« Pour les nomades tchadiens de l’étranger, le scrutin dure quatre jours. Il commence trois jours avant le scrutin du reste du territoire national ». Ainsi, conformément à cet article 45 du code électoral du Tchad, les 556 Tchadiens inscrits au Burkina Faso pour prendre part à l’élection présidentielle qui se tiendra le 3 mai au Tchad ont été appelés aux urnes à partir du 30 avril dernier à Bobo-Dioulasso et à Ouagadougou.

Cinq candidats à savoir l’actuel président du Tchad, Idriss Deby Itno, Ibrahim Ahmed Koulamallah, Delwa Kassiré Coumakoye Nouradine, Pahimi Padcke Albert et Mohamat Abdoulaye sont en lice pour la conquête de la présidence.

Selon le président du bureau de vote, Ahmat Hassan Abdelkerim, l’opération se déroule sans incident. Le matériel pour l’élection est en place et à Bobo-Dioulasso où l’élection n’a duré qu’une journée, à savoir le 30 avril, une vingtaine de personnes ont voté. A Ouagadougou, a-t-il poursuivi, une centaine a voté, alors que les opérations continuent jusqu’au 3 mai.

L’ambassadeur du Tchad a exprimé sa satisfaction au vu de la mobilisation car, a-t-il affirmé, « le boycott voulu est déjà un échec, puisque contrairement au référendum où les gens ont voté la dernière journée, cette fois-ci, ce n’est pas le cas ».

Il dit ne pas comprendre l’opposition tchadienne qui, après avoir tout revendiqué et obtenu, appelle au boycott des élections à la dernière minute.

Pour Baal Zahr Papy, « le Tchad n’est pas en guerre à l’intérieur du pays. S’il y avait une crise militaire, des troubles à l’intérieur du Tchad dûs à des affrontements entre les communautés, dûs à une tension..., cela pouvait nécessité le report des élections ou de toute activité nationale pouvant déterminer la vie du Tchad ». Mais présentement, a-t-il ajouté, « ce qui se passe au Tchad, est une agression, on ne peut pas tout arrêter parce que le Soudan a agressé le Tchad ? ».

Pas de candidat de poids lourd face à Deby

Il a aussi affirmé que les élections se déroulent bien à tel point qu’il n’était pas nécessaire de faire appel à la sécurité. Selon lui, si l’ambassade faisait appel à la sécurité, « les spécialistes de la confusion diront que l’élection s’est déroulée sous très haute surveillance et que l’urne a été bourrée ».

En dehors du Mouvement patriotique pour le salut (MPS), parti de Idriss Deby Itno, aucun autre parti des cinq n’a un représentant dans le bureau de vote installé à l’ambassade.

Rencontré sur les lieux du vote, Debina Doum Moïse, informaticien Tchadien, après avoir accompli son devoir de citoyen a souhaité que le futur président tchadien se mette au travail.

Le Tchad, a-t-il soutenu « est un pays en chantier et le peuple tchadien souhaite que le futur président leur redonne une confiance et travaille à réduire la pauvreté ». Pour lui, « au vu de ce qui se dit, c’est Idriss Deby Itno qui remportera l’élection car il n’y a pas de candidat de poids lourd qui lui fait face ».

L’ambassadeur du Tchad au Burkina, Baal Zahr Papy, lui, ne voit pas les choses de la même manière, car « une élection n’est jamais gagnée à l’avance et c’est mieux d’attendre les résultats de l’élection après le 3 mai 2006 ». En attendant, les électeurs viennent au compte-gouttes, chose que le président du bureau a expliqué par le fait que le mardi est un jour de travail et que la plupart des Tchadiens au Burkina sont des étudiants.

Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr)

Sidwaya