Justifiant cet acte par le fait que leur Cahier de doléances de 2005 n’a pas encore reçu de réponses, ils ont procédé à une marche dans les artères de Ouagadougou, suite à laquelle un message a été livré aux travailleurs.

1er-Mai 2006, Fête internationale du travail au Burkina Faso. Bourse de travail, Avenue Mgr Thevenoud, Rond-point des cinéastes, Rue de l’Hôtel de ville, Avenue de la Nation,Avenue de la Cathédrale, les travailleurs en colonne de sept ont commémoré cette journée à leur façon par une marche. Sur les affiches et les pancartes se lisaient entre autres : « Directeur général de la LONAB, reconnaissez aux vendeuses de la LONAB le statut de travailleur ! », « Nous exigeons la réhabilitation rapide de Rood Woko », « Licenciés de la CEMOB, le gouvernement doit nous dédommager rapidement », « Où sont passés les dossiers en justice des douaniers agressés et sauvagement tués ? ».

La longue file de marcheurs de ce jour de fête mit un coup de frein à son évolution à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) où attendaient le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Jérôme Bougma et son staff. A celui-ci, le secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGTB), Tolé Sagnon a remis un message des travailleurs pour le gouvernement et livré un autre sur les lieux. Ainsi, à la CNSS, M. Sagnon a signalé au ministre Bougma : « Le 1er mai 2005, nous avons transmis au gouvernement un Cahier de doléances qui, jusque-là n’a pas reçu de réponses. M. le ministre, parce que nous sommes dans l’attente des réponses... nous nous sommes refusés à déposer un autre cahier de doléances en 2006 qui pour l’essentiel, ne ferait que reprendre les points des cahiers de doléances passés ».

Néanmoins, le secrétaire général de la CGTB a tenu à souligner à l’attention du ministre Bougma, les attentes que nourrissent les travailleurs et leurs organisations à propos de la rencontre gouvernement - syndicats des 4 et 5 mai prochains. Parmi ceux-ci figurent le relèvement du taux d’annuité des pensions, la prise en charge des risques professionnels des agents publics, le traitement des différents dossiers de justice et les retards d’avancement des fonctionnaires. Il a également mentionné l’augmentation des salaires, la diminution des taxes sur les hydrocarbures, l’eau et l’électricité et la reconstruction du marché central de Ouagadougou, Rood Woko.

Et si la rencontre des 4 et 5 mai ne débouchait pas...

Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, après avoir écouté les préoccupations des travailleurs à laisser entendre : « Je voudrais rassurer les uns et les autres de la disponibilité constante du gouvernement a examiné vos doléances avec la plus grande attention afin d’y réserver les suites favorables qui conviennent ». Votre message, a-t-il ajouté, « sera transmis à qui de droit et soyez assurés qu’il lui sera donné une suite à la satisfaction de tous ».

Après cette escale de quelques minutes à la CNSS, le cortège des marcheurs s’est ébranlé pour suivre son cours normal, distillant des slogans : « les privatisations sauvages, ça suffit », les réformes liberticides, ça suffit », code du travail anti-syndical, ça suffit ».
Il est environ 10 h, le parcours est bouclé et la cour de la Bourse du travail s’est ouverte aux travailleurs. Les différents secrétaires généraux des syndicats, qui ont pris part à la marche, ont salué les travailleurs pour leur détermination et leur mobilisation.

A leur suite, le secrétaire général de la CGTB a livré le message des travailleurs à l’occasion de la Fête internationale du travail. Dans son adresse, il a affirmé : « la commémoration du 1er-Mai cette année doit être un signal fort pour exprimer au gouvernement la colère des travailleurs devant son mépris et son indifférence vis-à-vis des problèmes que vivent les travailleurs.

Nous sommes convaincus que notre mobilisation de ce jour doit être le prélude à des mobilisations encore plus massives si d’aventure la rencontre des 4 et 5 mai ne débouchait pas sur des résultats en faveur des travailleurs ». Dans tous les cas, a-t-il insisté, « le gouvernement doit comprendre que nous en avons assez de traîner depuis près de cinq ans les mêmes revendications et les mêmes engagements non tenus ».

Tout en rappelant que seule la lutte paie, M. Sagnon a annoncé que les secrétaires généraux des centrales syndicales et des syndicats autonomes invitent les délégués syndicaux, les délégués du personnel et les militants de Ouagadougou à une assemblée générale, le lundi 8 mai pour le bilan des négociations des 4 et 5 mai prochains et pour décider de la suite à y donner.

Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr)

Sidwaya