99 personnes des deux sexes, âgées de 14 à 40 ans, ont été interpellées par les hommes du commissaire Sylvestre Badolo, soit parce qu’elles sont mineures, soit parce qu’elles étaient sans documents d’identification.

Le phénomène, selon le constat fait par le commandement de la Compagnie républicaine de Sécurité, a pris de l’ampleur : de plus en plus de mineurs (moins de 18 ans) et de personnes sans pièces d’identité se retrouvent dans les rues ou dans les débits de boissons de Bobo Dioulasso à des heures indues. La descente de la CRS, le week-end dernier dans des débits de boissons de Bobo Dioulasso avait pour objectif de mettre la main sur les mineurs qui s’y trouvaient.

Le but est de sensibiliser leurs parents sur la responsabilité qu’ils ont à contrôler les sorties nocturnes de leurs progénitures mineures, a expliqué le commissaire Sylvestre Badolo, commandant de la CRS de Bobo. L’opération a ciblé 6 boîtes de nuit qui excercent une certaine attraction. Il s’agit du Tarkaye, du Black and White, du Hibou, de Entente, de la Foi et du Talier.

Entre 22 h 30 et 24 h 30, deux équipes d’une vingtaine d’éléments de la CRS ont pris dans leurs filets 99 personnes dont la majorité (62) était de sexe féminin. Parmi elles, 16 mineurs dont 9 filles et 7 garçons. Les 83 autres sont majeures, mais ne portaient sur elles aucun document d’identification lors de leur interpellation. Deux garçons sourds-muets ont été dénombrés dans le lot.

Et deux expatriés, un Américain et une Britannique, des Volontaires de la paix, semble t-il, avaient également été arrêtés, puis libérés après intervention de la représentation consulaire de leurs pays. Le commissaire Badolo a d’autre part regretté l’attitude d’une fille-mère de 15 ans qui avait abandonné son nouveau-né à domicile pour mieux vivre la ripaille des boîtes de nuit.

Des sanctions en perspective

Ces 99 noctambules pris entre les mailles de la police étaient gardés dans trois box différents selon qu’ils soient mineurs, femmes ou hommes. Les uns semblaient plus inquiets que les autres. « Libérez-moi, je ne suis pas une prostituée ! Je suis une femme mariée ! (...) » a maugréé une dame, la quarantaine environ, après s’être recroquevillée lors d’une prise de vues.

Les locaux abritant les services de la CRS de Bobo Dioulasso avaient été pris d’assaut dans la matinée du dimanche 4 juin, par des parents d’enfants mineurs venus répondre à la convocation de la police qui devrait ensuite leur remettre à mains propres ces fêtards de moins de 18 ans. « Nous allons les inviter à être plus responsables et plus regardants, sur les sorties de leurs progénitures.

La loi interdit la fréquentation nocturne des boîtes de nuit par les mineurs et il faudrait bien que les parents en soient conscients », nous a confié le commandant de la CRS. Les majeurs pris sans pièce d’identité seront relaxés sous paiement d’une caution allant de 3 000 à 6 000 F, a précisé le commissaire Badolo.

Il s’agit là de la première d’une série d’opérations similaires qui, selon le commandant de la CRS, seront répétées tant qu’il y aura des contrevenants. Les tenanciers des débits de boissons ne sont pas blancs comme neige. "Nous allons les convoquer pour les sensibiliser afin qu’ils prennent une part active à ce combat, en interdisant l’accès de leurs boîtes à des mineurs", a indiqué M. Badolo. Et de prévenir que des sanctions allant jusqu’à la fermeture définitive des débits de boissons seront prises à l’encontre des éventuels contrevenants.

Par Paul-Miki ROAMBA

Le Pays