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Mme Solange Bassinga : « Chaque enfant a besoin d’un encadrement conséquent »

Publié le jeudi 27 avril 2006 à 07h20min

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La coalition provinciale du Houet pour l’éducation pour tous dirigée par Mme Solange Bassinga entend, dans le cadre de la Semaine mondiale d’action pour l’éducation, organiser le vendredi 28 avril 2006 à Bobo-Dioulasso, un forum qui regroupera l’ensemble des acteurs du système pour réfléchir sur les meilleures conditions d’accès des enfants à l’école. Sidwaya s’est entretenu avec Mme Bassinga sur les enjeux et les attentes de cette rencontre.

Sidwaya (S.) : Parlez-nous de la Semaine mondiale d’action pour l’éducation ?

Solange Bassinga (S.B.) : Pour aborder la Semaine mondiale d’action pour l’éducation, il faut d’abord remonter à la campagne mondiale pour l’éducation pour tous qui se définit comme une Coalition internationale, un vaste mouvement renfermant les ONG, les mouvements associatifs, les syndicats et les groupes religieux de plus de 180 pays de par le monde. Ces différentes entités ont décidé de mettre en commun leurs efforts pour promouvoir l’éducation.

Cela remonte à la conférence de Jomtien (Taïwan) en 1990 puis celle de Dakar au Sénégal en 2000 où justement les gouvernants ont pris l’engagement solennel d’œuvrer à créer les conditions d’une meilleure éducation dans les différents pays. La Semaine nationale d’action est une initiative décidée depuis 2000 par la campagne mondiale pour l’éducation pour tous après la conférence de Dakar pour mener un certain nombre d’activités visant à interpeller les gouvernants, à leur rappeler les engagements qu’ils ont eux-mêmes pris.

S. : Dans les jours à venir vous comptez organiser un forum sur l’éducation dans le cadre de la Semaine nationale d’action pour l’éducation. Quels sont les enjeux et les attentes d’une telle rencontre ?

S.B. : C’est vrai que dans le cadre de la Semaine mondiale d’action, la Coalition provinciale pour l’éducation pour tous a choisi de tenir un forum pour réfléchir sur les obstacles à l’accès à l’éducation dans la province du Houet. Nous nous sommes dit que c’est ce genre de rencontre qui sied mieux à notre contexte. Il s’agira de réunir autour d’une même table les autorités locales, la société civile et l’ensemble des acteurs de l’éducation pour échanger et trouver des réponses appropriées aux problèmes qui se posent. Je dis cela parce que dans la province du Houet on n’est plus à la parité filles-garçons.

Nous devons surtout faire face à la pléthore des effectifs dans les salles de classe. Vous n’imaginez pas qu’au CP1 par exemple, certaines salles de classe contiennent jusqu’à 250 élèves. On en compte une dizaine dans cette situation. C’est inconcevable que nous puissions vivre une situation pareille dans notre ville. Nous avons des enfants par exemple qui sont assis à même le sol, et paradoxalement on leurs enseigne l’hygiène. Il faut absolument agir pour que les conditions d’études de ces enfants puissent changer.

Il y a aussi qu’à l’intérieur de la ville de Bobo-Dioulasso des élèves sont sous une paillote à l’école comme c’est le cas en ce moment à l’école Accart-Ville Nord « C » et ce, depuis bientôt un an . Voilà un certain nombre de sujets que nous allons débattre au cours de ce forum. Ce qui va être intéressant, c’est qu’au sortir des travaux nous obtiendrons des engagements et des échéances pour la mise en œuvre des décisions prises.

S. : Quel contenu donnez-vous au thème de ce forum « Chaque enfant a besoin d’un enseignant » ?

S.B. : Je tiens d’abord à préciser que c’est le thème mondial de la campagne que nous avons ramené au plan national puis provincial pour ainsi l’adapter à nos réalités locales. On peut avoir plusieurs lectures du thème. A première vue, il paraît assez simple. Je disais tantôt que certaines salles de classe avaient un effectif de 250 élèves chacune. Dans ces conditions, l’enseignant est-il vraiment en mesure de suivre tous les élèves malgré sa bonne foi ? Cela n’est pas évident.

Nous ne disons pas que chaque enfant doit avoir son enseignant mais que chaque enfant a besoin de l’encadrement conséquent d’un enseignant attentionné et ce n’est pas le cas actuellement. En plus, il ne faut pas occulter les conditions matérielles et morales du maître. Il y a des enseignants qui sont logés dans des magasins et pire il y a que souvent des classes restent pendant toute l’année sans maître. Nous devons tous être interpellés sur ces questions.

C’est pourquoi je voudrais saisir l’occasion pour remercier l’ensemble de nos partenaires, à savoir entre autres le MEBA, le MESSRS, Oxfam Grande Bretagne, ANCEFA, Plan international et l’UNESCO qui nous appuient techniquement et financièrement pour ce travail de plaidoyer. Je reste convaincue que pour peu que chacun joue sa partition, nous pouvons donner aux enfants la chance d’aller à l’école, de s’épanouir parce que l’école c’est la clé de la culture et du savoir.

Propos recueillis par Frédéric OUEDRAOGO

Sidwaya

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