces lignes, le calme, même s’il était relatif, semblait être revenu dans ces 2 localités.

Par Ben Ahmed NABALOUM (Collaborateur)

Le Pays

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