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Viande sauvage : Les restauratrices du Kadiogo unissent leurs efforts

Publié le mercredi 15 mars 2006 à 06h31min

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Dans la province du Kadiogo, des femmes se sont investies depuis de nombreuses années dans la préparation et la vente de la viande de gibier. Une activité qui leur procure des revenus. Pour mieux défendre leurs intérêts, elles ont décidé de mettre en commun, leurs efforts. Ainsi est née l’Association des restauratrices et marchandes de viande de gibier du Kadiogo (ARMVGK), reconnue officiellement en 1992.

Forte d’une quarantaine de restauratrices, l’association travaille d’abord au bien-être de ses membres. L’activité principale des membres de la structure demeure la préparation et la vente des produits de la chasse. A ce titre, elle œuvre en étroite collaboration avec les agents des Eaux et forêts dans la lutte pour la préservation du patrimoine faunique et généralement, de l’environnement.

Pour la présidente de l’association, Mme Blandine Bouda, les membres ont senti la nécessité d’unir leurs forces pour mieux défendre leurs intérêts. « Nous avons voulu faire nôtre, l’adage qui dit que l’union fait la force... », souligne-t-elle. L’association mène des activités de sensibilisation au profit de ses membres et du reboisement.

Elle s’implique aussi dans la lutte contre le braconnage, phénomène qui prend de l’ampleur d’année en année. Cette implication se situe au niveau de l’achat de la viande de gibier que leur fournissent les chasseurs et autres vendeurs de viandes sauvages. « Les braconniers n’ont pas de licence pour chasser. Ils mènent leurs activités néfastes dans l’illégalité.

Nous n’achetons donc pas la viande avec des gens qui n’ont pas de licence. Il nous arrive même de les dénoncer... C’est cela notre contribution à la lutte pour la protection du patrimoine faunique... », affirme la présidente, soutenue par Cécile Tiemtoré et Thérèse Kaboré, respectivement secrétaire générale et responsable à l’information de l’association.
L’activité leur procure des revenus mais elles souhaitent que les responsables de l’Environnement et du Cadre de vie diminuent les taxes.

La licence coûte 22 500 francs CFA et on leur exige d’en payer deux dans l’année. « La chasse qui s’ouvre en décembre se ferme au mois de mai de l’année qui suit. Pour ne pas rester les bras croisés, nous vendons les roussettes à partir de juin et ce, pendant trois mois. Pour pouvoir le faire, il nous faut une autre licence. Deux licences pour une activité qui ne dure que neuf mois dans l’année. Nous souhaitons qu’on nous permette d’utiliser une seule licence... », notent-elles.

Un appel à l’aide

A les entendre, le manque et le coût élevé de la viande de gibier font partie des nombreuses difficultés auxquelles les membres de l’association font face. « Ces deux éléments sont les principaux obstacles pour nous. Les chasseurs nous livrent la viande à Ouagadougou à un prix quand même cher et quelques fois, elle est faisandée. Pour minimiser ce coût, nous avons rencontré en 2004, les populations riveraines des zones de chasse afin de pouvoir acheter directement avec elles la viande que leur laissent les Européens qui viennent chasser uniquement pour le trophée. Mais nous ne nous sommes pas entendues car les prix qu’elles nous ont proposés ne sont pas à notre portée... », explique Blandine Bouda.

L’association n’a pas de siège propre à elle.

La direction régionale de l’Environnement et du Cadre de vie du Centre lui a prêté un local qui lui sert de siège. « Si tu dors sur la natte de quelqu’un, tu dors par terre. Il nous faut donc un siège à nous... », fait remarquer la présidente. Et de poursuivre : « Nous avons pu acquérir trois congélateurs avec le soutien du Projet d’appui aux unités de conservation de la faune (PAUCOF). Nous conservons dans ces congélateurs, la viande que nous vendons au profit de l’association. Mais, il nous en faut plus et nous n’avons pas les moyens... ».

Blandine Bouda et ses camarades cherchent donc, un soutien qui permettra à l’association de se doter d’un siège, d’une chambre froide. « Nous souhaitons également avoir les moyens pour nos membres afin de leur permettre de s’équiper en congélateurs et de se ravitailler en viande. Avec les fournisseurs, il faut payer cash. Chose que nos membres ne peuvent pas souvent... », conclut-elle.

Aimée Florentine KABORE (kaborette@yahoo.fr)
Sidwaya

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