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Ministère des Finances et du Budget : 3 syndicats haussent le ton

Publié le lundi 22 mai 2006 à 07h42min

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"Les travailleurs du ministère des Finances et du Budget (...) souffrent de conditions de vie et de travail inacceptables." Tel est le constat du Syndicat national des travailleurs des douanes (SYNATRAD), du Syndicat national des agents des Impôts et des domaines (SNAID) et du Comité CGT-B/Finances.

Dans cette déclaration, ils appellent leurs militants à se "mobiliser massivement" pour la grève des 23 et 24 mai prochains.

Le 23 mars 2006, le gouvernement du Burkina Faso, par la voix de son Premier ministre, s’était engagé devant les représentants des travailleurs, à ouvrir des négociations avec les organisations syndicales sur les questions brûlantes telles l’augmentations des salaires, la baisse du prix des hydrocarbures, de l’eau, de l’électricité, la résolution du problème des avancements, etc.

Comme si cette promesse avait été faite à contrecœur, le jour même de l’ouverture desdites négociations, le gouvernement prend la lourde responsabilité de faire des augmentations des prix des hydrocarbures. Autrement dit, pendant que nous demandons la baisse des prix des hydrocarbures, le gouvernement nous sert une augmentation des prix de l’ordre de 8 à 39% .

N’est-ce pas là, la preuve du mépris que les autorités de ce pays entretiennent à l’égard des travailleurs, de leurs organisations et de l’ensemble des Burkinabè ? Est-il, en effet, juste ou équitable d’inviter quelqu’un à s’entendre sur des questions conflictuelles données tout en procédant, le jour même des discussions, à l’aggravation du conflit par des actes manifestement provocateurs ? C’est pourtant ce que le gouvernement de la IVe République a fait !

Et en agissant de la sorte, il révèle aux travailleurs, à l’opinion publique nationale et internationale son manque de respect pour les partenaires sociaux et, au-delà, son dédain endémique pour le peuple burkinabè dont il se dit pourtant "solidaire". ll reste constant dans son jeu favori : le dilatoire.

C’est pourquoi il faut rappeler à l’ordre ces gens, nos gouvernants, qui oublient, une fois parvenus au pouvoir, combien coûte le litre de carburant, le kilowatt d’électricité ou le mètre cube d’eau, eux qui vivent grassement sur le dos de l’Etat, qui leur fournit d’énormes quantités de bons d’essence, prend en charge leurs consommations d’eau, d’électricité, de téléphone etc., sans qu’ils ne puissent pour autant justifier d’un mérite particulier par rapport au reste de la population.

Ils doivent apprendre à se souvenir d’où ils viennent lorsqu’ils sont en face des organisations des travailleurs qui défendent courageusement en fait la cause de tous et qui, par conséquent, doivent être respectés à tout prix.

"Nous devons nous battre courageusement"

Camarades travailleurs(euses) des différents services du ministère des Finances et du Budget, la lutte à laquelle vous êtes invités est une lutte pour la dignité, une lutte organisée autour de la plate- forme suivante :

- le respect des travailleurs et de leurs organisations syndicales ;

- l’annulation de la mesure du 4 mai portant augmentation des prix des hydrocarbures, condition sine qua non pour la reprise des négociations ;

- la reconsidération des réponses aux différents points de notre plate-forme afin d’apporter des réponses satisfaisantes à nos préoccupations.

Camarades, les travailleurs du ministère des Finances et du Budget qui sont au centre de la mise en œuvre des politiques économiques et financières de l’Etat sous l’imposition des Institutions de Bretton Woods (FMI, Banque mondiale) souffrent de conditions de vie et de travail inacceptables.

C’est pourquoi, en attendant des luttes sectorielles dans une unité d’action combative des organisations syndicales à travers une plate-forme commune, mobilisons-nous pour la réussite dans notre secteur de ce mot d’ordre du mouvement syndical unitaire national.

Les travailleurs ne demandent pas l’extraordinaire, tout juste de quoi pour assurer le minimum vital sans lequel

ils perdent toute dignité. Nous pouvons obtenir ce minimum à condition de resserrer les rangs et nous battre courageusement, car il n’y a pas de salut individuel, seule l’action collective des travailleurs

conscients et déterminés engendre la victoire et le progrès social.

Observons donc tous la grève des 23 et 24 mai prochains et participons massivement aux activités prévues dans le cadre de cette grève.

- Vive la juste lutte des travailleurs du Burkina Faso !

- Vive l’unité d’action entre les organisations syndicales du ministère des Finances et du Budget !

Ont signé :

Pour le SNAID,
D. François MOYENGA, Secrétaire général

Pour le SYNATRAD,
Etienne ILBOUDO,
Secrétaire général

Pour le Comité CGT-B/Finances
Siméon DJIEBRE

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